CHRONIQUES DE SAN FRANCISCO, d'Armistead Maupin
Livre 1
Titre original = Tales of the City
28 Barbary Lane – un endroit épatant pour les âmes un peu perdues, accueillies à bras ouverts par Anna Madrigal qui vous souhaite généralement la bienvenue avec un petit mot auquel est attaché un joint ! « Peace and Love » a terminé la décade des sixties et les seventies se terminent dans la torpeur de San Francisco. Qui vibre encore et toujours au son de la liberté sexuelle.
C’est là que décide de vivre Mary Ann Singleton, 25 ans, très légèrement coincée, débarquée de son Cleveland natal et amoureuse de la ville. Après avoir passé quelques jours chez sa copine Connie, elle s’installe à Barbary Lane. Elle va y croiser les destins de Brian, le don juan de service, impénitent dragueur qui court après tout ce qui porte jupon, ou même jeans – il n’est pas regardant, du moment que c’est hétéro.
Il y a aussi Mona, rédactrice publicitaire, qui lui trouve un petit boulot à la réception de sa boîte de pub – celle d’Edgar Halcyon, dont l’épouse carbure au mai tai. Dont le beau-fils a des problèmes de couple et décide de draguer la mignonne Mary Ann pendant que sa DeeDee d’épouse se fait remettre en forme dans une de ces fermes de beauté qui coûtent la peau des fesses. Dans la vie de Mona va bientôt re-débarquer D’orothea, top model new yorkais qui a envie de revivre avec elle.
Chez Mona loge – mais c’est temporaire – Michael Tolliver, très gay, qui se remet d’une peine de cœur et va probablement au-devant d’un autre chagrin d’amour à cause du beau Jon, qui fréquente une bande d’homosexuels prétentieux qui se moquent des garçons comme Michael.
Et puis il y a encore un certain Norman Neal Williams, locataire du petit appartement sur le toit, d’où la vue est splendide et qui cache lui aussi un secret. Comme pas mal des habitants de Barbary Lane.
C’est grâce à Joelle(bibliothèque du dolmen), que je remercie chaleureusement pour ce cadeau-découverte, que j’ai enfin commencé ces « Chroniques de San Francisco » - ce premier livre m’a littéralement emballée, et je sais qu’il me reste encore beaucoup de belles heures de lecture grâce aux autres volumes offerts.
Ce qui m’a surtout plu dans ces « Chroniques », c’est de retrouver une ambiance, une dynamique entre les gens, que j’ai connue à l’époque de ma « folle » vie de baba cool. Même si mes copains de l’époque étaient un peu différents, j’ai retrouvé des traits de caractère chez pas mal des personnages des « Chroniques » -y compris la « légèrement coincée » Mary Ann, qui m’a beaucoup fait penser à moi ! J’ai trouvé épatant de pouvoir m’identifier, même partiellement, à ce roman.
Je me suis régalée avec cette comédie de mœurs, remplie de personnages hétéroclites, certains très sympathiques, d’autres pas du tout, certains cachant leurs secrets du mieux qu’ils le peuvent, d’autres tentant d’échapper aux peines et vicissitudes de la vie, une vie qu’ils se compliquent quelques fois.
Un peu comme les films choraux dont Robert Altman avait le secret – mais sur papier.
Ces « Chroniques » ont fait l’objet d’une série télé, ce qui ne m’étonne vraiment pas du tout car il y a vraiment matière à de bonnes histoires.
C’était merveilleusement léger à lire, mais beaucoup plus profond qu’il n’y paraît au premier coup d’œil. Il y a des moments poignants, de l’émotion, de la tendresse, de la colère – bref, la vie quoi ! C’est le remède idéal contre le mauvais moral que je me coltine depuis deux jours.
L’avis de Joelle sur les romans.