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mon bonheur est dans la ville
5 août 2009

IL REGISTA DI MATRIMONI, de Marco Bellocchio

18799076Le metteur en scène Franco Elica, que l’on surnomme aussi « Maestro) est légèrement déprimé par le mariage de sa fille.

Il prépare également une nouvelle version filmée du fameux livre « I Promessi Sposi » de Manzoni. Pendant la sélection des candidats, un événement surprenant arrive, il est accusé de viol par l’une des jeunes femmes présentes. Du coup, voilà notre homme qui part se reposer en Sicile.

Là, sur une plage, il est approché par un photographe/metteur en scène de mariages qui lui demande conseil, ensuite l’emmène chez lui. Là il est présenté au Prince, un noble Sicilien sur le point de marier sa fille, mariage de raison et de fortune, afin de sauver le nom de la famille de la déchéance.

Engagé par le prince afin de filmer le mariage de la jeune fille, Elica va tomber éperduement amoureux d’elle et tenter de l’empêcher d’épouser un homme qu’elle n’aime pas, puisque c’est lui – Franco – qu’elle aime.

A partir de là, il est poursuivi par les hommes de main du Prince, il ne sait plus où il en est et, comble de tout, revoit sur la plage la nuit un metter en scène supposé être mort qui dans un grand élan de colère contre l’église, lui hurle que ce sont les « morts qui commandent » ; c’est grâce à sa « mort » qu’il est désormais célèbre. L’inquiétude gagne Elica pourtant il est bien déterminé à conquérir sa belle et fuir avec elle.

Film très ludique « Il Regista di matrimoni » est un film dans le film, une fable surréaliste qui joue avec l’imagination du spectateur qui est « baladé » au gré de la fantaisie du réalisateur.

Maarco Bellocchio semble être désormais considéré comme le dernier survivant des réalisateurs de la Nouvelle Vague italienne.

Dans cette histoire il jongle habilement avec la fiction et la réalité.

On dit qu’ « Il Regista… »  est l’ « Otto e mezzo » de Bellocchio, une sorte de testament filmique, une autobiographie onirique. N’étant pas critique cinématographique, je ne peux comparer, ni analyser son histoire de ce point de vue, ce qui est certain c’est que j’ai adoré être baladée entre rêve et réalité.

C’est l’acteur Stellio Castellito, vu récemment dans « La Stella che non c’è », est le réalisateur qui promène sa mélancolie et sa fatigue tout au long de la première moitié de l’histoire, jusqu’à la rencontre fatale où il tombe irrémédiablement amoureux.

Il est embarqué dans une histoire où il est évident qu’on le mène en bateau (et le spectateur avec lui) ; il a des sursauts de colère ou de chagrin jusqu’à ce que l’amour s’en mêle.

La ravissante sensuelle beauté brune, princesse captive qui capture son cœur,  est interprétée par la superbe Donatella Finocchiaro.

Ma préférence d’acteur va évidemment à Sami Frey qui une fois de plus, avec ses airs imperturbables, est un extraordinaire Prince Sicilien, plein d’arrogance, de supériorité.

J’aime bien aussi l’idée exprimée par Marco Bellocchio quant à la manière dont est née l’idée du « Regista di matrimoni ». Le réalisateur se trouvait sur une place calabraise où des jeunes mariés étaient filmés et obéissaient aveuglément aux directives de leur metteur en scène ; bien qu’ils eussent toute la vie devant eux, ils faisaient tout ce qu’on leur demandait, comme si leur vie était déjà écrite d’avance.

Un spectateur du Festival du Film d’Australie a déclaré que « Il Regista di matrimoni » est le pire film qu’il ait vu dans sa vie … je suppose qu'il ne va pas souvent au cinéma là-bas dans le "bush".

Il est évident que ce monsieur (un tel manque de goût ne peut qu’émaner d’un homme) n’a pas vu « War of the Worlds » de Spielberg avec l’insupportable Tom Cruise et son déplorable jeu d’acteur au talent inexistant.

Personnellement, sans déclarer que le film de Marco Bellocchio soit le meilleur film vu cette année – j’en vois tellement ! – il est en tout cas une très amusante et intéressante fable, reflétant et critiquant  le monde du cinéma où un cinéaste mort a plus de succès que de son vivant.

Bref, beaucoup d’humour, de l’imagination, un peu de romantisme, une touche de polar et un zeste de cynisme font du « Regista » un must où l’on égratigne allègrement des institutions telles que l’église et le mariage.

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