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mon bonheur est dans la ville
21 janvier 2010

DJANGO REINHARDT

django

django_reinhardt

Il y a tout juste 100 ans naissait en Belgique – Liberchies, région de Pont-à-Celles – Jean-Baptiste Reinhardt que le monde de la musique connaîtra sous le nom de Django Reinhardt.

Né au sein d’une famille manouche, il sera l’inventeur du jazz « manouche » et reste indiscutablement encore à ce jour un musicien de jazz des plus réputés et des plus respectés  tant son jeu était brillant et son influence énorme au sein de la musique « jazz ».

Parmi ses descendants, trois ont suivi sa route : Lousson Reinhardt – son fils aîné ; Babik Reinhardt, son second fils décédé il y a neuf ans, et son petit-fils David, qui suit encore à ce jour la route de son grand-père.

Un peu de sa jeunesse = les Reinhardt vivaient dans une roulotte stationnée à Liberchies ; il naît au sein d’une famille de roms nomades traversant l’Europe de part en part. Il voyagera donc tout au long de son enfance, de France à l’Italie, et même jusqu’en Algérie. Ce sera pour fuir la première guerre mondiale que sa famille se fixera à Paris.

Il tombe amoureux de la musique à l’âge de 10 ans grâce au banjo de son oncle ; le jeune Django va désormais user ses doigts sur les cordes de l’instrument et observe attentivement les musiciens passant par le campement.

Django va montrer un don hors du commun, acquiert la dextérité au banjo mais sera tout aussi doué  au violon et à la guitare.

A 13 ans, il se lance déjà  « en public », se produisant dans les bars et bals parisiens, ainsi que dans les fêtes de gens aisés, et surtout il continue à jouer pour son propre plaisir.

En 1928, sa réputation se répand comme une traînée de poudre et grâce à l’accordéoniste Jean Vaissade, le jeune Django enregistre son premier disque ; il est découvert la même année par le chef d’orchestre Jack Hylton qui lui propose de l’engager au sein de sa formation de musique populaire  qui va se produire à Londres

Hélas un incendie va contrecarrer ce projet ; la caravane dans laquelle vivent Django et sa première femme est totalement détruire et le couple est gravement blessé ; Django a été brûlé à la jambe droite et la main gauche et celle-ci va mettre très longtemps à cicatriser, les médecins prédisent même qu’il ne pourra plus jouer. On devra lui brûler la main pour provoquer la cicatrisation ; Django qui a perdu l’usage de deux doigts est bien déterminé à poursuivre son art et travaille d’arrache-pied pendant 6 mois, mettant au point une nouvelle technique à la guitare apportée par son frère Joseph.

En 1930, Django Reinhardt sort de l’hôpital, a acquis une toute nouvelle et exceptionnelle technique en tant que guitariste n’employant que deux doigts de la main gauche plus le pouce pour le jeu en solo. Il découvre par ailleurs que la guitare a trouvé ses lettres de noblesse au sein des orchestres de JAZZ, une nouvelle musique arrivée tout droit des Etats-Unis. Là, pour Django c’est le choc : il découvre Louis Armstrong, Duke Ellington, ou Joe Venuti, entre autres.

51AYRGPELxLAvec Stéphane Grapelli,  rencontré lorsqu’il jouera dans l’orchestre « la Croix du Sud » d’André Eykian, il fonde en 1934 le Quintette du Hot Club de France, et ce grâce à l’appui de Louis Vola.

Le groupe comprend, en plus de Stéphane Grapelli et Django, le frère de ce dernier, Joseph, le guitariste Roger Chaput et Louis Vola à la contrebasse. Les cinq musiciens  créent une musique totalement neuve qui remporte un énorme succès ; les années suivantes ils enregistreront de nombreux disques et joueront à travers toute l’Europe aux côtés de musiciens comme Coleman Hawkins.

Lorsqu’éclate la seconde guerre mondiale, en 1939, le quintette tourne en Angleterre ; Stéphane Grapelli choisit d’y rester, Django retourne à Toulon, en France, où il sera réformé à cause de ses brûlures et il passera la guerre en zone libre.

En 1943, il épouse sa seconde femme qui mettra  au monde leur fils Babik Reinhardt qui deviendra un grand guitariste lui aussi. A la libération, Django Reinhardt retrouve Stéphane Grapelli et ensemble ils improviseront une Marseillaise qui restera célèbre.

Django Reinhardt sera l’un des premiers musiciens en France à comprendre le be-bop, révolution du jazz portée par Parker et Gillespie. Il intégrera ce nouveau mode musical dans ses interprétations à la fin de la guerre tout en restant fidèle à son propre style.

django_reinhardt_paul_williamsL’Amérique sera une déception pour Django, même s’il a l’occasion de jouer avec Duke Ellington ; bien que Reinhardt ait toujours rêvé de cette association, elle ne répondra guère à ce rêve, Django Reinhardt ne parlait pas anglais, était habitué à la liberté de sa vie nomade et  il ne parvint pas à s’habituer à la discipline stricte des Big Bands. Par ailleurs, le Duke n’avait pas intégré Django dans ses arrangements, du coup le guitariste se produisait en fin de représentation, ce qui fit qu’il ne fut pas le concertiste qu’il avait espéré.

De plus, arrivé à New York, Django Reinhardt espérait rencontrer Charlie Parker, Dizzy Gillespie, Thelonious Monk, mais sans succès, ceux-ci étant en tournée.

(ici on le voit avec Paul Williams)

01agrappDéçu par cette aventure américaine, il s’éloigne un peu de la guitare et se consacre à ses autres passions : peinture, pêche et billard, ce qui ne l’empêchera pas de recréer sur disque le prestigieux Quintette avec Stéphane Grapelli.

En 1951, il s’installe près de Fontainebleau et l’inspiration revenant, il joue régulièrement dans un orchestre où figurent les meilleurs be-boppers français. En 1953, Norman Ganz souhaite l’engager pour les tournées légendaires du « Jazz at the Philarmonic » et le producteur français Eddie Barclay lui fait enregistrer des titres en guise de carte de visite pour les amateurs américains. Ces huit morceaux inspireront les amateurs de jazz du monde entier, plus particulièrement les guitaristes qui s’inspireront pendant des décennies de ce musicien exceptionnel, totalement en avance sur son époque.

Dans le monde des tziganes, Django Reinhardt est un vrai symbole, il est – selon Alain Antonietto « le héros du peuple, celui du peuple tzigane ».

Django Reinhardt nous a quitté en 1953, suite à une hémorragie cérébrale, mais comme pour tous les magiciens que sont les grands artistes, il nous reste dans la mémoire et dans le cœur. (Mon père n’était pas le père le plus sympa qu’on puisse avoir, mais je lui dois d’avoir découvert, très jeune, cette musique et ce musicien magnifiques.)

piafreinhardt (django reinhardt et edith piaf)

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Commentaires
D
Je reconnais que Django Reinhardt n'est pas ce que j'ai envie d'entendre en musique même si je reconnais tout son talent et toute son influence !
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N
merci teki, c'est noté ;)
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T
Si cela t'intéresse, demain le 23 janvier FIP consacre une journée spéciale Django Reinhardt.<br /> <br /> http://sites.radiofrance.fr/chaines/fip/evenements/sommaire/feven.php?even_id=225000050<br /> <br /> <br /> Pour écouter : http://sites.radiofrance.fr/chaines/fip/evenements/applications/<br /> <br /> FIP est une radio essentiellement musicale
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