BLACKBEARD'S GHOST, de Robert Stevenson

Titre français = Le Fantôme de Barbe-Noire

Le jeune Steve Walker arrive dans la jolie ville de Godolphin, tout content  à l’idée de prendre le lendemain ses fonctions de professeur d’athlétisme. A son arrivée à « Blackbeard’s In », une auberge qui aurait été construite par le célèbre Edward Teach en personne, il tombe en pleine vente aux enchères et petite fête de village, organisée par le comité de soutien aux « Daughters of the Buccaneers (Filles des Boucaniers) », un groupe de sympathiques vieilles dames qui espèrent ainsi sauver l’auberge des griffes du mafieux local.

Pendant la vente aux enchères les hommes de main du malhonnête Seymour commencent à intimider les personnes présentes, montrant un intérêt pour les antiquités mises en vente ; apparemment les méthodes de ce désagréable personnage ont un certain effet, car les habitants de Godolphin se détournent, inquiets.

Lorsqu’une chaufferette de lit ne parvient pas à susciter les enchères, le chevaleresque Steve Walker lance un prix, suivi par le prof de football prétentieux qui ne veut pas perdre la face devant la jolie JoAnn Baker, chargée de l’organisation.

Cette relance des enchères vaut à Steve une menace personnelle de Seymour.

Les raisons du gangster seraient l’emplacement privilégié de l’auberge ; du temps de sa construction, elle était située sur une île, au large du continent, par des modifications dues aux tempêtes, l’île est désormais rattachée au continent par une langue de terre, mais la juridiction n’y a toujours pas force de loi, donc si Seymour acquiert l’auberge, il la rase et construit un casino où il installera des jeux illégaux.

Tout heureuse du succès des enchères, grâce à Steve Walker, Miss Stowecroft le met dans la chambre personnelle de Barbe-Noire, là où observait les bateaux au loin et ensuite mettait au point ses plans d’attaque.

C’est alors qu’elle explique à Steve Walker que lorsque le capitaine Barbe-Noire se sent seul et malheureux, il marche de long en large dans sa chambre, et dans la foulée lui raconte l’histoire de l’avant-dernière Madame Barbe-Noire, une sorcière qu’il dénonça aux autorités ; lorsqu’elle fut sur le bûcher, la jeune femme prononça une terrible malédiction ; Edward Teach, connu sous le nom de Barbe-Noire est condamné à vivre dans les limbes  et hanter le monde des vivants jusqu’à ce qu’il commette, enfin, une bonne action. Ce n’est pas arrivé jusqu’à présent !

S’assoyant sur le lit, Walker s’assied sur le manche de la chaufferette ; dans la partie creuse du manche se trouvent des parchemins avec les incantations magiques de la jeune femme ; évidemment, l’incrédule prof d’athlétisme s’amuse à les livres – et voilà que paraît Barbe-Noire en personne !

La vie de Steve Walker va prendre un tour très bizarre à partir de ce moment-là, d’autant plus qu’il est le seul à voir le fantôme. Même la mignonne JoAnn va avoir beaucoup de difficultés à croire qu’il est sain d’esprit, surtout que ce enquiquineur de pirate apparaît où et quand bon lui semble, y compris sur les pistes d’athlétisme, en plus il est geignard quand il a bu et d’une mauvaise foi pas croyable, du genre « c’est pas moi, c’est les autres ! ».

Comment Steve Walker va-t-il pouvoir se débarrasser de ce bonhomme en costume de pirate, barbu et qui le colle, qui est toujours aussi malhonnête, alors qu’il voudrait tellement conquérir la jolie professeur. Pas simple la vie !

Peter Ustinov est un « adorable » vieux pirate, il est réellement fort drôle, que Barbe-Noire soit imbibé de rhum, en colère, ou plein de bonne volonté afin de rejoindre son équipage en enfer, l’acteur semble beaucoup s’amuser – la scène de conduite auto et moto vaut son pesant de rhum !

Dean Jones, jeune comédien de la scène musicale, devenu entretemps l’un des acteurs fétiches des studios Disney, joue à la perfection le rôle d’une jeune homme plutôt sérieux qui se retrouve embarqué dans une aventure un peu hallucinante.

L’objet de son affection est la jolie Suzanne Pleshette avec qui il avait déjà tourné « Quatre Bassets et un Danois » et qui sera également sa partenaire dans « The Love Bug ».

J’ai toujours beaucoup apprécié cette actrice à la voix un peu rauque, fort agréable à entendre, connue pour ses réparties pleine d’humour, parfois un peu cynique. Je l’avais découverte dans « The Birds » d’Hitchcock, l’un de ses premiers rôles principaux.

Bien évidemment, ce fut un plaisir aussi de retrouver la ronde et amusante Elsa Lanchester, en Emily Stowecroft, digne descendante de Barve-Noire ou de l’un de ses membres d’équipage, et pleine d’affection pour le vieux pirate.

Parmi les personnages secondaires se trouvent Richard Deacon et Norman Grabowski. Le second nommé interprète le prof de foot, gros bras arrogant ; cet acteur était un habitué de ce type de rôle.

L’autre acteur, Deacon, qui joue le rôle du directeur du collège, était en réalité un chef-coq fort prisé, ayant son émission à la télévision, ayant écrit plusieurs livres de cuisine, connu pour son humour pince-sans-rire et qui interprétait souvent des seconds rôles de prof ou d’homme très sérieux pris dans une situation qui le dépasse, tout en gardant un calme presque imperturbable derrière ses lunettes à monture d’écaille.

Le gangster est joué par Joby Baker, avec beaucoup de conviction, tout en n’oubliant pas que l’on se trouve dans un film des studios Disney, c’est donc un gangster parodique.

La scène où lui et ses acolytes servent de punching ball à Barbe-Noire est un bel exemple de "slapstick comedy".

Quant au réalisateur Robert Stevenson, il était un réalisateur et scénariste britannique, qui déménagea vers la Californie en 1940 ; il est surtout célèbre pour la réalisation de « Mary Poppins » et « Bedknobs & Broomsticks », mais avant cela, ce metteur en scène avait déjà réalisé le très célèbre et excellent « Jane Eyre » avec Orson Welles et Joan Fontaine, ainsi quelques autres films connus et appréciés  des cinéphiles, avant d’être « reconverti » dans les films familiaux.

Le véritable Edward Teach, connu sous le surnom de Blackbeard, n’était pas exactement aussi sympathique que Peter Ustinov ; avec son vaisseau, « The Queen Anne’s Revenge », il était tristement célèbre dans toute la côté des Caraïbes. Il était toujours coiffé de son tricorne noir, et bardé d’armes multiples (poignard, arme à feu, etc).

Comments

[niki]

merci de ton passage - j'avoue ne jamais avoir été très convaincue par dean jones, mais par contre je suis une inconditionnelle d'ustinov

[NICOS31]

Un des meilleurs films Disney qui m'ait été donné de voir. Pter Ustinov est on ne peut plus convaincant dans le rôle du pirate buveur de bon rome.

Quand à Dean Jones, il est excellent comme de coutume.