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mon bonheur est dans la ville
26 juillet 2009

ALEXANDER, d'Oliver Stone

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Devenu roi de Macédoine à 20 ans, à la mort de son père Philippe vraisemblablement assassiné par Olympias, mère d’Alexandre, afin d’éviter la légitimité du nouveau fils du roi, le jeune et beau Alexandre, obnubilé par le mythe d’Achille, persuadé d’être un descendant divin, décide de partir à la conquête de l’Asie, de décimer les Perses de Darius, comme le souhaitait son père. Son rêve de grandeur pour son peuple et –surtout – pour lui même le mènera aux confins de l’Inde, après avoir conquis l’Egypte et la Perse.

Alexandre admirait l’empire perse et contrairement à ses soldats, ne le méprisait pas ; il tenta de réunir Occident et Orient, rencontrant là l’ire de ses généraux.

Il mourra à 33 ans, au moment où la gloire et l’amour de ses armées le quittent. Sa mort demeure mystérieuse, fut-il empoisonné ou but-il simplement de l’eau polluée, l’histoire ne l’a jamais dit, ne l’a jamais su.

Ce qui est certain c’est qu’Alexandre décima des peuples par goût de grandeur, esprit de démagogie ; sa jeunesse en fait un héros de légende, mais il fut aussi un tyran ne supportant aucune opposition et n’hésitant pas à tuer ceux qui tentaient de mettre un frein à ses conquêtes.

Visionnaire, il tenta d’être juste, y arriva parfois et échoua souvent. On dit que c’est lui qui permit la diffusion de la culture grecque à travers le monde, ce qui aida également à la diffusion du christianisme 3 siècles plus tard. Sans les conquêtes sanglantes d’Alexandre le monde que nous connaissons n’existerait peut être pas.

Colin Farrell, souvent utilisé dans des rôles de jeune délinquant psychopathe, campe avec beaucoup de vérité ce jeune roi, fier de son pays, désireux de conquérir l’amour de son père, écrasé par celui de sa mère et ayant une vision de conquêtes qui fut égalée plus tard par Jules César, Napoléon et Hitler. Il interprète avec force ce tyran, porté par ses armées et qui vers la fin ne supportait plus la moindre contrariété.

Angelina Jolie est parfaite dans le rôle de la mère du jeune roi, son talent et sa beauté en font une Olympias plus vraie que nature. Quant à Val Kilmer, il fait ici un retour en force, en Philippe de Macédoine, brutal, aviné, défiguré.

Comme dans toute grande fresque et superproduction, on retrouve de grands acteurs dans des petits rôles, tel par exemple l’excellent et trop rare Christopher Plummer en Aristote, ainsi que Anthony Hopkins en Ptolémée vieillissant. D’autres acteurs moins connus interprètent les amis d’Alexandre, comme Jared Leto dans le rôle de l’ami d’enfance et de cœur Héphaistion.

Oliver Stone aime la vérité, il ne mâche pas ses mots dans les films qu’il a faits ; il n’hésite pas à montrer un portrait sans complaisance du grand Alexandre, naviguant entre le côté sombre et la lumière de ce conquérant, il a voulu en faire un être humain dégagé de l’icône. Aux Etats-Unis le film a été vilipendé par les critiques en raison de l’homosexualité probable et montrée du roi ; il semblerait que ces critiques ne connaissent pas réellement bien l’Histoire avec un grand H, car dans toutes les sociétés antiques l’homosexualité n’était pas considérée comme un mal, il s’agissait d’un passage initiatique obligé pour tous les jeunes gens en Grèce. Il en allait de même chez les Celtes et chez les Etrusques. Ce sont les Romains, les premiers, qui commenceront à la mépriser et ne parlons même pas de ce qu’en feront plus tard les religions monothéistes.

Le film est truffé de scènes de bataille sans complaisance, où le sang gicle allègrement. Ce qui m’a amusée, ce sont les accents, majoritairement irlandais de la plupart des acteurs, y compris et surtout Farrell puisqu’il est d’origine dublinoise. De toute façon les Grecs ne parlaient pas anglais à cette époque.

« Alexander » n’est pas une superproduction au même titre que « Troy » ou autres grosses machines hollywoodiennes, c’est un excellent film historique, tentant d’établir un portrait psychologique d’un homme de guerre, qui fut un enfant doté d’une insatiable curiosité, consumé par sa vision d’un autre monde et ses passions. Il devrait inciter les gens à lire, du moins à tenter d’en découvrir plus sur un personnage considéré comme un grand homme, comme un héros, mais tous les héros ont des pieds d’argile.

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