THE FOUNTAIN, de Darren Aronofsky

Bien loin d’être un voyage dans le temps, « The Fountain » est la quête obsessionnelle d’un homme qui aime une femme qui va mourir. C’est un merveilleux poème onirique sur l’histoire toute simple et très humaine d’un amour profond.

Thomas, médecin à notre époque, est bien déterminé à trouver un remède afin de guérir la tumeur dont souffre Izzi, sa douce compagne. Elle a écrit un livre qu’elle lui remet, car elle veut qu’il rédige lui-même le dernier châpitre. Tomas, le conquistador, est à la recherche de la fontaine de jouvence, que l’on trouve au pied de l’arbre de vie. Tomas porte sur lui le talisman, un anneau, que lui a remis sa reine.
En même temps, quelque part dans l’espace, un astronaute dans le futur poursuit cette quête de l’amour, la vie, la mort et la renaissance.

Parler de « The Fountain », c’est en desservir l’idée ; c’est une histoire visuelle, à entendre autant qu’à regarder car la musique de Clint Mansell est superbe.

Quant aux images, bien que parfois un peu sombres dont seule émerge toute de clarté et lumière, la très belle Rachel Weisz en jeune femme aimée.
Darren Aronosky à qui l’on devait « Pi » et « Requiem for a dream » a réalisé ici un film presque magique, à côté des deux ouvrages précédents. « PI » racontait les délires d’un mathématicien paranoïaque à la recherche de la clé du célèbre nombre qui ouvrira tout l’univers. « Requiem for a dream » était tiré d’un roman d’Hubert Shelby Jr, et parlait de la désespérance de la drogue. Ici Aronofsky aborde un autre domaine, celui du mythe de la vie éternelle.
Il lui a fallu plus de deux ans avant de pouvoir réaliser ce projet-ci, prévu au départ avec Brad Pitt et Cate Blanchett dans les rôles principaux. Finalement, après des réductions dans le budget, l’histoire a trouvé preneur. Heureusement !


Les acteurs sont magnifiques ; à côté de Rachel Weisz qui apporte sa beauté et son talent à Izzi, la femme aimée, c’est à Hugh Jackman qu’est allé le rôle principal d’un homme tour à tour médecin, conquistador et astronaute, toujours à la recherche de la vie éternelle. L’acteur y est formidable, tour à tour passionné, et vulnérable, bref bouleversant, loin de ses rôles de super héros. Parmi les autres acteurs, on retrouve Ellen Burstyn en collègue du médecin.

« The Fountain » fait partie de ces films dont on n’a presque pas parlé ; c’est par hasard que je me suis rendu compte qu’il passait sur les écrans cette semaine. J’espère qu’il y restera mais j’en doute, car la métaphysique intimiste n’attire pas tous les publics. En tout cas, ceux qui s’intéressent à la SCI-FI devraient apprécier cette histoire filmée de manière psychédélique ; on pense souvent aux dessins de Philippe Druillet.

Il ne faut pas aller voir « The Fountain » avec l’idée de voir une « histoire » ; il faut simplement accepter le film tel qu’il est, à la fois visuellement et spirituellement.