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mon bonheur est dans la ville
19 juillet 2009

L'EVANGILE SELON PILATE, d'Eric-Emmanuel Schmitt

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Pas loin de la Pâque juive. Un homme est seul face à lui même et face à son destin dans le Jardin des Oliviers.

Cet homme c’est Yechoua (Jesus), un fils de menuisier, médiocre menuisier lui-même, considéré comme un agitateur parce que les foules le suivent pour entendre son message de paix et d’amour, de pardon universel. 

L’homme est face à ses doutes, comment lui qui ne demandait qu’à vivre en paix en est-il arrivé à cela ? Pendant longtemps il a refusé qu’on le considère comme le fils de Dieu alors qu’autour de lui, tous y croyaient dur comme fer !  C’est un être qui doute,  qui se révolte aussi contre ce destin qui est entre autres d’affronter le système religieux en place. Et finalement cette demande  à son disciple préféré,   au risque de s’y perdre aussi : la demande de trahison pour que le destin du fils de Dieu puisse s’accomplir.

 

L’enquête sur « l’affaire Jésus » peut commencer. Ponce Pilate, le représentant romain, homme pragmatique et rationnel, ne comprend pas où a pu disparaître le cadavre de cet homme qui ne s’est même pas défendu lors de son procès.  Pour lui cette résurrection est inconcevable, il va donc mener une véritable enquête,  questionnant, tentant de réunir des preuves … sans succès. Jusqu’à ce que son épouse, qui est à ses yeux la seule personne digne de confiance, lui dise qu’elle aussi a rencontré Yechoua.

Etonnant destin que celui de ce Yechoua et de ceux qui l’entourent, avec leurs doutes et leurs certitudes.

 

Eric-Emmanuel Schmitt est bien celui qu’il fallait pour cette réécriture des évangiles ; cet « Evangile selon Pilate »  a le mérite de s’adresser tant à l’incroyant qu’à celui qui croit ; on peut au moins croire à l’évangile selon Schmitt à défaut des autres qui rappelons-le n’ont pas non plus été écrits du vivant de l’homme Jésus.

L’auteur nous donne sa vision des événements qui ont conduit à la création de l’une des trois religions du livre,  c’est une vision loin du dogme,  où chacun peut trouver ses propres réponses.

On revisite tellement l’Histoire dans les romans, depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours, en passant par le Moyen-âge et la Renaissance, alors pourquoi pas cette histoire-là, elle aussi vieille comme le monde ?

Je suis une inconditionnelle d’Eric-Emmanuel Schmitt, mon jugement est donc biaisé lorsque je dis que ce roman, comme tous ceux que j’ai lus, est formidable et doit être lu. Non seulement pour la manière dont le sujet est traité, mais en raison du style de l’auteur, une écriture fluide, avec de l’humour et de l’émotion, comme tous les sujet qu’il aborde.

 

Mon seul bémol est la manière d’avoir présenté Ponce Pilate, d’en avoir fait un homme intelligent, intègre, qui doute , image bien éloignée de ce qu’il était vraiment, à savoir un réel tyran n’ayant aucune humanité à l’égard de ces Juifs, enrageant de se retrouver dans ce poste lointain et désertique. Il est vrai que le but n’est pas la vérité historique mais une réflexion sur la religion, que l’on soit ou non croyant.

 

Si le ton de  la première partie du roman, racontée par Yechoua, est légèrement geignard, la seconde partie – l’enquête de Pilate -  plus longue, est d’un style plus dynamique et percutant, donc plus propice à faire réfléchir.

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