NORTH BY NORTHWEST, d'Alfred Hitchcock
Roger Thornhill est un publicitaire newyorkais à succès qui, au cours d’un rendez-vous important avec des clients, est pris – par erreur – pour un certain George Kaplan. Il est enlevé par des hommes de main d’un homme d’affaires du nom de Townsend, dans la résidence duquel il est conduit.
Après une mémorable soirée passée au poste de police pour conduite en état d’ivresse, Thornhill ne convaint strictement personne – même pas sa maman chérie – qu’on l’a fait boire de force. Il décide de faire la clarté sur cet événement plus que déplaisant et rencontre le véritable Townsend, réalisant que ce n’est pas l’homme chez qui il a été conduit la nuit précédente. Au moment où Townsendet lui vont éclaircir la situation, ce délégué aux nations-unies est tué d’un coup de couteau et Roger, sans faire attention à son geste, saisit le couteau. Et devient l'homme le plus recherché des Etats-Unis.
Ses ennuis commencent. Il va fuir, décidant de se rendre dans les divers lieux où le dénommé « Kaplan » est attendu. Il monte donc dans le train pour Chicago, où une ravissante jeune femme blonde l’aide à se cacher dans sa cabine. Ensuite, elle l’aide à franchir le bagage policier à Chicago, déguisé en porteur de bagages. Mais l’aventure ne s’arrête évidemment pas là.
Roger Thornhill a désormais non seulement des tueurs-espions à ses trousses, mais également les policiers et les hommes du FBI. Sans oublier la jolie jeune femme blonde qu’il veut retrouver à tout prix.
L’aventure ne s’arrête pas là disais-je, et je dois ajouter « pour le plus grand plaisir du spectateur », car cette « Mort aux Trousses » est réellement l’un de mes Hitchcock préférés, tant pour son esprit « thriller » mais pour son savoureux humour noir sans cesse présent, surtout grâce à l’interprétation de Cary Grant, et son petit air naturellement ironique.
C’est d’ailleurs par James Stewart que Cary Grant obtint le rôle, car Stewart était le premier choix d’Hitchcock – l’acteur estimant que Grant serait meilleur que lui en Thornhill, il convainquit Hitch de lui proposer le rôle.
La jolie blonde au jeu ambigu est interprétée par Eva Marie Saint, et comme toujours, photographiée avec la manière parfaite dont Hitch photographiait les blondes, en leur donnant un charme particulier.
James Mason est l’homme d’affaires Philip Vandamm et son secrétaire, tout aussi étrange est très bien interprété par Martin Landau. J’apprécie particulièrement ces deux acteurs, aux airs faussement innocents et respectables.
Leo G. Carroll est « le Professeur », un responsable des services secrets qui n’hésite pas à laisser Thornhill/Grant mijoter dans ses difficultés. Il reprendra plus tard son rôle de chef de services secrets dans « The Man from U.N.C.L.E. »
Il faut encore de mentionner la sympathique Jessie Royce Landis, dans le rôle de la mère de Roger Thornhill ; elle interprète ce rôle avec énormément d’humour, montrant bien par ses mimiques qu’elle n’est pas vraiment dupe des airs innocents de son fils.
L’une des toutes grandes vedettes de ce film évidemment Mount Rushmore, où notre ami Thornhill tente de fuir les espions-assassins. C’est une des scènes-culte du film et je ne m’en lasse pas.
L’autre scène d’anthologie est bien sûr la fameuse scène où – seul dans une rase campagne – Cary Grant/Thornhill se fait pourchasser par un petit bi-plan qui déverse des produits chimiques dans le champ où il s’est réfugié.
Alfred Hitchcock apparaît en cameo comme d’habitude – tout au début du film, dans le rôle d’un homme manquant un autobus.
Contrairement à ce que l’on a dit à l’époque, la maison de Philip Vandamm, près de Mount Rushmore, n’est pas une maison créée de Frank Lloyd Wright, mais une maison 100% conçue par les décorateurs pour les besoins du film. Ce qui m’a beaucoup faire rire, tant c’est évident, c’est la scène dans le « bois », où l’on voit réellement que ce « bois » est tout studio et n’a strictement rien de naturel – même pas les arbres qui sont du carton pâte disposé un peu n’importe comment. En fait, toute la scène du Mount Rushmore et celle du petit bois sont des scènes « tout studio » - même le monument a été reconstitué pour les besoins du film.
La scène dans le train entre Cary Grant et Eva Marie Saint est une scène tout ce qu’il y avait de moins conventionnel dans le cinéma hollywoodien puisqu’il s’agit d’un homme et d’une femme qui venant à peine de se rencontrer, passent au lit ensemble. Cela irrita beaucoup Hitchcock ce besoin typiquement américain de respect des convenances et du coup, il ajouta en prime la scène du train entrant dans un tunnel qui, selon les analyses freudiennes, est une scène représentant l’acte sexuel.
Quant à la musique, elle est due au complice habituel d’Hitchcock, Bernard Herrmann.
Je me suis régalée à revoir « North by Northwest », dont je connais pratiquement les répliques par cœur, tant je l’ai déjà vu et revu. Et je le reverrai certainement encore !