CAT IN A GOLDEN GARLAND, de Carole Nelson Douglas
8ème enquête de Midnight Louie et Temple Barr
Midnight Louie, qui est tout un roman à lui tout seul, est en passe de devenir la grande vedette d’une marque d’aliments sélects pour félins (la nourriture pour chat qu’il dédaigne régulièrement lorsque Miss Temple Barr, son esclave, lui en donne). Temple Barr, charmante chargée de relations publiques indépendante, a été conviée à se rendre à New York afin d’y présenter Louie à l’agence publicitaire en charge du client.
Inutile de dire que Louie fait la conquête de tous avec sa taille imposante et son pelage noir lustré.
Alors que ce chat hyper indépendant est peu contrôlable, il se comporte réellement de manière étonnante ; il est vrai que Louie est conscient qu’il faut de l’argent pour vivre et que sa « poupée » a besoin de le nourrir.
La concurrence est là, cependant, en la personne d’une publicitaire et ses deux siamoises ; la jeune femme en question déteste Miss Barr et hait littéralement Louie qu’elle accuse d’avoir molesté l’une de ses deux chattes. Cela risque d’être très dur, mais Midnight Louie en a vu d’autres.
Pendant que Temple Barr et Louie charment l’agence de publicité et son client lors de la soirée de Noël où le PDG joue le rôle de Santa Claus pour le personnel et la famille, on retrouve ledit Santa Claus assassiné dans la fausse cheminée. Midnight Louie va pouvoir faire ce qu’il fait de mieux = fourrer son museau partout et aider sa petite poupée à résoudre le meurtre.
De l’autre côté des USA, à Las Vegas, le voisin et ami (et plus si affinités) de Temple, l’ex-prêtre Matt est à la recherche de son passé – prêt à se venger de l’homme qui transforma son enfance et la vie de sa mère en enfer terrestre.
Voilà 18 ans déjà que sont apparues les enquêtes de « Midnight Louie », le chat qui a adopté la mignonne Temple Barr, public relations, 1 m 50, toute en charme et taches de rousseur ; leurs aventures en sont déjà à 22, j’avoue que je n’ai pas eu le courage de poursuivre toute la série bien que j’aie apprécié « Catnap », où ils se rencontrent.
Deux autres romans m’attendaient depuis pas mal de temps dans ma PAL. J’ai choisi de ressortir – saison oblige ! – 4ème aventure du tandem « jolie rousse & chat noir » qui se situe, cette fois, loin de Las Vegas - à Manhattan et à Noël, cette fête que l’on considère comme un moment de joie et d’amour universels, mais qui n’empêche pas les meurtriers de vaquer à leurs œuvres perverses.
Déception que ce polar.
J’ai vraiment eu quelque difficulté à m’attacher à l’histoire car elle démarre très lentement et est rendue compliquée par les sous-intrigues mêlées à l’intrigue même, celle de la mort du « Père Noel » c.a.d. le directeur déguisé.
Les réflexions et discussions de Midnight Louie sont imprimées différemment de l’histoire proprement dite, sinon je ne sais pas comment je m’en serais tirée – il règne déjà une certaine confusion au début du roman, je pensais que dès l’arrivée de Miss Barr et Louie à Manhattan, la lecture se simplifierait, mais comme les intrigues secondaires se poursuivent également, ce ne fut pas aisé à suivre.
Ce qui se passe à Vegas se mélange tout à coup avec l’intrigue principale et je ne suis pas certaine que les états d’âme de Matt, l’ex-prêtre voisin de Temple, m’intéressent beaucoup.
Par contre j’aime bien les intrusions de la proprio de l’immeuble, excentrique propriétaire d’une chapelle de mariages et également « medium », tout comme sa jolie chatte qui se prétend en total dialogue avec Bastet la grande déesse féline.
Le personnage de « Kit », la tante de Temple, romancière de polars historiques dont les souvenirs remontent aux manifestations anti-militaristes face à la guerre du Vietnam, est un personnage fort amusant, dont l’humour très newyorkais fait merveille.
J’ai trouvé assez surprenant les étonnements de Temple Barr face à la manière de vivre « à l’est » qui diffère de son Las Vegas habituel – il est pourtant normal que l’on ne vive pas de la même manière d’un point à l’autre d’un pays.
Ou bien Carole Nelson Douglas se projette dans le personnage, ou alors elle ajoute cela pour remplir des pages, histoire de broder encore plus sur une histoire déjà compliquée par les intrigues secondaires et les réflexions de Louie le chat noir « mucho macho ».
Par ailleurs, je trouve que les romancières de polars américains ont tendance à plonger leurs héroïnes récurrentes dans des dilemmes amoureux – le cœur de Temple balance entre un prestidigitateur, Max le Magicien, et Matt l’ex-prêtre à la recherche de soi-même. Si Max est une sorte de « Midnight Louie » humain, Matt est par contre un parangon de vertu et notre jeune public relations n’arrive pas à se décider.
Joanna Fluke plonge également son héroïne, Hannah Svensen, dans les mêmes hésitations et cela occupe, comme ici, un peu trop de place.
Je me disais qu’au fond, si on supprime une partie des trop longs soliloques de Louie, les intrigues secondaires qui n’apportent pas grand-chose à l’histoire en cours, et les questionnements amoureux, il ne resterait peut-être que 150 pages à lire, mais les plus intéressantes puisqu’il s’agit de l’intrigue principale.
Concernant le style d’écriture mon bémol s’accentue car c’est un anglais très américain, avec des expressions typiquement américaines qui rendent la lecture un peu fastidieuse – Louie, surtout, aime bien truffer ses discours de mots d’ argot.
Je me sens toujours triste lorsqu’un livre me déçoit, comme si j’avais manqué un rendez-vous important avec un ami – du coup je me demande que lire pour oublier ce mauvais moment – déjà qu’il fait abominable dehors !
J’espérais une lecture de saison, mais elle a été compliquée comme à plaisir par la romancière, par des « à côtés » qui ne servaient nullement l’intrigue principale, ce qui a jeté la confusion dans mon cerveau en mode « hibernation » - et pourtant, croyez-moi, je suis sous le charme de ce superbe chat noir, hyper macho, persuadé qu’aucune « poupée » ne lui résiste ! (la preuve !)