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mon bonheur est dans la ville
1 février 2015

MY HOUSE IN UMBRIA, de William Trevor

ombrie

coe14

Titre français = Ma Maison en Ombrie

Ombrie, 1997 – la romancière d’histoires à l’eau de Rose, Mrs. Delahunty se souvient de cette journée ensoleillée  de mai 1987 où elle se réjouissait de ses journées de shopping à Milan. Bientôt la saison touristique recommencera et elle se devra à ses devoirs d’hôtesse de chambres d’hôtes.
Arrivant en retard à la gare, tout cela parce que son homme à tout faire, Quinty, flirtait avec la jeune bonne -  elle fit  la connaissance des autres voyageurs  du   compartiment.
Si elle l’avait raté, elle ne serait pas sur un lit d’hôpital où Quinty lui explique ce qui s’est produit = une bombe explosa durant le voyage, ne laissant que 4 survivants dans le compartiment = elle, un vieux colonel britannique en retraite, le jeune Allemand amoureux  et la petite Aimée, qui se chamaillait avec son frère. Des autres personnes, la famille d’Aimée, celle du colonel et la fiancée d’Otmar, il ne reste personne.

Mrs . Delahunty, qui est une ancienne prostituée, hantée par des souvenirs d’enfance traumatisants, est une femme au grand cœur = elle prend les 3 autres rescapés chez elle, arrangeant avec le jeune médecin de l’hôpital qu’il vienne régulièrement observer et travailler avec Aimée.
La petite fille ne parle plus depuis l’accident, ses dessins sont pleins de sang, de figures étranges et assez affreuses, mais pour le médecin, c’est bon signe, elle extériorise ses terreurs.
La police vient aussi régulièrement à la maison en Ombrie, car il ne fait aucun doute que  la bombe qui explosa avait été posée par des terroristes.
Le problème, c’est qu’il n’y a aucune piste valable et finalement, la police ne vient plus.

Pendant ce temps, Aimée fait des progrès = elle s’est remise à parler, ce qui rend tous les habitants de la maison fort heureux.
Le colonel, qui a des remords personnels, décide de construire pour Mrs. Delahunty le jardin dont elle a toujours rêvé.
Otmar, qui a perdu un bras dans l’attentat, l’aidera autant qu’il le peut. Lui aussi est hanté par la mort de sa fiancée, mais il semble aussi avoir peur d’autre chose. Dont il ne veut pas parler. 

Finalement, un frère de la maman d’Aimée a été localisé aux Etats-Unis et il va venir s’occuper de la nièce qu’il ne connaît pas.
Sa sœur et lui s’étaient disputé à propos de son divorce et ne s’étaient plus adressé la parole depuis.
L’homme que découvre Emily Delahunty n’est pas du tout celui à qui elle souhaiterait que soit confiée Aimée, mais elle n’a pas voix au chapitre, elle est légalement une inconnue.
Les sentiments n’entrent guère en ligne de compte. Pas non plus pour l’oncle, froid, maladroit, que Mrs. Delahunty tente de « réchauffer » un peu, mais ne reçoit qu’une sorte de mépris condescendant ou agacement en retour.

Mrs. Delahunty, auteure à succès avec des romans de pas très bonne qualité, a une imagination très vive, aidée par le gin tonic, mais le futur qu’elle entrevoit  pour Aimée est un peu triste auprès de ce professeur d’université, mariée à une femme professeur elle aussi, et qui ne semble vraiment pas savoir comment s’y prendre face au traumatisme de l’enfant.

En dehors de cette entrée dans son journal, relatant les faits de cette année-là, Mrs. Delahunty a cessé d’écrire, c’était il y a 10 ans.
Depuis, les touristes sont revenus dans sa maison et le joli jardin créé par le colonel est un peu négligé.

Vous l’aurez compris, coup de cœur pour moi que ce court roman (novella) de William Trevor, qui fait partie du livre « Two LIves », est un petit bijou de tendresse, d’humour, mais aussi d’une infinie mélancolie – une histoire « rose » avec des passages sombres et cruels comme les  souvenirs d’Emily Delahunty. Avec  une fin amère mais prévisible.

Raconté sous forme d’autobiographie, à la première personne, par la principale protagoniste. 
L’écriture est fluide, vivante, on ne s’ennuie pas un seul instant, même si on redoute la fin, qui reste une surprise.
C’est un court roman, avec une intéressante psychologie de tous les personnages.
Tout cela baigné par un chaud soleil italien.

Avant la lecture de « My House in Umbria » et le visionnage de son adaptation filmée, je n’avais jamais entendu parler de William Trevor, auteur irlandais, qui semble avoir la fantaisie  de tous les auteurs irlandais, à savoir mettre en scène des personnages qui boivent comme des trous.

J’avoue que cela me rend un peu perplexe, ils ne sont quand même pas tous imbibés du matin au soir en Irlande. Si ?

williamtrevor

William Trevor, nom de plume de William Trevor Cox, est né en mai 1928, dans une petite cité du  comté de Cork (Irlande). Il est écrivain, dramaturge et scénariste. Il est moins connu dans les pays francophones, alors qu’il est célèbre dans son pays, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis ; il a obtenu plusieurs prix littéraires dans ces pays. Il a fait des études supérieures à Dublin, Trinity College, où il obtint un diplôme d’historien. Il s’installa à Londres après son mariage où il travailla comme rédacteur dans une agence de publicité. Son premier roman fut publié en 1958.

« My House in Umbria » a été adapté pour la télévision, avec la magnifique Maggie Smith dans le rôle de Mrs. Delahunty et il est évident qu’elle est parfaite dans le rôle de cette femme hantée par un passé odieux qui a trouvé refuge et évasion dans des histoires à l’eau de rose.
Le téléfilm – qui n’a rien  à envier au cinéma d’auteur de qualité, au contraire – est une adaptation assez fidèle de la « novella ».
L’un des autres personnages importants du roman, Quinty, est joué par l’excellent Timothy Spall et le professeur d’université, spécialiste des fourmis, est interprété par Chris Cooper. Qui forme, comme dans le court roman, un contraste immense avec l’auteure aux raisonnements rendus parfois farfelus par la grappa.

D'autres avis sur le roman = sybilline,  karine-moncoinlecture

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Commentaires
T
Une lecture tentante mais pas en ce moment, cela me semble fort sombre. ;)
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C
Cela fait au moins dix ans que ce livre est dans ma PAL (je l'y ai mis juste après avoir lu En lisant Tourgueniev). J'ai très envie de le lire maintenant. Après je verrai l'adaptation :) Sinon, je croyais que c'était les russes qui buvaient comme des trous, les irlandais ruminent devant leur verre, non ?
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T
J'ai vu le film deux fois, je le trouve très beau, émouvant, très bien interprété. Je ne sais plus si c'était avant ou après d'avoir lu le roman de William Trevor.
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L
Un de mes Trevor préféré. Je ne savais pas qu'il existe une version TV.
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A
Très tentant ! Est-ce que le téléfilm existe en français ?
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