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mon bonheur est dans la ville
26 juillet 2009

CLIENTE, de Josiane Balasko

18976030_w434_h_q80Judith est belle, riche, intelligente et a légèrement dépassé la cinquantaine, comme sa sœur Irène. Les deux sœurs sont très complices, vivent dans le même immeuble, travaillent ensemble dans la société de télémarketing fondée par Judith.

Judith a un secret, que connaît seulement Irène, elle paie des gigolos lorsque sa sexualité la titille. Irène de son côté rêve plutôt du grand amour et, contrairement à sa sœur, a besoin de fusionner intellectuellement avant de franchir le pas.

L’escort boy actuel s’appelle Patrick – en réalité son vrai prénom est Mario, mais c’est réservé à sa famille. Parce qu’il a une famille le Patrick-Mario, même qu’elle dépend complètement de lui matériellement, du moins c’est ce qu’on lui fait comprendre. Il a payé un salon de coiffure à Fanny, sa femme qui ignore tout de son deuxième métier et qui croit qu’il fait des chantiers supplémentaires en tant que peintre pour arrondir ses fins de mois.

18976508_w434_h_q80Judith ne fait pas dans le sentiment, cela ne l’intéresse pas, la seule pour qui elle éprouve une affection réelle est Irène, aussi lorsque celle-ci tombe amoureuse d’un acteur de pub, un Amérindien pur sang qui veut l’épouser, sa première réaction est de colère car elle a un vrai chagrin. Seulement, elle aime réellement sa sœur et finalement, malgré un léger sentiment de jalousie à l’égard de ce bonheur soudain, elle ne lui veut que du bien. Et Irène part au bras de son bel Indien pour l’Arizona.

Pendant ce temps, au cours d’une conversation au salon de coiffure, Fanny commence à se poser des questions sur les cadeaux ramenés par son mari et elle décroche son gsm. Et là, c’est le drame ! Fanny découvre que son mari « fait la pute » en quelque sorte, que c’est grâce à cela qu’ils ont un certain confort, qu’il aide sa mère à elle à payer les factures.

18976493_w434_h_q80Par amour pour elle et pour ne pas la perdre, Mario renonce à son 2ème métier, l’ennui c’est que le premier est plutôt aléatoire et bientôt ils n’arrivent plus à payer les traites du salon. C’est Fanny en personne qui va aborder le délicat sujet de redevenir un gigolo, mais elle va très mal assumer cette situation, au point d’aller trouver Judith pour poser des conditions.

Celle-ci n’aime pas beaucoup qu’on lui dicte une conduite à suivre aussi parle-t-elle à Mario de cette visite et dans le couple rien ne va plus. C’est la rupture.

18976492_w434_h_q80Seulement voilà, malgré la tendresse qu’il éprouve pour Judith qui est finalement une chic fille, il aime encore sa femme-enfant et c’est Judith qui le laisse s’en aller avec beaucoup de gentillesse, quitte à pleurer dans la solitude de son appartement ultra chic.

Bon, autant l’avouer tout de suite, j’ai des sentiments mélangés à propos de ce film.

Pas à cause du sujet ; je trouve au contraire que Josiane Balasko a fait un très beau boulot à parler d’une situation pas toujours facile à assumer pour une femme ayant passé la cinquantaine et ne trouvant plus un homme suffisamment intelligent pour sortir avec elle. (Je sais de quoi je parle.)

Que Judith s’offre les services d’un escort boy de vingt ans plus jeune ne me dérange absolument pas, elle en a les moyens. (Je l’envie d’ailleurs.)

Par contre, là où j’ai vraiment renâclé, c’est face aux clichés de l’épouse qui pique une crise lorsqu’elle apprend le métier secondaire de son mari, puis qui l’y repousse pour garder son salon, puis repique une crise de jalousie. On joue à quoi là ? On est en plein pathos et c’est totalement ridicule.

Nathalie Baye est une magnifique Judith, elle est comme toujours parfaite dans le rôle de la femme d’affaires qui n’a plus envie de  se lier, par peur sans doute de souffrir.

Eric Caravaca est un séduisant Patrick-Mario, qui vit une situation équivoque vis-à-vis de sa famille et ses amis, il est crédible, même si lorsqu’il souffre à cause de son épouse, il devient relativement exaspérant.

Cette Fanny, femme-enfant, est interprétée par Isabelle Carré, très mignonne, très arrogante et parfaite tête à claques ! Vraiment elle est insupportable et son rôle l’est tout autant.

La présence de Fanny est évidemment nécessaire à l’histoire, sinon le film se terminerait au bout d’une heure, mais ces rebondissements sentimentaux à la série Harlequin m’ont vraiment énervée.

Je ne l’ai même pas trouvée touchante : un coup je veux que tu quittes ce métier-un coup je veux que tu recommences mais j’assume pas !

18976497_w434_h_q80C’est Josiane Balasko qui interprète la sympathique Irène, la sœur fleur bleue de Judith, et finalement dans ce film, c’est le lien unissant les deux sœurs qui m’a le plus touchée.

Marilou Berry, qui ressemble à sa maman, interprète la sœur de Fanny, une ado de 18 ans, un sacré phénomène qui a la rage. Elle est épatante !

La mère des deux jeunes femmes, qui n’hésite pas à rappeler les fins de mois à Mario, est jouée avec justesse également par Catherine Hiegel.

Quant au sympathique Jim, il est joué par George Aquilar avec beaucoup d’humour.

Je comprends parfaitement la démarche de Balasko, à savoir que les gens divorcent souvent vers 40-50 ans. Pour les hommes, pas de problème ils se retrouvent très rapidement une compagne nettement plus jeune qu’eux, c’est tellement plus valorisant pour leur ego.

Les femmes, elles, sont presque toujours les grandes perdantes affectivement. Qu’elles soient divorcées ou veuves, il semblerait que la vie n’ait plus vraiment quelque chose à leur offrir dans le domaine sentimental. 

Et qu’on ne vienne pas me parler des clubs de rencontre style « Meetic » ou « Parship » ; c’est pathétique – on peut vraiment y faire une étude sociologique ; c’est d’ailleurs dans ce but que je m’y étais inscrite et c’est édifiant : les types de 60 ans cherchent tous une femme nettement plus jeune qu’eux et ne daignent même pas visiter la fiche d’une femme de leur âge.

« Cliente » n’est pas le premier film abordant le sujet des escort boys : le plus célèbre d’entre eux reste bien évidemment « American Gigolo » qui lança Richard Gere, mais il y a également eu « The Man from Elysian Fields » avec un émouvant Mick Jagger.

Il y a aussi eu récemment le film de Laurent Cantet, avec Charlotte Rampling « Vers le Sud » abordant également le sujet de femmes mûres et riches voyageant vers l’Afrique afin d’y trouver un compagnon le temps de vacances.

Aucun de ces films ne fait avancer le schmilblick et finalement n’apporte pas grand-chose à un phénomène social connu  mais dont on préfère ne pas parler. C’est vrai qu’une femme de 50 ans avec un type de 30, cela dégoûte les gens mais par contre on trouve normal qu’un vieux bonhomme de 60 ans se paie une jeunesse de 20 ans.

De plus, l’histoire se situe dans un milieu qui n’est pas non plus celui de la vie de tous les jours, puisque Judith a les moyens de se payer une passe de 300 Euros !!!!

Je dois cependant dire que Josiane Balasko a mis beaucoup de pudeur dans son histoire, mise à part la crise existentielle du couple Mario-Fanny.

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