PROMENADES NORMANDES - 9
LE DOMAINE DE MIROMESNIL
ICI NAQUIT GUY DE MAUPASSANT
La famille de Maupassant y habita pendant quatre ans ; les de Maupassant n’étaient pas propriétaires mais louaient les lieux, Guy de Maupassant y naîtra mais la famille déménagea à Fécamp alors qu’il était âgé de 3 ans. Au rez-de-chaussée se trouve un petit salon totalement remanié dans le style du 19ème siècle, avec le berceau de Guy de Maupassant.
Le père de Guy de Maupassant était peintre impressionniste – la famille déménagera à Fécamp mais finalement les parents se sépareront, compte tenu des nombreuses aventures du père. Laure de Maupassant prit ses enfants et partit vivre à Etretat.
Pour Guy de Maupassant, la séparation de ses parents signifie l’entrée au séminaire dont il n’eut qu’une envie = s’échapper le plus rapidement possible. Il écrivit alors un poème très érotique (il avait 13 ans), destiné à sa cousine – et puis le laissa « traîner » afin de se faire virer, ce qui ne tarda pas. Il entra ensuite dans un autre collège où il eut Flaubert pour ami qui l’encouragea à écrire.
Miromesnil (= le domaine de Miro – mesnil signifiant « domaine ») est situé près de VARENGEVILLE, un des lieux de rencontre des peintres impressionnistes qui appréciaient particulièrement la lumière de la côté normande.
Armand Thomas Hue de Miromesnil fut ministre sous Louis XVI, mais compte tenu de son attitude très généreuse avec les gens de son domaine, il avait engagé un médecin, un boucher, un boulanger afin de s’occuper de ses paysans afin qu’ils ne soient sujets ni aux famines, ni aux maladies. A sa mort, sa très riche bibliothèque sera vendue – à sa demande – et que le produit de cette vente soit distribué aux pauvres.
Il fut brièvement emprisonné à la révolution, mais échappa à la guillotine. En fait le duc de Miromesnil était un homme intègre, qui ne profita pas de sa position en cour pour s’enrichir. C’est du moins ce qu’on nous explique durant la visite, tout comme l’explique d’ailleurs le Grand Larousse – en omettant l’opinion contraire d’Edgar Faure pour qui Miromesnil était le type même du faux jeton prêt à tout pour garder sa position de ministre !
Le château de Miromesnil fut reconstruit au 16ème siècle, sur les ruines d’un ancien château détruit lors des guerres de religion = Henri IV contre le duc de Mayenne, fervent catholique.
Ce château est considéré comme un très bel exemple d’histoire architecturale. Sa façade sud date de l’époque Henri IV et contraste par la pureté de ses lignes avec la façade nord, datant de Louis XIII.
Cette façade du 17ème siècle avec son entrée à la fois de briques et pierres est nettement plus « théâtrale » que celle à l’arrière (la façade d’origine).
On y trouve des mascarons = figures destinées à éloigner le mauvais œil (équivalent des gargouilles des cathédrales).
L'étage fut ajouté au 19ème siècle.
Bien que le château connut des occupants à de multiples époques différentes, chacune d’elle a laissé une trace = boiseries des 16ème et 18ème siècles, des ferronneries et moulures du 19ème. Quant au mobilier, certaines pièces retracent la vie du château au 18ème siècle.
De Miromesnil on dit qu’il s’agit d’un « château lanterne » car il comporte beaucoup de fenêtre.
ce sanglier qui accueille les visiteurs est une peluche
(encore heureux !)
(il s'agit d'un jeu de mot = le nom du duc étant HUE et une tête de sanglier
se dit "hure", qui est reprise sur les armoiries)
la grande pelouse à l'arrière est tondue en losanges, divisés par des "allées", ceci afin de figurer les jardins à la française d'origine.
Miromesnil est un vaste domaine avec ferme et animaux, des bois où l’on organise des chasses ; les actuels propriétaires y proposent également des chambres d’hôtes.
Un très joli jardin potager propose des légumes – qui sont parfois vendus lors des « journées des jardins », mais qui généralement alimente la famille et le personnel.
Ce jardin fut totalement novateur au début du 20ème siècle lorsque la grand-mère de l’actuelle propriétaire le créa = elle y alterna fleurs et légumes (à l'anglaise), ce qui fit marmonner les paysans, persuadés que rien n’y pousserait jamais. C’était mal connaître cette dame qui entretint son jardin pendant 40 années.
Actuellement, on y emploie deux jardiniers à temps plein et deux apprentis; l'an passé, le jardin potager a gagne le prix d'horticulture.
gérard veille au grain
La visite se termine par la chapelle du domaine, chapelle non consacrée ce qui veut dire qu’en principe on peut y dire la messe mais pas baptiser les bébés. Elle est dédiée à St Antoine l’ermite (aucun rapport avec de Padoue). Le trajet vers la chapelle est assez long dans un bois un peu sombre où l’on entend les corneilles – en hiver ça doit être gai !
les vitraux = le christ aux outrages entre les donateurs