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mon bonheur est dans la ville
17 septembre 2010

INCIDENT AT VICTORIA FALLS, de Bill Corcoran

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lee

Dans la mini-série télévisée = Sherlock Holmes, the Golden Years

Scénario de Bob Shayne sur une idée de Gerry O’Hara

Réalisateur = Bill Corcoran

251170Londres en 1910. Sherlock Holmes a décidé de prendre sa retraite dans le Sussex, afin d’y élever et observer les abeilles – inutile de dire que le docteur Watson est désolé de cette décision, autant que la gentille Mrs. Hudson. Les deux amis sont occupés à vider l’appartement lorsque surgit Mycroft Holmes qui signalent à son frère que le roi Edward VII les attend pour une tâche de la plus haute importance – et il s’en fiche que Sherlock Holmes parle de sa retraite ! D’ailleurs qui a envie de  s’occuper d’abeilles, de toute façon le Sussex en est plein.

Le roi insiste auprès de Sherlock Holmes afin qu’il soit le « véhicule » de la célèbre « Star of Africa », un diamant d’une grosseur et d’une valeur inestimable. Un subterfuge doit être utilisé afin de ramener ce joyau offert à la couronne anglaise : alors que c’est en principe Lord Milner qui sera chargé du diamant, une copie en sera faite, l’échange se fera en secret et si des voleurs éventuels suivent le lord, ils en seront pour la copie tandis que Holmes ramènera le vrai diamant au Royaume-Uni.

Evidemment, rien ne va se passer selon ce plan pourtant bien étudié – des voleurs s’emparent du vrai diamant et Sherlock Holmes est prié par Lord Milner de s’occuper de démasquer les coupables. Holmes, afin de ne pas choquer l’inspecteur Van Meer en charge du dossier, dit vouloir seulement « l’assister » ; cela flatte le bonhomme qui aux dires de Holmes « fait paraître Lestrade comme un véritable génie ! »

A l’hôtel, Holmes et Watson rencontrent la superbe Lillie Langtry, ancienne maîtresse du roi d’Angleterre, du temps où il était encore le prince de Galles (Bertie, pour les intimes) ; lorsque le diamant aura disparu et que c’est son ami, le directeur de l’hôtel, qui est accusé à la fois de meurtre et du vol, Lady de Bathe demande à Holmes de sauver la vie et la réputation de cet homme qui fut toujours un ami fidèle.

Parmi les hôtes de l’hôtel se trouve également Marconi, l’inventeur du télégraphe, venu présenter son invention et en tournée de conférences pour la faire connaître.

D’autres personnages attirent l’attention de Holmes et Watson : une jolie maharani et son protecteur grec, désireux de l’épouser.  Un jeune homme indien – un sikh en apparence – qui traîne aussi autour de sa jolie compatriotie.

Et le couple Morrison – lui, jeune capitaine de l’armée, fils de celui qui découvrit le diamant et son épouse, cousine de Theodore Roosevelt, aussi jolie que sotte et bavarde, mais très riche.

Tout ce petit monde va se retrouver en Rhodésie, après une mémorable poursuite de train pour Holmes et Watson, qui l’on raté. Pour Holmes, il ne fait aucun doute que le voleur est à bord de ce train et qu’il emporte le diamant avec lui.

Quelle amusante surprise que ce Sherlock Holmes interprété par Christopher Lee ; bien sûr, tout au début du film, lorsque Holmes et Watson sont dans la calèche et dans le brouillard londonien, je m’attendais à ce que Lee nous fasse un sourire dévoilant ses grandes quenottes à la « Dracula » dont il fut l’icône de la Hammer.

Ce premier moment d’humour très personnel passé, j’ai trouvé que Christopher Lee était un très bon Holmes, moins bon toutefois que Ian Richardson ou Basil Rathbone, mais totalement dans la ligne du canon : assez guindé, ayant (lui aussi) un sens de l’humour très particulier ou alors carrément sans sens de l’humour aucun,  parfois agacé par les conclusions de Watson – toujours à côté de tout – mais sans toutefois avoir l’air trop supérieur à l’égard de son ami.

Il faut ajouter aussi qu’ici Holmes doute de lui car il n’arrive pas assez rapidement aux bonnes déductions, on sent là  comme un grand moment de solitude !

220px_Patrick_Macnee_in_Lobster_man_from_MarsCelui-ci est interprété par Patrick MacNee – hé oui, « Mr Chapeau Melon » himself  -  qui fait du bon travail. Il est un docteur Watson, toujours plein d’empathie pour ses semblables, tirant souvent (pratiquement toujours) les conclusions erronées quant aux situations où ils sont mêlés Holmes et lui, mais il est un digne compagnon d’aventures du grand détective, toujours prêt à intervenir au bon moment.

smilej2Les deux acteurs interprètent avec justesse des Holmes & Watson vieillissants, il est vrai qu’au moment des téléfilms (ils en tournèrent deux), les deux acteurs étaient déjà âgés de 70 ans, ce qui rend crédible le fait que Holmes et Watson, à plusieurs reprises, se considèrent comme  « trop vieux » pour ce type d’aventure (dans les téléfilms ils sont près des 60).

Situation un peu anachronique, mais tellement sympathique, et souvent utilisée dans les romans où des personnages de fiction sont face à des personnages ayant réellement existé (voir les romans de Robin Paige – les « cottage mysteries de Beatrix Potter »). Ici Sherlock Holmes rencontre non seulement Theodore Roosevelt, en safari en Rhodesie, mais également la superbe Lilly Langty, à l’époque déjà Lady de Bathe, ex-maîtresse d’Edward VII d’Angleterre, qui convoque Holmes au début de cette histoire.

A côté de ces  personnages réels, il y a aussi la présence de « A.J. Raffles », le gentleman cambrioleur qui inspira Maurice Leblanc pour Arsène Lupin. Raffles est sorti de l’imagination et la plume du beau-frère d’Arthur Conan Doyle (Ernest William Hornung avait épousé Connie Doyle) et les deux hommes discutaient souvent de leurs personnages.

20DA75D99E0032C11DB5DA_LargeDans le rôle de la charmante Lillie Langtry, on trouve Jenny Seagrove, une excellente comédienne habituée de la BBC – le choix de Jenny Seagrove ne correspond probablement pas à la vraie « Jersey Lilly » car celle-ci en 1910 était déjà une dame plutôt « bien en chair », tout en ayant conservé la beauté qui la rendit célèbre. Mais Jenny Seagrove m’a paru un peu jeune par rapport au personnage réel, ce qui ne gâte rien au récit ; elle porte les robes d’époque avec énormément de grâce.

Lillie Langtry inspira de nombreux peintres par sa beauté, notamment les pré-raphaélites.

Le directeur de l’hôtel  est joué par Allan Coates ; quant à Lord Roberts, ancien de multiples guerres britanniques dans les « colonies », et ami du docteur Watson, il est interprété par Richard Todd, un acteur que j’ai toujours apprécié – qui commença sa carrière dans des rôles historiques, et qui en est ici à la fin de sa carrière d’acteur.

Joss Ackland, autre acteur connu à la télévision britannique, interprète le rôle assez bref d’Edward VII d’Angleterre, le célèbre « Bertie » grand coureur de jupons devant l’éternel et ancien amant de Lillie  Langtry dont il resta cependant un ami après la rupture.

Le président Roosevelt, à la retraite, est joué par Claude Akins, un acteur américain qui interpréta souvent  des rôles de méchant ; il est très truculent dans le rôle de cet ex-président, passionné de cinéma et de safaris.

Amelia Morrison est interprétée avec beaucoup d’humour par Claudia Udy et son séduisant capitaine d’époux par Neil McCarthy, qui interprète également son propre père dans les séquences flash back.

L’autre couple ambigu est joué par Anthony Fidjon et Sunitha Singh.

Chandra Sen, l’assassin sikh est joué par Jay Pillay et Khumalo, qui estime que le diamant et les trésors sont la propriété de sa tribu est  interprété par John Indi.

Je ne cite pas, volontairement l’acteur qui interprète Raffles, car ce serait alors dévoiler une partie de l’intrigue qui provoque une surprise et un rebondissement inattendus en cours d’histoire.

J’ai trouvé intéressant la manière dont les réalisateur et scénariste dépeignent la présence colonialiste britannique en Rhodésie, de même que la façon dont ils traitent les Indiens (de l’Inde).

Le téléfilm permet de découvrir de très beaux paysages africains, les costumes sont parfaits également et les responsables des costumes ne sont pas tombés dans le travers d’habiller Holmes de sa cape et casquette de chasseur ; il est d’une élégance rare dans les tenues d’époque, accentuée par l’élégance naturelle de Christopher Lee.

Il y a quelques savoureux moments d’humour, comme la course au train que Holmes et Watson ont raté et où qu’ils tentent de rattraper avec une calèche.

Les deux écrivains-scénaristes de cette série sont les auteurs de deux séries connues des deux côtés de l’Atlantique (O’Hara = The Professionals et Shayne = Knight Rider).

« Incident at Victoria Falls » est le deuxième téléfilm de la série « The Golden Years », qui – si elle ne correspond en rien au canon – est tout de même un honnête divertissement. Je ne suis pas entièrement convaincue qu’il fallait en faire un téléfilm en deux parties d’1 h 30 chacune, mais bon, le suspense dès lors dure plus longtemps.

A condition toutefois de ne pas s’arrêter à la mauvaise condition du dvd !

Même au prix très modique où je l’ai payé, j’ai rarement eu affaire à une aussi piètre copie de film.

C’est assez scandaleux, surtout à l’heure actuelle, avec toutes les techniques d’enregistrement et de « nettoyage » de copies – le film a de toute évidence été copié de la video VHS, mais boudiou, quelle mauvaise qualité (et ça n’est même pas un dvd piraté par les Coréens, maîtres du genre).

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