FANTASY IN DEATH, de J.D. Robb
30ème enquête du lieutenant Eve Dallas, du NYPSD
Bart Minnock est un véritable petit génie en jeux informatiques – je devrais plutôt dire « était », car le jeune homme, qui se réjouissait de passer une soirée avec sa petite amie, a été tué. Et pas par n’importe quoi = par un jeu virtuel, où son ennemi lui a séparé la tête du corps d’un coup de sabre.
Pour la lieutenante Eve Dalles, de la NYPSD, ce crime ne peut être que l’affaire d’un humain = un ennemi qui tue au cours d’une partie de jeu de rôle, ça ne s’est jamais vu. De plus, l’efficace enquêtrice ne s’y connaît pas suffisamment en électronique pour y croire.
Lorsqu’elle interroge les trois associés du jeune homme, des amis d’enfance et d’université avec qui il formait un quatuor avec lequel le monde des jeux vidéos devait compter. Les trois amis sont effondrés ; il y a là une jeune femme chargée du marketing, un jeune homme chargé du développement pratique et enfin un autre concepteur de scénarios, mais tous sont d’accord sur le fait que l’âme de l’entreprise était le jeune Minnock.
Que d’ailleurs tous ceux qui le connaissaient appréciaient. Tous ceux sauf un !
L’équipe du département électronique est appelée sur les lieux, car il va falloir prouver que ce jeu n’a pas pu tuer Minnock, mais que quelqu’un a dû pénétrer sur les lieux. Mais non ! rien ! aucune trace de présence indésirable sur les lieux du crime.
Pour Eve Dallas, le suspect se trouve parmi les associés, cela ne fait aucune doute à ses yeux ; du coup elle se met les trois associés sur le dos, ce n’est pas ce qui va l’arrêter.
Lorsque Cilla, la jeune associée est aussi retrouvée si gravement blessée que sa vie ne tient qu’à un fil prêt à se rompre, le lieutenant Dallas sait, il ne lui restera plus qu’à le prouver – mais comment pénétrer dans un jeu virtuel mené par un être sans scrupules, surtout lorsqu’on n’a aucune idée de comment ces jeux se font !
Bien que je ne sois vraiment pas une “geek” et que tout ce qui touché aux jeux virtuels me passe complètement par-dessus la tête – ils me rendent nerveuses et j’ai l’impression d’y perdre mon temps (et surtout je ne suis pas sûre de tout comprendre) – j’ai tout de même beaucoup apprécié l’ambiance de ce cyber-thriller.
Cette fois, le lieutenant Dallas et son équipe ont du pain sur la planche, car il faut « craquer » des codes hyper sophistiqués, pénétrer dans un jeu pour le décoder, bref quelque chose comme ça ! (j’avoue regretter un peu – un tout petit peu – de n’y rien comprendre.)
Seulement l’ambiance une fois encore m’a conquise, même si les jeux virtuels ne sont pas ma tasse de thé – la complicité au sein de l’équipe m’a fait chaud au cœur, l’affection de ces gens, qui flirtent avec le danger, qui sont confrontés aux psychopathes et autres petits plaisantins de ce style, est extrêmement sympathique à lire – j’ai l’impression que la romancière J.D. Robb (le pseudonyme de Nora Roberts pour la série In-Death) a pris grand plaisir à souder son équipe au fil des nombreuses enquêtes.
J’ai un peu regretté l’absence de Galahad, le gros chat roux d’Eve Dallas – non pas qu’il soit totalement absent, mais comme elle rentre peu chez elle dans ce roman, on n’a pas beaucoup l’occasion de retrouver le matou.
Même chose pour Summerset, le butler de Roarke (richissime époux de la belle et efficace lieutenante de police) – généralement leurs échanges acerbes est un excellent moment de détente dans le roman.
Cependant, cette fois ce sont les multiples échanges avec son adjointe, Delia Peabody, qui m’ont régulièrement fait rire aux éclats. J’ai un faible pour l’humour pince-sans rire de la lieutenante et les réponses tout aussi caustiques de l’adjointe qui adore la faire mousser.
Ce livre n’a absolument aucun autre but que de distraire, là croyez-moi c’est réussi, mais le style n’est pas très loin d’une « harlequinade », avec un excellent suspense.
La formule de la série « In-Death » est fort simple = c’est suspense, humour, romance. Et on va pas se casser la tête les gars !
Pour la traduction en français, je ne sais pas trop où ils en sont – certains romans des débuts ont été traduits, mais on en est tout de même à 30 édités (plus 2 en devenir et à paraître). La série présente quelques inégalités évidemment, lorsqu'on écrit de manière aussi prolifique, il y a forcément quelques faiblesses de temps à autre. Mais ce n'est pas le cas pour "Fantasy In Death".