LES RANDONNEURS A SAINT TROPEZ, de Philippe Harel

Un moteur, il faut le vidanger de temps en temps. Le disque dur d’un ordi, il faut le formater de temps en temps. Mon cerveau, il faut le vider de temps en temps et pour cela, rien de tel que les comédies du  cinéma français. Zéro intello, zéro réflecto. Pour la philo, voyez l’étage du dessus.

Donc, après le « Disco », les « Vacances à St-Trop’ », sa vie nocturne, ses plages encombrées tout comme la route qui y mène, sans oublier ses prix exorbitants.

Dix ans après avoir été faire de la randonnée en Corse, revoilà donc Cora, Nadine, Louis et son frère Mathieu qui décident de partir dans le sud de la France. Ils trouvent un appartement à Sainte-Maxime, en plein mois d’août.

Cora entretemps est mariée, avec Jean-Jacques qui a une fille ado absolument imbuvable comme le sont tous les ados ; Louis et Mathieu ont fondé leur petite boîte. Nadine est une fois de plus amoureuse d’un homme marié qui passe ses vacances en famille.

Le mari de Cora part donc en Bretagne avec sa fille, Cora choisit ses  amis.

A Sainte-Maxime, Louis préférerait ne pas trop bouger, Mathieu veut faire la fête, Cora veut bouger et Nadine est pendue à son téléphone cellulaire avec son amoureux.

Après une journée à Saint-Tropez, Mathieu,  qui est resté sur place, espère entrer dans la boîte la plus branchée et retrouve, par hasard, Eric leur ancien guide qui les avait emmenés sur le GR20 en Corse.

A partir de là, Mathieu est content, il va enfin faire la fête, Cora va s’éclater comme jamais, tous les copains d’Eric lui tournent autour ;  Nadine reçoit des coups de fil du mari de Cora et ne sait que lui dire ; quant à  Louis, il erre en comptant tout ce que lui coûtent ces vacances ; au gré de ses promenades, il rencontre régulièrement une mystérieuse jeune femme, superbe, grâce à qui il va un petit peu se décoincer.

Bref grâce à Eric qui semble avoir très bien réussi dans la vie, ils vont passer des vacances inoubliables mais pas nécessairement dans le sens où ils se l’imaginaient.

Il est toujours tentant lorsqu’un film a du succès d’y faire une suite ; le cinéma nous en a donné pas mal d’exemples ces temps-ci : du genre « pourquoi changer une formule qui marche » !

Le problème c’est qu’elle ne fonctionne pas nécessairement aussi bien même si remettre les mêmes personnages dans un autre contexte n’est pas à proprement parler une mauvaise idée.

C’est grâce à Karin Viard qui est une Cora appétissante, sensationnelle et drôle que ces «  Randonneurs à Saint-Tropez » tiennent la route, ou plutôt la barre puisqu’Eric est propriétaire d’un superbe yacht.

Vincent Elbaz en immature Mathieu, pour qui la vie est une partie de rigolade, n’est pas mal non plus, de même que Philippe Harel en Louis, complètement coincé, mais assez craquant finalement. Le jeu des contraires quoi ! pas très original, mais ça fonctionne toujours.

Géraldine Pailhas, pendue à son cellulaire, n’est pas mal, mais sans plus.

La très belle et mystérieuse sirène qui passe dans la vie de Louis est joliment interprétée par Cyrielle Claire.

Quant à notre Ben national, alias Benoit Poelvoorde, il est évident qu’on lui a demandé d’en faire des masses et il en rajoute une bonne couche, à tel point que cela en devient agaçant et c’est fort dommage, car j’aime vraiment beaucoup Poelvoorde quand il fait le clown ou quand il fait le tendre. Mais ici, son rire finit par ne plus faire sourire du tout.

On ne peut pas gagner à tous les coups, pourtant je mentirais en prétendant que je n’ai pas ri à certaines situations qui ne sont pas sans rappeler des vacances que moi aussi j’ai passées avec des copains de jeunesse.

Bref, on sourit la plupart du temps, on rit de temps à autre, le film a un défaut majeur : il est beaucoup trop long, comme si le réalisateur se demandait comment il allait le clôturer. Sur ce qu’il croyait être un coup de théâtre, mais le spectateur un tant soit peu fûté avait déjà compris depuis longtemps.

Pas grave, mon cerveau va bien, il est presque complètement vide.