HET DREYSE INCIDENT, de Pieter Aspe
Titre français = Le Collectionneur d’Armes
5ème enquête du commissaire Pieter Van In & son adjoint Guido Versavel
Un banquier-trader richissime a été attaqué dans sa villa aux alentours de Bruges ; l’homme a été découvert par son épouse et sa précieuse collection d’armes a été emportée. Le banquier-collectionneur n’étant pas décédé du coup violent sur le crâne, l’affaire se résume à un vol et ne devrait donc pas être traitée par le commissaire Van In. C'est avec un pistolet "Dreysen" de sa propre collection que l'homme a été agressé; sur le pistolet une empreinte d'un homme fiché comme receleur.
Pourtant, après avoir interrogé le collectionneur et son épouse, Van In a comme un pressentiment que la superbe créature n’est pas aussi innocente qu’elle le prétend, et qu’elle serait peut-être bien la responsable de cette agression. D’ailleurs son mari en est persuadé lui aussi.
Bien qu’on lui conseille de ne pas s’occuper de cette affaire, le commissaire a décidé de s’en mêler, cela lui changera les idées car – pour ne pas changer – il a des problèmes conjugaux avec la belle Hannelore Martens, nouvellement nommée « procureur du roi ».
L’ex-assistante, fraîchement nommée procureur, semble souffrir un peu de blues post-partum, mais surtout d’une intense jalousie. Ajouter à cela que les nuits sont difficiles car les jumeaux font leurs dents et bonsoir le repos !
Du coup Martens a décidé elle aussi de se mêler de l’enquête, ne fut-ce que pour prouver que Van In se trompe sur le compte de Judith Noordervliet-Claes et que celle-ci n’est pas coupable. Le problème c’est que la dame en question a disparu.
Entretemps, il semblerait que les circonstances veuillent donner raison au commissaire car le receleur a été tué d’une balle dans la bouche – une exécution typique de la mafia. Un homme, récemment sorti de prison, est le suspect numéro 1 et le supérieur direct de Van In en est ravi, il va pouvoir dire à son copain le ministre que l'affaire est réglée.
Réglée ? Pas sûr car peu après, c’est un écrivain de polars à succès qui est également tué mais d’une balle dans la poitrine, ce qui reviendrait à dire qu’il a avoué quelque chose = la mafia exécute ceux qui refusent de parler d’une balle dans la bouche, qu’ils sachent quelque chose ou non. (Je sais c’est aberrant comme raisonnement car comment avouer ce qu’on ignore – mais bon, on ne va pas prêter des idées intelligentes aux mafieux, non ?).
Là-dessus, la procureure disparaît ! Vouloir prouver aux autres et à soi-même qu’on les vaut est une chose, jouer avec le feu en est une autre et Hannelore Martens l’apprend à ses dépens. Inutile de dire que son compagnon est dans tous ses états, y compris le gentil Guido Versavel qui adore Hannelore ; il sera d’un immense réconfort à son commissaire qui a l’impression d’être tombé dans le gouffre.
Et le pire, c’est que cette enquête piétine comme jamais – le commissaire Van In patauge complètement – et le lecteur avec lui. Car je peux vous garantir que j’ai eu beaucoup de mal (et de mérite)à lire le bouquin jusqu’au bout tant l’histoire était compliquée et que je ne comprenais rien à rien, tout comme Versavel et Van In.
Tout comme moi, Versavel et le procureur en chef Beekman, commencent à se lasser des perpétuelles disputes, chamailleries, compétitions entre Van In et Martens – ces deux-là, c’est « pourquoi faire simple, quand on peut se pourrir la vie » !
Bon, on le sait tous et toutes, la vie de couple n’est pas toujours calme et reposante, mais ces deux-là font vraiment très fort puisque Hannelore Martens met sa vie en danger pour la seule auto-satisfaction de résoudre une enquête avant son compagnon et se prouver quelque chose à elle-même sans réfléchir du tout, et plus particulièrement au fait qu’elle a deux bébés qui ont besoin d’elle. Où donc va se nicher l’orgueil.
Et à propos d’orgueil, l’intrigue de ce polar est vraiment TRES emberlificotée et heureusement que le roman est suivi d’un petit dossier ; il y a des ramifications politiques et mafieuses dont on ne comprend pas toujours ce qu’elles viennent faire là et ce jusqu’à la fin du roman où tout est expliqué – et encore !
Selon moi, le dossier à la fin de « Het Dreyse-incident » a été ajouté pour que le lecteur puisse comprendre le livre puisque c’est le seul roman où j’ai vu un tel type de dossier, avec résumé de l’intrigue et « making of » de l’histoire.
A part cela, Pieter Van In a toujours une tenue très négligée, à côté de Guido Versavel qui est l’image même de la sobriété ; notre commissaire descend toujours les Duvel et l’alcool comme s’il s’agissait de l’eau et fume comme une cheminée.
Par ailleurs, j’ai trouvé que cette fois l’écriture « craignait » - je sais que Pieter Aspe écrit comme il parle, mais c’est tellement évident dans ce roman-ci. J’ai moins apprécié que d’habitude, alors que je suis toujours contente de retrouver la langue de ma jeunesse – mais peut-être ai-je moins apprécié parce que je n’arrivais pas à comprendre l’intrigue …
Du coup, je serais curieuse de lire comment cela a été traduit, car ce ne doit pas être évident (je ne le lirai cependant pas en français pour savoir, je préfère recevoir les commentaires d’autres lecteurs – j’ai déjà assez de bouquins dans ma PAL pour ne pas aussi lire les traductions !)
Une très bonne nouvelle cependant pour moi, et tous les amis des animaux : le commissaire sauve la vie de « Bob », qui va désormais faire partie de sa famille.