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mon bonheur est dans la ville
19 janvier 2011

ASKING FOR TROUBLE, d'Ann Granger

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Fran  Varady n’est pas au mieux de sa forme ; qu’elle vive dans un squat ne la dérange pas plus que cela, elle l’a choisi. Par contre, son employeur ayant eu vent de ce fait l’a mise à la porte pour « manque de décence dans sa vie privée » ! De retour au squat, la situation ne s’arrange pas car le conseil municipal a décidé de les éjecter puisque l’immeuble est voué à la démolition, comme tout le quartier – y compris le bas de la rue où se situe le sympathique commerce de la famille Patel.

Comment en est-elle arrivée là, elle qui a été dans l’une des meilleures écoles londoniennes avant d’être éjectée pour cheveux rouges et piercings ? Tout simplement parce que Fran Varady n’arrive pas à se conformer aux moules de la société. Que pour elle, être libre n’a pas de prix et après la mort de sa grand-mère, elle a été éjectée de cet appartement-là. Ce que Fran Varady aurait aimé être c’est comédienne, mais là aussi il faut étudier et malgré ses dons évidents, le système éducatif même artistique ne lui convenait pas non plus.

Dans ce squat surnommé le « Jubilee Street Creative Artists Commune » vivent aussi Nev, jeune homme de bonne famille ayant sombré dans la dépression et désireux de devenir écrivain ; Squib (Henry), un artiste des rues, parvenant à reproduire à la craie les tableaux des grands maîtres. Il y a aussi eu Declan, un musicien, mais il a disparu depuis. Et finalement Terry, jeune fille qui de toute évidence a quitté un milieu huppé pour fuir quelque chose. Fidèle au respect de la vie privée de chaque membre de la communauté, Fran Varady n’a jamais demandé d’où viennent ses co-locataires, et ne s’est jamais sentie très proche de Terry, jeune fille capricieuse, râlant sur tout, ne respectant pas la règle du partage des frais et des tâches. Une gosse de riche égoïste selon Fran, et qui retournera bientôt d’où elle vient.

Elle ne sait pas à quel point elle se trompe. Un jour, alors que chacun cherche une solution de re-logement, Terry ne paraît pas, ni le lendemain. Afin de savoir si elle a décidé de quelque chose, les copains montent à l’étage et découvrent le corps de Terry, pendu au fil électrique de sa chambre.

Inutile de dire que pour la police, Nev, Squib et Francesca sont les premiers suspects ; selon eux, il s’agit d’une partie de drogue qui a mal tourné ou pire une « partie carrée » ayant mal tourné, le corps de Terry étant couvert de bleus – bref, personne n’écoute des squatters qui ne peuvent être que des gens malhonnêtes et drogués. Surprise ! ce n’est pas le cas ; les parents de Nev ont récupéré leur fils pour le placer dans une institution, Squib (un peu simplet) a été recueilli par une institution caritative religieuse. Et Fran reste dans le colimateur des flics.

A sa surprise, Fran Varady est contactée par le grand-père de la jeune morte, il voudrait qu’elle  « enquête » afin de connaître la vérité sur le décès de sa petite-fille. Il est évident que le vieux monsieur est empli de remords, comme s’il avait manqué à Theresa (Terry). Comme Fran elle-même se sent coupable de ne pas avoir compris que Terry aurait eu besoin d’aide, s’attardant plutôt à son côté « gosse de riche râleuse », elle accepte cette tâche qui paraît pourtant vouée à l’échec. Si la police n’a aucune piste, comment elle, une squatteuse sans emploi, pourrait-elle y arriver ? Peut-être parce qu’elle est plus intelligente ?

Après avoir tenté de remonter la même filière que les flics à qui personne n’a voulu parler, Fran espère qu’elle déliera les langues, mais personne n’a rien de neuf à lui apprendre. C’est alors qu’elle a une brillante idée = partir à la campagne, retourner sur les lieux même où vivait Terry avant de débarquer à Londres, car c’est probablement là qu’il y avait un secret suffisamment grave pour que la jeune fille ait eu envie de quitter ce monde privilégié.

Le meilleur ami de Fran Varady, le fils des Patel, Ganesh, est complètement opposé à ce projet aberrant à ses yeux ; il y a de fortes chances pour que ce soit Fran qui se fasse assassiner à son tour si elle commence à poser trop de questions.
Et puis, la campagne, c’est un monde à faire peur = des animaux partout, des arbres, des bois, des rivières, des champs – en ville au moins, on sait où on va !

Fran va devoir donner raison à Ganesh, elle pose effectivement beaucoup de questions à des gens que cela dérange, même si le grand-père et la grand-tante de Terry l’accueillent à bras ouverts. Son cousin par contre se montre menaçant, et les chevaux du haras sont bien tels que l’avait dit Ganesh = des bêtes monstrueuses qui n’obéissent pas quand on monte dessus.

L’histoire se termine en véritable apothéose – dramatique d’abord, lorsque Fran est confrontée à l’assassin.

Comme elle, je n’en avais eu aucune idée (une surprise pour une fois dans un polar, tant mieux !).

Et extrêmement drôle ensuite lorsque Ganesh, sa famille et les flics arrivent tous ensemble sur les lieux.

Je suis complètement conquise par Fran Varady, l’anti-héroïne créée  par Ann Granger (dont j’appréciais les enquêtes de Markby & Mitchell, pratiquement toutes lues avant que je n’aie l’idée d’un blog) ; Ann Granger a commencé la série « Varady » vers le milieu de la parution des enquêtes de « Millicent Mitchell », qui semble terminée depuis 2004.

Par contre les enquêtes de Francesca – Fran -  Varady, détective privée presque par hasard, se poursuivent à un rythme posé qui me donne envie d’en poursuivre la lecture.

Ann Granger est également l’auteure d’une série policière se situant dans l’ère victorienne et dont le premier volume m’avait énormément plu aussi.

J’aime beaucoup cette très jeune femme qui assume sa vie marginale, qui voulait devenir comédienne mais sans suivre le circuit académique ; en fait, Varady ne supporte aucun carcan et le « Street Theater » semblait fait pour elle, malheureusement on ne trouve pas beaucoup de rôles dans ce type de théâtre spontanéiste.  Varady semble très forte et dure extérieurement – comment ne pas l’être lorsqu’on vit principalement dans des squats – mais elle est sensible en-dedans, cachant comme chacun des cicatrices qu’elle refuse de montrer au monde.

C’est pour cela qu’elle se sent protectrice à l’égard de certains « égarés » comme elle, qui refusent les carcans de la société. Même si ça ne met pas souvent de pain dans la main, et c’est aussi la raison pour laquelle elle respecte leurs silences sur leur vie passée.

L’enquête qu’elle a entrepris pour soulager sa conscience de ne pas avoir mieux compris Terry est très bien menée, avec évidemment les écueils dus à la police officielle pour qui elle reste quasiment la principale suspecte et qui tente de l’intimider par tous les moyens, mais ils oublient apparemment qu’elle est peut-être marginale mais elle connaît ses droits.

Et j’aime bien sa  mentalité de bulldozer  lorsqu’elle se lance dans une quête à la vérité.

Un bon moment de lecture que ce roman, assez court, mais avec une très bonne enquête et quelques moments rigolos qui soulagent un peu de l’intensité dramatique de cette histoire.

Il y a encore une enquête qui traîne quelque part dans ma PAL, je vais me faire un plaisir de l’en sortir (je suis vraiment enchantée de ne pas acheter de livres en ce moment, cette PAL est une vraie caverne d’ali-baba !)

Je sais que le roman a été traduit, mais je n’en connais pas le titre malheureusement car il vaut vraiment la peine d’être découvert.

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Commentaires
N
elle est l'auteure de la série "marksby & mitchell", qui se situe dans les cotswold,également de celle avec "fran varady" et elle est aussi retournée à ses premières amours : le roman historique, mais cette fois elle en fait une série policière - j'aime beaucoup sa manière d'écrire, un bel anglais pas trop littéraire, un peu d'humour deci-delà et aussi des intrigues bien faites<br /> c'est très anglais et très plaisant
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J
C'est chouette de puiser dans sa PAL ... on redécouvre des auteurs qu'on avait appréciés il y a longtemps ;) De mon côté, je ne crois pas avoir entendu parler d'Ann Granger !
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N
sans vouloir être morbide, n'oublie pas que je vide ma PAL car je n'ai plus 50 ans à vivre devant moi MDR
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N
mais j'avais bien compris ;o)))
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T
C'était une plaisanterie pour tes petites cellules grises ;)
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