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mon bonheur est dans la ville
1 juillet 2009

THE BONE GARDEN, de Kate Ellis

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La fin de l’été est calme à Tradmouth dans le Devon, le sergent-détective Wesley Peterson, papa depuis peu, et toute l’équipe du poste de police en profite pour mettre la paperasse à jour. Du moins c’est ce qu’ils espéraient, mais un appel vient de leur parvenir signalant un cadavre dans une caravane de location dans le site de vacances voisin.
Non loin de là, dans la propriété de Earlsacre Hall, une équipe d’archéologues et spécialistes en jardins anciens restaurent les jardins du domaine afin de leur rendre toute leur beauté d’origine ; mais dans le jardin entouré de murs, une surprise les attend : ils y découvrent le squelette d’une jeune femme emmurée vive au 17ème siècle. Il est temps de faire appel à un «spécialiste » de ce type de découvertes,  le copain du sergent Peterson, son « Watson » en quelque sorte, l’archéologue Neil Watson.

L’inspecteur en chef Gerry Hefferman est chargé de l’enquête du patelin voisin par manque d’effectifs, il est donc promu et dans la foulée Peterson avec lui, ce qui cause un nouveau désagrément pour son collègue Carstairs, plus préoccupé à courir jupons et rouler en voiture sport, sa vision d’un détective de série télé. 

Par ailleurs, dans Tradmouth sévit en ce moment un escroc B.C.B.G., un homme plus très jeune, déguisé en gentleman, prétendant avoir été volé et n’ayant plus suffisamment d’argent pour rejoindre sa fille à l’autre bout du pays, parvenant ainsi à extorquer quelques livres à ses victimes, même Steve Carstairs s’est fait prendre, c’est dire si l’homme est doué.

Wes Peterson et son supérieur enquêtent  sur le mort, ce qui s’avère plutôt compliqué car l’homme est totalement défiguré et ses empreintes ne figurent pas au fichier des polices ;  de plus, le jeune sergent a été contacté par un avocaillon de la ville, désireux de lui parler en privé. Les hommes se sont donc donné rendez-vous lors de la partie de cricket du dimanche, mais Peterson n’aura jamais l’occasion de parler au bonhomme en question car il apparaît aussi à l’état de cadavre à l’orée du terrain de sport.

Pendant ce temps, Neil Watson et son équipe poursuivent leur « enquête » sur le propriétaire du domaine au 17ème siècle ; entretemps ils ont découvert deux autres squelettes ; sur la base des documents, lettres et autres témoignages de l’époque ils vont tenter de retracer l’histoire de la famille Lantrist et plus particulièrement de Richard Lantrist, le plus jeune fils du domaine qui changea radicalement de comportement à son retour au pays après avoir été déporté aux colonies pour participation à la rebellion de Monmouth sous le règne de James II, roi très catholique et très intolérant.
Parmi les personnes présentes à Earlsacre Hall, se trouve l’ancien propriétaire, un jeune homme des plus charmants qui trouve  la jeune inspectrice Rachel Tracey plutôt à son goût, ce à quoi  la principale intéressée – toujours aussi féministe radicale -  pour une fois ne rejette pas.  Ce qui la fait enrager par contre c’est qu’au lieu d’être promue en même temps que ses supérieurs, c’est un collègue d’un autre district qui doit leur apporter son soutien logistique.
La vie au sein de la police anglaise n’est pas idéale pour les éléments féminins, engagés par besoin de « politiquement correct » plutôt que par souci de l’utilisation des compétences.

Petit à petit, Wesley Peterson va découvrir divers éléments qui vont l’orienter vers la solution, ses réflexions étant soutenues par les éléments qu’il glâne auprès de son Watson d’ami. Comme à chaque fois, la solution du crime du passé va lui permettre d’élaborer une théorie pour les crimes actuels qu’il doit résoudre, cela sous l’œil ironique de son supérieur qui ne comprend pas l’intérêt de son jeune assistant pour les vieilles pierres mais reconnaît ses compétences professionnelles.

Comme je l’avais découvert précédemment, voilà une petite série policière bien « rafraîchissante » par son humour, ses  procédures policières des plus classiques et les vies personnelles des divers protagonistes, des vies personnelles sans grandes complications, quoique dans ce cas-ci Ms. Tracey va avoir quelques difficultés à gérer la sienne !   

Le sergent-détective noir Wesley Peterson, diplômé d’archéologie,  nouvellement promu inspecteur, est un jeune homme heureux en ménage, plein de bonne volonté tant au niveau personnel que professionnel où là son esprit de réflexion est particulièrement apprécié. Il accepte avec philosophie le racisme larvé qu’il doit parfois supporter de certains collègues, traite chacun avec respect et gentillesse, ce qui lui vaut d’être accepté relativement facilement par ceux qu’il interroge et apprécié de ses supérieurs.
Chaque personnage récurrent a une personnalité bien étudiée.

Chaque chapitre commence par une référence au passé, qui fait partie de l’enquête de l’ami du détective, l’archéologue Neil Watson ; les deux hommes collaborent plus ou moins puisque ce qui s’est produit autrefois finit par avoir une relation avec ce qui se passe au présent.
De plus, l'enquête du "passé" est chaque fois imaginée au départ d'un fait historique rigoureusement exact.

Cette série de polars dont le nombre de pages n’excède pas 300 (ce qui est déjà un exploit en soi à l’heure actuelle où tout polar se doit d’être étoffé des vies tourmentées des protagonistes de manière à devenir des briques énormes)  est  agréablement écrite dans un anglais plaisant à lire, sans utilisation intempestive de gros mots ; on y trouve toutefois une psychologie des personnages qui si elle est simple n’est pas non plus simpliste. Les personnages sont vrais mais probablement pas assez tourmentés pour les amateurs de polars dans le style de Dennis Lehane ou autre Henning Mankell.
En fait, Kate Ellis me fait beaucoup penser à Agatha Christie.

Ainsi que je l’avais déjà dit : affaire à suivre.

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