PROMENADES NORMANDES 10 - FIN DE VOYAGE
DIEPPE & VARENGEVILLE-SUR-MER
J’aurais aimé ne pas terminer sur une note trop négative, mais cela ne sera guère facile car cette dernière après-midi d’avant le retour était du « remplissage » à mes yeux.
De DIEPPE, je ne vis pas grand-chose, sauf une partie du port, là où se trouvent tous les restos – après avoir ENFIN mangé autre chose que de la viande (c’est de ma faute, j’avais oublié de mentionner sur ma fiche d’inscription que mes tendances étaient plutôt végétariennes) je me suis promenée le long du front de mer, où j’en ai profité pour prendre une photo de l’endroit où se posta EXACTEMENT (dit la plaque commémorative) Eugène Boudin pour peindre « Les Falaises du Pollet », la mode étant aux bains de mer, Dieppe était devenue une station balnéaire recherchée par ceux qui n’avaient pas les moyens d’aller à Deauville ou autres lieux plus coûteux.
J’ai constaté avec une certaine tristesse que, désormais, le front de mer est devenu presque aussi laid que celui de la côté belge (mais nous on bat quand même tous les records en ce domaine !).
Des baraques à frites et glaces, d’un bleu criard sur la digue le long de la plage, et quelques bâtiments aux anachronismes urbanistiques graves. J’ai préféré ne photographier que la plage et la falaise, en regrettant ne pas être parvenue à faire accepter le petit détour par Etretat pour la photo des falaises d’aval et d’amont, qui valent le détour (plus en tout cas à mes yeux que Château Gaillard et sa forteresse soi-disant imprenable).
avant
après
« Package Voyage » oblige, nous voilà en route vers VARENGEVILLE-SUR-MER, au Bois des Moutiers.
Une promenade de 3 kms qui aurait dû me prendre 1 heure et demie (disait le plan reçu à l'entrée, par une dame apparemment peu encline à la joie et la bonne humeur) – bon ou la personne qui a établi ce parcours à travers les bois de rhododendrons se déplace comme une limace, ou alors c’est moi qui ait un moteur turbo dans les jambes, mais j’ai fait cette promenade en ¾ d’heure, et pourtant je n’ai guère eu l’impression d'aller vite.
J’espérais, comme le disait le dépliant reçu à l’entrée, pouvoir m’asseoir « face au magnifique panorama au-dessus de la mer » …. Je le cherche encore !
Bien sûr on arrive en haut des lieux, et de loin – entre deux massifs de rhodos et autres arbres, on aperçoit la mer.
Je ne me suis donc pas assise sur un banc, pour la bonne raison qu’il n’y en avait pas, et je me suis installée au soleil dans un tout petit coin du « jardin blanc », où j’espérais rester seule pendant les trois autres quarts d’heure avant le retour. Pas de chance, des compagnons de voyage eurent la même idée – j’ai essayé de leur faire faire la balade, histoire de rester seule, mais non ! ( quand je le disais que j'étais peu sociable !!!)
La maison et les jardins ainsi que le parc du Bois des Moutiers ont été créés par Guillaume Mallet au 19ème siècle. La famille de Mallet habite toujours les lieux et poursuit l’œuvre de l’aïeul et les jardins sont entretenus, entre autres, grâce aux visiteurs.
Maison et jardin ont été dessinés par l’architecte Edwin Lutyens (qui sera le concepteur du palais du vice-roi à New Delhi). Il a collaboré avec la paysagiste anglaise, Gertrude Jekyll pour créer le parc et les jardins. Les murs des jardins sont structurés de manière à « poursuivre les murs de la maison ». Les jardins et parc ont été ouverts au public en 1970 - superficie 12 ha, sol acide, donc propice aux rhododendrons de l'Himalaya, aux azalées de Chine, aux érables du Japon, etc.
Gertrude Jekyll fut l’une des plus grands architectes-paysagistes de son temps (1843-1932) ; elle a vécu dans le Surrey et produisait de nouvelles espèces de plantes dans son jardin – elle a montré toute l’importance de l’équilibre des couleurs, des mix borders, des jardins boisés, des proportions et textures dans les jardins. Elle a écrit de nombreux ouvrages sur le sujet qui sont toujours l’une des références pour les concepteurs de jardins.
Quant à Edwin Lutyens, outre le fait qu’il fut un architecte de renom, qui construisit le palais du vice-roi à New Delhi (entre autres), il était aussi l’ami de Nathaniel Lloyd avec qui il concevra le très joli GREAT DIXTER, que j’ai déjà eu l’occasion de visiter deux fois.
J’en parlai avec la personne se trouvant à l’entrée – m’étonnant que ce ne soit pas expliqué dans le petit document que reçoivent les touristes. Elle m’a répondu très peu aimablement que cela n’avait aucune importance « puisqu’on n’était pas en Angleterre ».
D'accord, on n'est pas obligé de tout savoir, mais dans ce cas-ci, je considère cet oubli comme une vraie lacune et je n'ai pas hésité à envoyer un mail aux mallet actuels pour le leur signaler - rassurez-vous, je suis restée polie.
le jardin blanc (mais si !)
la preuve
pour celles et ceux que cela pourrait intéresser, l'album photos est aussi en ligne