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mon bonheur est dans la ville
17 septembre 2010

LA NUIT DERNIERE AU XVème SIECLE, de Didier van Cauwelaert

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Cela avait commencé par un banal contrôle fiscal, suite à une dénonciation. Selon la lettre anonyme,  la société écologique « Green War »  installée au château de Grénant dans le Berry serait un prête-nom pour une secte. Lorsqu’ils y arrivent, nos deux enquêteurs fiscaux ne sont pas reçus à bras ouverts, cependant Jonathan Price, associé du directeur de « Green War » est nettement plus accommodant et prouve aussi une excellente connaissance des dossiers fiscaux et de la loi. Attention aux avocats.

Jean-Luc Talbot, l’un des deux contrôleurs, retourne au domaine après qu’un virus ait détruit une partie des dossiers enregistrés sur la clé USB de Raphaël, qui plus est a été victime d’un accident (l’oignon dans sa poche pour conjurer le mauvais sort n’avait pas été changé !).

C’est alors qu’une étrange factrice lui transmet un non moins surprenant message – il est attendu depuis 5 siècles ! Lorsque le propriétaire de la société sur laquelle il enquête lui confirme que ce n’est pas par hasard qu’il a choisi une voiture « Talbot » parmi les « ancêtres » du garage, puisqu’il s’appelle Talbot. C’est un signe, comme est un signe cet arbre qui les oblige à retourner au château où Jean-Luc fait la connaissance de tous les amis et associés du directeur.

On lui dévoile, enfin !, ce qui l’attend et pourquoi : il a aimé au 15ème siècle la belle Isabeau de Grénant ; il se nommait alors Guillaume d’Arboud.
Isabeau a décidé qu’elle ne le lâcherait plus désormais, vu le nombre d’années (de siècles !) qu’il lui a fallu l’attendre, mais que va dire Corinne, sa compagne du présent.
C’est pratiquement un « ménage à trois » que veut Isabeau, bien décidé à vivre sa passion physique avec Guillaume à travers Jean-Luc et Corinne.

Ajoutez à cela un mari jaloux, une demi-sœur bâtarde tout aussi jalouse, ça c’est pour le passé. Mais il y a aussi son collègue et copain qui vient de trépasser dans des circonstances complètement aberrantes, même son médecin est convaincu qu’il s’agit d’une malédiction, d’un envoûtement. Jean-Luc Talbot commence  à se demander s’il n’a pas complètement perdu la tête. Il ira d’ailleurs s’en ouvrir à un psychiatre mais comment en parler à Corinne ?

Lecture insolite et réjouissante, certainement pas le « chef d’œuvre » que citait Figaro-Madame, mais pas non plus le hochepot raté dont parlait le critique d’Evene.

En fait, comme toujours, mieux vaut se forger sa propre image d’un livre – oui j’ai bien dit « image », car ici c’est de cela qu’il s’agit, parvenir à intégrer tous ces personnages assez loufoques, ce naïf qui tombe là-dedans, qui n’y comprend mais alors rien de rien et décide que, tant qu’à faire, il se laissera porter par les événements, car au fond tout ce qu’il souhaite ce Jean-Luc Talbot c’est réussir son présent avec Corinne et Julien – si pour cela il doit se farcir des barjots, fous de réincarnation et de XVème  siècle, pourquoi pas ?

Et lorsqu’on accepte cette formule de « pourquoi pas », on marche à fond dans le roman qui met le cerveau en état de « vacances » - on suit les tribulations de ce brave contrôleur fiscal, perdu dans un rêve éveillé qui lui plaît beaucoup.

De Didier van Cauwelaert  j’avais déjà adoré le très touchant « Education d’une Fée », et le titre insolite de ce roman-ci m’avait tout autant intriguée que le précédent.

Comme j’aime bien les histoires un peu fantastiques, de réincarnation, de jolis fantômes, j’ai eu envie de lire cette « Nuit dernière… » et je ne le regrette nullement.
Mais je confirme qu’il faut accepter l’ambiance déjantée qui règne dans cette histoire qui mêle habilement la puissance de l’imagination, des rêves.

Si on a envie de coller une étiquette, on peut toujours parler de « roman gothique du 21ème siècle », sinon on se laisse simplement emporter par une série de personnages drôles, par un style d’écriture amusant.

Moi je ne demande rien de plus à un roman que de me distraire, parfois aussi de me faire réfléchir, mais ce n’est pas trop mon truc pour l’instant = mon cerveau est en mode « consommation réduite » genre « veille prolongée ».

Didier van Cauwelaert a fait de la quête de soi un des thèmes favoris de ses romans et si cette quête doit passer par d’autres époques, pourquoi pas ?

Je me suis en tout cas beaucoup amusée à passer régulièrement du 15ème au 21ème siècles, entre les multiples divagations des habitants du château et la vie plan-plan à Châteauroux qui commence à tout de même être assez chamboulée.

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Commentaires
K
Je retiens donc que je dois lire l'éducation d'une fée, qui dort dans ma pile... depuis sa sortie grand format, je pense!!! Pour celui-ci, je ne sais trop... we'll see!
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N
allons, allons, pas de plaisanterie douteuse, cher ami = rappelle-toi la belle au bois dormant, aussi jolie que le jour de ses 18 ans et pourtant elle en avait 100 de plus !<br /> les fantômes ne vieillissement pas ;o)))
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T
Dis donc, si cela fait 5 siècles qu'elle l'attend, elle doit être particulièrement mûre Isabeau ... ;)
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N
je n'avais rien lu avant "l'éducation..." donc je n'avais pas de comparaison - ici on est dans un registre très différent, je me suis bien amusée
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N
il faut accepter une histoire "décalée", tout le monde n'accroche pas, mais personnellement j'ai trouvé cela très divertissant
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