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mon bonheur est dans la ville
31 octobre 2009

THE BAREFOOT CONTESSA, de Joseph L. Mankiewicz

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Scénario de Joseph Mankiewicsz

Titre français = LA COMTESSE AUX PIEDS NUS

4807__jar_840_307x240_eAux funérailles de la très belle comtesse Torlato-Favrini se trouvent trois hommes qui à tour de rôle vont conter son histoire à la fois romanesque et dramatique. Le premier, celui qui sera son ami à travers tous les moments de sa vie, le réalisateur Harry Dawes, ensuite Oscar Muldoon, un agent de presse et enfin son époux, le comte Torlato-FAvrini.

4807__jar_839_317x240_eNée Maria Vargas, la jeune femme est remarquée par le producteur hollywoodien Kirk Edwards qui traite tous ses subalternes comme de la crasse : il paie, ils obéissent, sinon la porte avec une menace bien claire en plus du genre « je ferai en sorte que vous ne trouverez plus un seul emploi à Hollywood ou ailleurs ». Son agent publicitaire est lâche et s’écrase devant lui, par contre Harry Dawn tente de résister ;  scénariste, écrivain, réalisateur de talent, il s’est mis à boire et est désormais obligé de travailler pour Edwards jusqu’à ce qu’une meilleure opportunité se présente ; Edwards prend plaisir à humilier Dawes qui reste impassible sous ses insultes. Maria Vargas se produit comme danseuse dans un night-club de Madrid et ne se joint jamais aux clients, qu’ils soient ou non riches comme Edwards ; elle a d’ailleurs remballé Oscar Muldoon, le servile agent de presse.

230px_Ava_Gardner_barefoot_contessa_cropC’est ensuite Harry Dawes qui est envoyé en éclaireur. Bien que s’étant immédiatement prise d’aversion pour Kirk Edwards, la jolie et très indépendante jeune femme fait confiance à Harry Dawes et ils deviennent amis à vie. Devenue Maria d’Amata pour les besoins d’un film, elle est immédiatement projetée à l’avant de la scène cinématographique grâce à son charisme, son talent et sa beauté.

Malgré ce début cinématographique aussi prestigieux, la jeune femme ressent un manque dans son existence ; lorsque Kirk Edwards lui fait comprendre qu’elle lui appartient, elle quitte la soirée avec le playboy milliardaire sud-américain Alberto Bravano.

Le bonheur de ses amis Harry et sa compagne lui fait encore plus comprendre le vide de son existence. Lorsque Bravano l’insulte en public, Maria est défendue par le comte Vincenzo Torlato-Favrini, un homme plein de délicatesse, un vrai prince italien.

Bref « le » prince des rêves de Maria, celui qu’elle imaginait depuis qu’elle était petite fille, élevée dans les taudis madrilènes ; elle espère enfin sortir des moments sordides de sa vie, lorsque soudain ses appétits l’emportent sur le calme de sa vie. Le mariage est grandiose, toute la maisonnée des Torlato-Favrini y participe, comme il sied dans ce monde = le personnel a sa propre fête, pendant que les invités du seigneur des lieux s’amusent de leur côté – à part que la fête du personnel est nettement plus amusante que l’autre !

4807__jar_836_300x240_eC’est à présent au tour du comte de raconter pourquoi il a tué sa superbe épouse. C’est avec tristesse qu’Harry Dawes quitte le cimetière après que la police emmène le comte.

Voilà un mélodrame romantique que j’ai déjà vu et revu des dizaines de fois et je n’ai pas pu résister à retourner le voir lors du festival en hommage au réalisateur Joseph L. Mankiewicz qui avouait à propos de cette histoire « avoir voulu réécrire le conte de Cendrillon, mais qui cette fois se terminerait mal. » Bref une vision amère et réaliste de la vie.

215px_Humphrey_Bogart_by_Karsh__28Library_and_Archives_Canada_29Humphrey Bogart interprète avec son habituel talent le cynique Harry Dawes, scénariste de talent et réalisateur tout aussi talentueux qui va prendre la jeune danseuse sous son aile paternelle, sans aucune arrière-pensée, ce qui va d’ailleurs cimenter la confiance qu’elle met en lui.

Bogart est épatant dans un rôle presque romantique, celui de la « bonne fée  maraine de Cendrillon », mais qui hélas ne pourra l’empêcher de commettre ses habituels écarts lorsque les pulsions de son corps l’emportent sur sa raison. Il y a aussi les moments d’humour avec sa compagne, l’amusante Jerry pour qui il a décidé de cesser de boire sinon il sait qu’il la perd.

4807__barefootcontessa004Ava Gardner prête non seulement son immense beauté, mais aussi son talent au rôle de Maria Vargas, une femme au cœur d’enfant mais au corps exigeant. L’actrice transcende littéralement l’écran.

L’odieux producteur Kirk Edwards, qui croit que tout s’achète avec l’argent,  est interprété avec talent par Warren Stevens, un acteur qui fit surtout carrière à la télévision. Il parvient vraiment à faire en sorte que l’on déteste son personnage.

220px_EdmondOBrienLe tout aussi odieux Oscar Muldoon, agent de presse qui n’arrête pas de transpirer, est joué par Edmund O’Brien ; cet acteur de talent que j’ai eu l’occasion de découvrir plus récemment dans des rôles de ses débuts, est ici bien tel que je m’en souvenais : servile et écoeurant. L’acteur obtiendra d’ailleurs l’oscar du meilleur second rôle pour cette interprétation.

Enfin, le prince dont rêve toute princesse ou fille pauvre, est joué par Rossano Brazzi ; il est romantique à souhait dans le rôle du comte qui cache le secret qui mènera son épouse à sa perte ; seule sa sœur, interprétée par Valentina Cortese, le connaît et s’oppose légèrement au mariage pour cette raison.

220px_JulianCrasterIl y a encore Marius Goring en milliardaire sud-américain, pas plus sympathique que les autres (on pourrait dire qu’il est l’une des deux méchantes sœurs de Cendrillon avec le producteur comme marâtre !).

Il faut encore mentionner dans la distribution l’acteur Franco Interlenghi, acteur qui tourna avec les plus grands réalisateurs italiens (de Sica, Fellini, Visconti) ; il est aussi (ou fut) l’époux d’Antonella Lualdi, actrice italienne que les Français connaissent désormais sous le nom de « Mamma Lucia », l’épouse du commissaire Cordier.

Pour Ava Gardner, le film fut l’un des plus beaux souvenirs de sa carrière.

jaquette_15352Quant à Mankiewicz, le film marque son indépendance à l’égard des studios hollywoodiens ; le film est sa première production.

Il est considéré comme le chef d’œuvre du réalisateur-scénariste et producteur ; l’histoire est à l’évidence une satire du monde cinématographique, dont le scénario était basé sur des éléments autobiographiques de la vie de l’actrice Rita Hayworth = ses origines hispaniques, son changement de look après ses débuts en tant que danseuse de cabaret ; de plus le réalisateur-scénariste n’a jamais caché qu’il existait des similitudes entre son producteur Edwards et le fameux Harry Cohn, ainsi que les portraits du playboy Bravado et le comte Torlato-Favrini présentant des similitudes avec les autres hommes dans la vie de Rita Hayworth. Le rôle lui fut d’ailleurs proposé mais l’actrice le refusa en raison justement de ces similitudes, elle confirma n’avoir aucune envie d’interpréter sa biographie, surtout vu la manière dont elle se termine dans le film.

Par contre l’actrice Linda Darnell qui espérait obtenir le rôle non seulement en raison de son talent, mais aussi par le fait qu’elle était la compagne de Joseph Mankiewicz ne l’obtint pas et mit fin à sa relation avec le réalisateur !

Quoiqu’il en soit, représentation biographique d’une actrice ou non, « Barefoot Contessa » est l’un des plus beaux drames du cinéma américain, l’un de ces films intemporels grâce au talent des acteurs, magnifiquement photographiés, sans effets spéciaux. La couleur ici est un atout supplémentaire pour mettre en valeur la beauté de l'actrice principale.

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