INTOLERABLE CRUELTY, de Joel Coen

Je suis une fan des frères Coen qui adorent passer les institutions américaines à la moulinette. Ils s'attaquent ici au monde du divorce et plus particulièrement des avocats spécialisés dans cette matière. Miles Massey est un avocat sans aucun scrupule, surtout préoccupé par sa séduisante image et les deniers que lui rapportent ses causes, perdues pour ceux qui n'ont pas de contrat de mariage en béton.

Marilyn Rexroth aime aussi l'argent, beaucoup d'argent, et pour devenir riche il n'y a qu'une seule façon à ses yeux : épouser des hommes richissimes et puis, divorcer à leurs torts, évidemment !
Ces deux-là ne pouvaient que se rencontrer et entamer un jeu de chat et souris dont o­n se demande qui sortira vainqueur : la croqueuse de maris et de dollars ou le dandy trop sûr de lui, enchanté d'avoir enfin un peu de piment dans un métier et une vie où il commence à s'ennuyer gravement.

George Clooney, après avoir parodié Clark Gable dans "O Brother" des mêmes frères Coen, se parodie lui-même avec un talent formidable. De sa coiffure impeccable jusqu'à son sourire plus blanc que blanc, il nous offre un numéro d'auto-dérision épatant. La superbe Madame Michael Douglas, alias Catherine Zeta-Jones , met toute sa plastique au servide de Marilyn, prête à tout pour être plus riche que riche !

Autour d'eux gravitent des seconds rôles excellents, notamment les acteurs qui interprètent deux des maris de Marilyn (Billy Bob Thornton et Edward Hermann). Et surtout l'associé-assistant de Massey/Clooney interprété par Paul Adelstein est un vrai régal. Petite mention aussi à Geoffrey Rush, producteur richissime et mari floué par un divorce qui le met totalement sur la paille à cause de Massey.

Toute l'institution du mariage telle que la voient certaines jeunes femmes américaines est passée au crible, de même que l'organisation des mariages à l'américaine, que ce soit en plein air avec curé chantant Simon & Garfunkel ou dans une chapelle de Las Vegas, au son des cornemuses.

On n'a pas le temps de s'ennuyer et il faut être alerte pour ne pas rater les répliques drôles et cyniques.
Un bémol cependant, les sous-titres français imprimés en blanc sur des décors clairs, ce qui les rend pratiquement illisibles. C'est un problème qui ne me dérange pas trop personnellement, connaissant l'anglais, mais mes amis francophones o­nt été fort déçus par des répliques dont l'humour leur a échappé à cause de cela.