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mon bonheur est dans la ville
21 juillet 2009

LES SPELLMAN SE DECHAINENT, de Lisa Lutz

curse_french   homecover_curse     Titre original : CURSE OF THE SPELLMANS

Chez les Spellman on est détectives de père/mère en filles, car le fils a préféré devenir un brillant avocat. De toute façon, aux dires d’Isabel Spellman « l’enfant du milieu », de deux ans la cadette de David, chez son frère tout a toujours été brillant : ses études, son comportement. Bref, un vrai modèle d’enfant sage, préféré de leur mère.

C’est en réaction d’ailleurs à toutes les qualités de son frère aîné, qu’elle Isabel – Izzy pour les intimes – a décidé d’être l’enfant rebelle. Tout ce qu’une adolescente pourrie peut inventer pour faire enrager ses parents, ses voisins, ses professeurs, elle l’a fait !

Même, et surtout, boire comme un trou, avec pour complice de ses frasques sa meilleure amie Petra – qui entre parenthèses est devenue l’épouse de David.

Pour l’instant ce ménage ne va pas vraiment bien ; Petra a disparu et David s’est mis à se négliger, lui qui était toujours tiré à quatre épingles, il ne se rase plus, passe ses journées en pyjama et peignoir de bain bien qu’il ne se lave pas.

Chez les Spellman – détectives de père/mère en filles – on a l’habitude de mener des enquêtes, mais surtout les uns sur les autres. Donc, Isabel décide d’en savoir plus sur ce qui se trame chez son frère ; elle est convaincue qu’il a trompé sa femme – son amie donc – et elle prend immédiatement parti pour ladite copine, qui ne répond même plus aux textos.

Il n’y a pas que le comportement de son frère qui lu paraît suspect, leur nouveau voisin qui dit s’appeler John Brown – comme si on s’appelait John Brown ! c’est évident qu’il s’agit là d’une fausse identité. L’ennui avec Izzy, c’est qu’elle a une mentalité d’un chien de chasse : dès qu’elle croit tenir une piste, elle ne la lâche plus.

Cela va lui valoir quelques ennuis avec le voisin qui, pour qu’elle arrête de le harceler de questions et de fouiller dans ses affaires, lui fait parvenir une injonction pour qu’elle ne s’approche plus de lui. Si elle l’enfreint, finie sa license de détective privé.

Quant à Albert Spellman le père, retraité de la police et devenu P.I. pour s’occuper intelligemment, les deux filles se demandent s’il ne vit pas un nouveau PPAR (un pétage de plomb dû à la retraite). Il s’est mis au sport, mange sainement. Bref, un suspect de plus chez les Spellman.

L’ennui lorsqu’on travaille pour ses parents, c’est que d’abord on est très mal payé, ensuite vos qualités ne sont guère appréciées et avec une mère comme Olivia Spellman, la pauvre Isabel n’a pas de chance.

N’ayant pas respecté l’injonction, elle se retrouve en prison – quatrième arrestation d’ailleurs même si les précédentes ne comptent pas à ses yeux. Sa mère la vire donc de son studio dans la demeure familiale. Comme en plus, l’appartement qu’elle sous-louait est repris par le locataire prioritaire, Izzy débarque chez Henry Stone.

Ha ! Henry Stone ! tout un programme. La plus jeune fille des Spellman, Rae, quinze ans de moins qu’Isabel, bref la petite dernière, ravissante et fluette, tout le portrait de leur mère. Et quand on dit « tout », c’est « tout » : aussi fouineuse et de mauvaise foi, a jeté son dévolu sur Henry comme copain personnel, comme mentor, exemple de vie, etc etc. Au point de susciter l’inquiétude chez la directrice de l’école !

Rae a le don aussi de « négocier » les menus services qu’elle rend à sa grande sœur et, reconnaissons-le, elle est nettement plus douée pour le travail de détective qu’Isabel.

D’Isabel, tout ce que l’on peut dire, c’est qu’elle est d’une grande ténacité, qu’elle n’a pas hérité de la beauté gracile de leur mère, qu’elle a un comportement borderline, qu’elle boit comme un trou (elle adore la Guiness, entre autres – le whisky c’est bien aussi !), qu’elle passe régulièrement par la case « prison » pour 24 H parce qu’elle ne respecte pas les règles ; le vieil ami de la famille, avocat de son état et actif pour ses 80 berges, surtout grâce à Izzy, a les mains pleines avec elle.

Or Isabel, dans cette nouvelle aventure, doit absolument sortir de prison et garder sa license car elle n’a nullement l’intention de lâcher celui qu’elle nomme le « sujet » dans ses rapports personnels d’enquête.

Ni de lâcher l’enquête sur son père et son frère, c’est vous dire si elle est occupée  hors des murs de la geôle.

spellman_files_hardcover 51rfXcM44gL__SL500_AA240_ Je n’avais jamais entendu parler des « Spellman & Associés », jusqu’à ce que mon copain Baudet m’envoie « Les Spellman se déchaînent » qui est leur deuxième aventure.

Et un typique exemple de chick litt : humour et héroïne déjantée. Mais elle a une excuse : toute sa famille est du même acabit.

Leurs dialogues sont surréalistes, ils s’espionnent mutuellement, pas moyen d’avoir une vie privée. Leurs aventures ont débuté dans « The Spellman Files » (Spellman & Associés) et vu le succès fulgurant outre-Atlantique, elles ne vont pas s’arrêter là à mon avis.

Bref tous les adeptes de Janel Evanovich et de son héroîne Stephanie Plum devraient les adorer.

Lisa Lutz écrit chaque chapitre comme un rapport d’enquête, utilisant des phrases courtes et simples, pleines d’humour et de sarcasmes. Car les sarcasmes sont les armes préférées des Spellman les uns envers les autres, mais ceux qui ne font pas partie de la famille ne sont pas à l’abri non plus.

« Les Spellman » ne sont pas de la grande littérature, loin s’en faut ! Lorsque j’ai entamé le roman, je n’étais même pas certaine de poursuivre ma lecture car je sortais du merveilleux roman « Mrs. Palfrey at the Claremont ».

On est très loin d’Elizabeth Taylor ou d’autres romancières/romanciers de classe. Pour les polars, point non plus n’est besoin d’aller loucher du côté de Ian Rankin, Peter Robinson ou Deborah Crombie, et encore moins du style alambiqué d’Elizabeth George.

Néanmoins, on passe un amusant moment de lecture, délassante (ce dont j’avais grand besoin des derniers jours après les mauvaises nouvelles qui me pleuvent dessus). Ceci dit, on risque aussi d’avoir rapidement oublié, mais est-ce nécessaire que toutes les lectures nous restent en mémoire ? je ne le pense pas, faire une pause est une très bonne chose, qui permt d’apprécier encore mieux les autres types de livres. Ce livre-ci, en plus, se lit très rapidement malgré ses 450 pages ; il est important d’ailleurs de lire l’appendix qui reprend tous les ex d’Isabel, sans oublier les recommandations maternelles et celles d’Henry Stone afin de satisfaire à ses critères sur la bonne éducation.

Apporter une détente est aussi le but de la lecture. Avec les « Spellman » on est servi !

PS - j'ai l'impression que le style d'écriture de la romancière passerait mieux - du moins pour moi - en V.O. car j'ai trouvé que le style faisait très "scénario de série télé".

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