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mon bonheur est dans la ville
12 septembre 2009

KNOCK, de Guy Lefranc

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Comme il a hâte de s’installer à Saint-Maurice le docteur Knock – lui qui aime tellement la médecine et a bien l’intention d’en faire profiter les malades qui s’ignorent … ET son portefeuille.

Arrivé en gare de St-Maurice, où le Dr Parpalaid et Madame sont venus l’accueillir, il le questionne durant un trajet assez cahotique dans une automobile dont Parpalaid est très fier, mais dont le moteur ne tourne pas totalement rond !  Disons le tout net : le docteur Parpalaid n’a pas été totalement honnête en lui vendant son cabinet médical, même à un bon prix car le Dr Knock découvre bien vite qu’à Saint-Maurice tout le monde est bien portant, de même que dans tout le canton : point de drogués, de maris trompés, d’épidémies ; tout le monde se porte comme un charme.

Et lorsque Knock découvre son cabinet médical, il comprend qu’il a peut-être été grugé, mais il n’est pas l’homme à se laisser abattre ; bien vite le cabinet va être repeint, décoré d’images assez impressionnantes de maladies et autres virus ; quant à son infirmière-secrétaire, il est important qu’elle soit à l’image du cabinet : dans un beau tablier blanc, craquant d’amidon avec coiffe, pour bien montrer qu’on ne rigole pas avec l’image même de la médecine.

Ensuite, notre bon docteur s’en va discuter avec l’instituteur car il est bon que toutes les instances supérieures d’une ville, c'est-à-dire l’instituteur, le médecin et le pharmacien se serrent les coudes. Knock demande donc Mr Bernard tienne quelques conférences, informant la population sur les germes, virus, etc. montrant les affiches que Knock lui a préparées. Si ça ne fait pas impression sur les foules … Après cela il se rend chez le pharmacien, qui n’a guère eu de travail du temps du Dr Parpalaid ; les ordonnances étaient rares. Knock se propose de changer cela, si le pharmacien l’y aide. Bref, chacun commence à se frotter les mains, envisageant la vie sous un tout nouvel aspect de prospérité.

Au tambour de la ville, le Dr Knock commande une grande tournée de la ville pour annoncer que le lundi sera jour de « consultation gratuite » ; le succès est immense. Le Dr Knock est l’homme de la situation ; bien vite, tous sortent de son cabinet, convaincus qu’ils doivent s’aliter et se soigner. Même ceux qui viennent pour se moquer, s’en vont la tête basse, inquiets pour leur santé ; avec Knock on ne se moque pas impunément de la médecine. Ah mais ! Il se renseigne habilement sur l’état financier de ses futurs malades et le traitement est en rapport avec leurs avoirs.

Trois mois plus tard, alors que Parpalaid vient collecter le premier paiement, sur les facilités de paiement qu’il a accordées à Knock, et alerté un peu par le qu’en-dira-t-on, il découvre que Saint-Maurice a bien changé : le pharmacien prospère et ne sait plus où donner de la tête, l’hôtel a été transformé en clinique de soins, partout on chante les louanges du Dr Knock et de sa médecine. Parpalaid n’est guère heureux et se rend compte qu’il y a un peu de malhonnêteté là-dedans, mais c’est compter sans l’astucieux Dr Knock qui lui a exposé sa théorie = « tout homme bien portant est un malade qui s’ignore » ! et du coup, le brave Parpalaid demande s’il pourrait obtenir une chambre car il ne se sent pas si bien que cela.

Et Knock de sourire …

Ah ce sourire de Louis Jouvet à la fin du film de Guy Lefranc, un régal ! c’est le seul qu’il aura de tout le film et c’est réellement un sourire démoniaque à souhait, celui sait qu’il a triomphé de l’adversaire le plus incrédule.

Ce film de 1950 est un remake du film « Knock ou le triomphe de la médecine », tiré de la pièce éponyme de Jules Romains. L’adaptation de la pièce est de Georges Neveux, mais les dialogues ont été écrits par Jules Romains en personne. Le tournage eut lieu dans les célèbres studios de Boulogne-Billancourt, avec quelques extérieurs à Neauphle-leChâteau.

Inutile de le répéter : la performance de Louis Jouvet est formidable ; il aura réellement marqué le personnage de son empreinte. Même si je le répète, l’interprétation de Jean-Claude Frison au théâtre du Parc fut tout aussi excellente.

Comme écrit plus haut, Louis Jouvet avait déjà réalisé une première version cinématographique en collaboration avec Roger Goupillères, en 1933.

On retrouve dans les deux versions, en dehors de Jouvet en Dr Knock, Yves Deniaux en tambour de la ville, annonceur des bonnes et mauvaises nouvelles.

Par contre, les autres rôles sont interprétés par d’autres acteurs = Madeleine Barbulée, à ses débuts, est une mignonne infirmière. C’est Pierre Renoir, l’acteur fils aîné du peintre et frère du réalisateur Jean Renoir, qui interprète le pharmacien. Jean Carmet, à ses tout débuts, est un des deux hommes qui arrivent chez Knock, bien décidés à se moquer de ses méthodes, et repartent complètement abasourdis ; il sera aussi l’un des infirmiers de l’hôtel-clinique. D’après la fiche de distribution, Louis de Funès aurait été l’un des patients de la clinique, mais j’avoue ne pas l’avoir du tout reconnu.

Cette histoire est non seulement une satire de la médecine comme la pratiquent certains charlatans, mais en écrivant cette comédie, Jules Romains tenait également à se moquer ouvertement des méthodes publicitaires déjà très en vogue outre-Atlantique et qui commençaient à faire leur petit chemin en France. Son idée fut de l’appliquer à la médecine afin de rendre l’effet encore plus comique.

« Knock » fut la deuxième réalisation de Guy Lefranc, réalisateur/scénariste qui fit tourner Fernand Raynaud et quelques histoires de San-Antonio, avec Jean Richard en Bérurier.

En tout cas, pour en revenir à « Knock », bien que l’histoire fut écrite dans les années 20, j’ai l’impression qu’elle n’a pas pris une ride. Ou alors une toute petite … rien qui ne puisse être arrangé d’un léger coup de bistouri… n’est-ce-pas docteur ?

A propos : « Ne confondons pas : est-ce que cela vous chatouille, ou est-ce que ça vous gratouille… ? »

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Commentaires
S
je l'ai trouvé presque par hasard à la médiathèque, et comme j'avais vu la pièce de théâtre il y a deux saisons, j'en ai profité
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L
Cela fait longtemps que je n'ai pas vu ce film!
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T
Ca me gratouille et parfois ça me chatouille aussi, est-ce grave docteur ?<br /> <br /> Et après cela on s'étonne du déficit de la sécu ;) LOL
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