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mon bonheur est dans la ville
21 juillet 2009

FRIEND OF THE DEVIL, de Peter Robinson

51oFPpGVrPL__AA240_Sept ou huit ans se sont écoulés depuis la découverte de la “maison de l’horreur”, où habitaient les Payne, un couple maudit enlevant, torturant et tuant des très jeunes filles ; les cadavres d’au moins 7 jeunes filles furent dénombrés dans la cave de l’endroit.

Cette découverte eut lieu presque par hasard, lorsque deux jeunes policiers ont été appelés sur les lieux pour tapage nocturne ; l’un d’eux y laissa la vie et l’autre tua le principal suspect qui l’attaquait à coups de machette. Suspendue pour abus de pouvoir policier, la jeune femme sera suspendue de ses fonctions, ce qu’elle noya dans l’alcool et mourut d’un accident de la route.

Si Terence Payne mourut de la main de la jeune policière, son épouse et complice, au contraire, parvint à échapper au procès et à la condamnation en se jetant par la fenêtre, au moment de son arrestation. La conclusion de cette enquête fut certainement l’une des plus frustrantes pour l’inspecteur en chef Alan Banks et son équipe, sans oublier sa nouvelle supérieure, Catherine Gervaise.

Quelque part sur la côté du Yorkshire, une femme en chaise roulante est découverte morte, égorgée, vidée de son sang. Annie Cabbott, assistante d’Alan Banks a été « prêtée » dans le district de l’est et cette enquête lui atterrit dans le giron ; il s’avère rapidement que les enquêteurs ne découvrent que la femme assassinée n’est autre que Lucy Payne, la femme du monstre du Yorkshire, cachée dans une maison de soins sous une fausse identité. Inutile de dire que lorsqu’Annie et son équipe commencent les interrogatoires, il n’y a pas une personne désireuse de les aider, pour tous ce meurtre est enfin une œuvre de justice.
Alors vengeance ou meutre non lié à l’affaire Payne ?

A Eastvale, dans un lieu appelé « The Maze » (le dédale) une toute jeune femme vient d’être retrouvée morte étranglée, après avoir être violée. Pour l’inspecteur en chef Banks et son équipe, chargés de l’enquêté, les suspects ne manquent pas ; après un début de soirée consacré au « binge-drinking », cette nouvelle mode de boire un maximum en un minimum de temps afin d’atteindre une ivresse maximum, la jeune femme est allée satisfaire un besoin naturel dans le dédale de vieux magasins et n’en est plus ressortie vivante. Parmi les principaux suspects, le propriétaire du dépôt où le corps a été retrouvé, le tenancier du pub local qu’elle a violemment insulté lorsqu’il lui a annoncé le vandalisme des toilettes, un copain étudiant et son prof de faculté.

Pour tous la jeune fille était promise à un brillant avenir, son comportement les soirs de sorties n’était absolument pas le reflet de la personnalité que chacun décrit à Banks et ses enquêteurs. Pourtant c’est son attitude de ce soir-là qui a conduite à la mort cette étudiante brillante, promise à un bel avenir et par ailleurs très jolie fille.

Lorsque l’enquêtrice Cabbott poursuit inlassablement les interrogatoires et les recherches, elle aboutit à des éléments qui l’intriguent et lorsqu’elle vient en parler à l’inspecteur Banks à Eastvale, les deux enquêteurs concluent d’un commun accord que le ou la meurtrière de la femme en chaise roulante pourrait être quelqu’un se trouvant sur le territoire d’Eastvale, soit quelqu’un qui copie les meurtres de Payne, soit quelqu’un qui a surgit de ce passé pas très lointain. D’autres éléments remontant eux à 17 années font aussi penser à une vengeance surgie de cette époque-là. Bref des éléments concluants mais que les supérieurs de nos deux amis acceptent avec difficulté car plus on remonte dans le temps, plus les suspects potentiels sont susceptibles de se fondre dans le décor. La mort d’un membre de l’équipe de l’inspecteur en chef, ayant décidé de jouer cavalier seul, va mettre les policiers sur les dents, tant pour la victime de Banks que pour le meurtre sur lequel enquête Annie Cabbott qui risque bien de faire les frais de ses conclusions.

Une fois encore, Peter Robinson et son inspecteur Alan Banks m’ont tenue en haleine ; aussitôt entamé, j’ai su que je ne pourrais lâcher « Friend of the Devil » avant de l’avoir terminé.

La procédure policière est, comme toujours, fort bien décrite, détaillée presque pas à pas et pourtant à aucun moment le laborieux travail des enquêteurs n’ennuie le lecteur ; chaque page tournée est un nouvel élément de suspense, car peu d’indices, beaucoup de travail sur le terrain sont le lot des policiers chargés des deux enquêtes.

Comme toujours, Banks et Cabbott ont des problèmes personnels, quoique cette fois ce soit surtout la détective qui traverse une crise de la quarantaine et quelques problèmes de boisson pour couronner le tout. Ses relations avec son patron et ex-amant sont toujours tendues, elle semble systématiquement refuser tout signe d’amitié. Les deux personnages sont assez touchants dans leur vulnérabilité et leurs questions existentielles, mais ils ne sont pas les seuls à être intéressants. L’équipe de Banks, les collègues de l’est où Cabbott travaille temporairement, sont autant d’éléments qui rendent le récit intéressant.

Ce qui le rend également très nerveux et intéressant sont le perpétuel coq à l’âne de l’enquête menée par la détective dans l’est et l’enquête menée à Eastvale par Banks et ses collègues. Je sais que certains lecteurs ont trouvé ces coq-à-l’âne déroutants et ennuyeux, personnellement j’ai trouvé au contraire que cela rendait « Friend of the Devil » peu fastidieux, ce que le récit aurait pu devenir si Peter Robinson s’était contenté de mener l’une après l’autre ; je ne vois d’ailleurs pas comment l’auteur aurait pu éviter cette manière de construire son roman, puisqu’il faut à un moment donné que les deux enquêtes se recoupent.

Bref, une fois encore, pour moi, un excellent moment de lecture avec un passionnant polar anglais de Peter Robinson. Qui ramène également à l'un de ses précédents romans policiers "Aftermath", l'une des plus sombres, des plus dures que Banks et son équipe eurent à résoudre. Et qui trouve, hélas, une triste résonnance dans la presse actuellement avec l'abominable affaire Fourniret. 

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