THE NANNY DIARIES, d'Emma McLaughlin & Nicola Krause

11 mars 2010

THE NANNY DIARIES, d'Emma McLaughlin & Nicola Krause

Titre français = Le Journal d’une baby-sitter

(Scénarisé pour le cinéma en 2007 par Shari Springer Berman & Robert Pulcini, également réalisateurs du film.)

Nan Schuester est inscrite en dernière année d’université à New York cet automne-là et comme les années auparavant se cherche un emploi de « nanny » (ou babysitter, en bon français !), ceci au déplaisir de sa mère qui estime que sa fille vaut mieux que d’être la bonniche des riches oisives newyorkaises. Une rencontre intempestive dans Central Park lui fait faire la connaissance de Mrs. X, la très élégante mère de Grayer X, un petit garçon de 4 ans avec un agenda d’homme d’affaires !

Suite à cette rencontre positive, Mrs. X engage Nan ; celle-ci va alors découvrir que sous le plus qu’élégant vernis de sa vie, Mrs. X est une femme extrêmement superficielle, surtout une accro du shopping, shopping uniquement destiné la « réconforter ». De quoi donc se demande Nan ? Une Nan rarement bien payée et corvéable à merci (sa maman n’a peut-être pas tout à fait tort), qui réalise que celle qui l’a précédée n’est peut-être pas partie de son plein gré.

De quoi Mrs. X doit-elle se consoler ? Probablement de l’indifférence crasse de Mr. X à l’égard de son fils et de son épouse si distinguée ; Mr. X est un homme très occupé, très pris par ses affaires mais aussi par ses autres « affaires » (alias ses relations extra-conjugales). Un Mr. X qui ne voit même pas la « nanny » même lorsqu’elle est devant lui ! Il y a des « choses » avec lesquelles on ne fraye pas chez les « X » !

Il n’y a pas que les « X » à habiter le magnifique immeuble newyorkais où se situe leur appartement ; il y a aussi celui que Nan surnomme « Harvard Hottie », séduisant étudiant à Harvard.

Après un démarrage assez difficile, peu à peu un lien affectif se crée entre la sympathique Nan et le jeune Grayer X qui découvre un monde nettement plus naturel grâce à elle. Le petit garçon finit par considérer sa baby-sitter comme mère de substitution, c’est alors que les vrais problèmes vont se présenter.

Ayant vu le film, je me suis demandé si j’allais me décider à lire le livre. Pas trop tôt que je me sois enfin décidée à le sortir de ma PAL, il y dormait depuis un certain temps ; comme j’ai eu une forte envie de lectures légères, ce livre était le choix parfait. D’autant plus que sa suite est annoncée !

Je me suis divertie avec ce « Journal à 4 mains de 2 Mary Poppins du 21^ème siècle » - une étude quasi anthropologique sur le monde des « Rich & Beautiful » newyorkais pour qui le paraître est nettement plus important que l’être. Leurs enfants surtout doivent refléter la réussite sociale des parents, et que les enfants n’aient que peu de contact avec lesdits parents est moins important que d’être capable de parler 5 langues à 5 ans.

Bien que le monde décrit par Krause & McLaughlin soit fort artificiel, je redoute un peu qu’il ne soit le reflet d’une triste réalité.

Le roman en tout cas est tour à tour amusant, ironique et émouvant. On redoute un peu de rencontrer dans la vie des parents aussi dénués de tendresse, mais il faut croire qu’ils existent puisque les deux jeunes femmes auteures du roman l’ont basé sur leurs expériences personnelles du temps où, étudiantes, elles travaillaient comme baby-sitters.

Evidemment, on est chez des gens qui n’ont aucun problème financier, c’est toujours plus facile que d’être dans la rue à mendier son pain quotidien ! Néanmoins, la pauvreté affective est aussi pénible à gérer.

Je confirme donc la légèreté du livre, délassant, vite lu, peut-être vite oublié car finalement il est dans la lignée de la « chick litt » made in America ; j’avoue être un peu étonnée d’ailleurs par le succès de ce livre, succès qui ressemble à celui de « Bridget Jones ». Je n'ai pas non plus retrouvé le côté incisif et mordant de "The Devil wears Prada".

Comme c’est malheureusement bien souvent le cas, l’adaptation cinématographique digresse du roman, surtout ce qui concerne la fin.

Pour le film, ce n’est pas grave mais je me demande comment ils vont s’en sortir avec le scénario si les réalisateurs comptent en faire une suite, comme c’est le cas avec le roman.

En effet, « The Nanny Returns » reprend le fil des événements une dizaine d’années après la fin de « The Nanny Diaries » et la fin du premier influence l’histoire du second.

Peut-être que le peu de succès au box-office du film influencera les producteurs à ne pas faire une suite au film.

Ceci dépendra certainement aussi du résultat des ventes du deuxième roman ; le premier avait cartonné mondialement, cela incita Hollywood à rapidement s’approprier les droits d’auteur.

Un dernier petit conseil = n’envoyez jamais vos filles au pair aux Etats-Unis, et plus particulièrement à New York – les serfs au moyen-âge étaient probablement mieux traités !