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mon bonheur est dans la ville
26 juillet 2009

BRIDESHEAD REVISITED, de Julian Jarrold

18937174Le capitaine Charles Ryder est cantonné avec son régiment à Brideshead … pour Charles s’ouvre alors la porte aux souvenirs.

Entre les deux guerres, bien qu’artiste dans l’âme, Charles part étudier l’histoire à Oxford, où il fait la connaissance de Lord Sebastian Flyte et sa bande d’esthètes (« sodomites » comme les appelle le cousin de Charles). Bien vite,  Sebastian va tomber amoureux de Charles, qui éprouve plutôt une amitié amoureuse qu’une réelle passion.

La passion il va l’éprouver pour le domaine de Flyte, le somptueux Brideshead qu’il découvrira au cours d’un été hors du temps, jusqu’à l’arrivée de la terrible Lady Marchmain, une femme dont toute la vie est régie par son catholicisme rigide.

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Dans un premier temps, Lady Marchmain va faire croire à  Ryder qu’elle l’accepte et donc encourager leur amitié et l’invitation à Venise des jeunes Marchmains.

Charles est également fortement attiré par Julia, la sœur de Sebastian, belle, fascinante, capricieuse. Le séjour à Venise va décider de leurs destinées lorsque Sebastian aura surpris sa sœur et Charles s’embrassant.

Le retour en Angleterre sera triste pour Charles, qui retrouve son père sans leur sombre demeure londonienne ; quant à Sebastian, il sombre dans la dépression et l’alcoolisme ; sa mère relance cependant Ryder afin qu’il veille sur son fils. Au cours de la soirée donnée en l’honneur de la majorité de Julia, on y annonce également ses fiançailles. Pour Charles, le rêve s’écroule définitivement. Lorsque Sebastian paraît, totalement ivre, Lady Marchmain fait comprendre à Charles qu’elle le considère comme responsable et il est prié de quitter la propriété.

Quatre années plus tard, Charles est devenu le peintre qu’il a toujours souhaité être ; une jeune femme s’intéresse à lui et son art.

Lady Marchmain, toujours aussi rigide dans ses convictions, le relance cependant et le prie de se rendre au Maroc car Sebastian est parti  y vivre et elle aimerait le revoir ; elle semble gravement malade au jeune homme, qui s’acquitte une fois encore de cette tâche. Mais Sebastian n’est pas en état de voyager, même s’il va un peu mieux ; de toute façon, il refuse de revoir sa mère, il a trouvé la paix au Maroc et ne souhaite plus avoir le moindre contact avec sa famille.

Charles et Celia se sont mariés ; à bord du bateau où les peintures de Charles, revenu de voyage, font sensation, il retrouve Julia. Son mariage n’est pas heureux, celui de Charles non plus ; ils deviennent amants et Ryder après son divorce rencontre l’époux de Julia, dans l’espoir d’obtenir son divorce.

Au moment où tout semble enfin se résoudre pour Charles et Julia, Lord Marchmain revient d’Italie, mourant et désireux de mourir chez lui.

Le poids de la religion pèse lourdement sur l’histoire de cette famille, typique représentante d’une « race » en voie de disparition : la noblesse anglaise, ayant parfois un regard condescendant pour les « autres ».

Pour Charles Ryder, la fascination de leur mode de vie est évidente, lui qui vient d’un milieu simple où les codes vestimentaires ne sont guère obligatoires.

Les méfaits de la religion catholique dans toute sa rigidité le surprennent également, le poids que la culpabilité engendrée par cette religion fait peser sur les deux êtres qu’il aime, Sebastian et Julia, le dépasse totalement.

Il n’hésitera pas à mettre leur mère devant ces méfaits, mais elle le traite par le mépris dû à un athée.

Il n’est question ici que de « sacrifice et rédemption » par la religion, la notion de « pardon et d’humanité » dans le catholicisme n’est guère présente.

L’homosexualté de Sebastian est nettement plus évidente que celle de Charles, ce qu’un des amis de Charles lui reprochera d’ailleurs, convaincu comme les autres finalement que le jeune homme profitait de cette amitié pour s’introduire dans un milieu où il ne sera jamais accepté.

J’imagine que le livre d’Evelyn Waugh a dû faire scandale à l’époque de sa parution, où l’homosexualité était encore punie par la loi.

GetDaveHogan_brideshead630_2715A part cela, la distribution du film est formidable.

A tout seigneur tout honneur, je commencerai par l’une de mes actrices préférées, la grande Emma Thompson dans le rôle de la manipulatrice Lady Marchmain, qui joue sur tous les registres de la culpabilité et recourt au chantage aux sentiments pour obtenir ce qu’elle veut ;  Lady Marchmain « porte sa croix » tout au long du film, avec stoïcisme, sans même réaliser qu’elle fait le malheur de sa famille. Emma Thompson est fascinante dans ce rôle.

Cette actrice passe avec art et simplicité de la « saga Harry Potter »  à « Nanny McPhee » en passant par « Junior », « Sense & Sensibility », le très émouvant « The Winter Guest », « Love Actually » et tant d’autres, parmi lesquels les adaptations shakespeariennes de son ex-époux Kenneth Brannagh.

Dans le rôle de Charles Ryder, Matthew Goode fait du bon travail, par contre j’ai trouvé le jeu de Ben Whishaw en Sebastian un tantinet caricatural.

Julia est jouée par Hayley Atwell, une jeune actrice que j’ai découverte par ce film ; elle interprète très justement ce rôle.

Lord Marchmain est interprété par Michael Gambon, un acteur anglais que j’ai toujours très grand plaisir à retrouver ; sa compagne italienne, Cara, est jouée par Greta Scacchi, que j’ai pris plaisir à retrouver également. Elle a – comme nous tous d’ailleurs – vieilli, la maturité lui va (relativement) bien. J’avoue que je la préférais plus mince, mais c’est un avis purement personnel et, il me faut bien le reconnaître, assez superficiel.

Felicity Jones joue la jeune Cordelia Flyte, déjà totalement embrigadée dans sa religion, comme sa mère et son frère aîné, Bridley, joué très crédiblement par Ed Stoppard.

PAZakHussein_jarrold450_1488Résumer un roman d’Evelyn Waugh est une gageure que le réalisateur Julian Jarrold a tenté de tenir, bien que dès le départ la famille du romancier ait émis de sérieuses objections. Les scénaristes ont effectivement  sabré dans le roman, adapté celui-ci afin de le compacter en deux heures et quelques. Forcément il est des passages intéressants qui ont dû passer au pilon !

Dommage pour le spectateur cinéma, mais le téléphile peut toujours tenter de retrouver la série télé qui apporta la gloire à Jeremy Irons et Anthony Andrews. Tous deux furent nommés au BAFTA (oscars british) pour leur rôle et c’est finalement Andrews qui le rafla.

En tout cas, malgré les réserves de la famille de l’écrivain, « Brideshead Revisited » fait partie de ce que je considère comme les films incontournables du cinéma, pour les sujets évoqués et l’interprétation des acteurs.

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