UN AMI PARFAIT, de Martin Suter
Titre original allemand = Ein perfekter Freund
Lorsque Fabio Rossi, journaliste, se réveille dans un lit d’hôpital, il ne se souvient pratiquement de rien, sauf d’un nom « Norina ».
Lui rendent visite une jeune femme qui n’est pas Norina et son meilleur ami, Lucas. Il est atteint d’une amnésie post-traumatique et cinquante journées de souvenirs sont totalement effacées de sa mémoire.
Lorsqu’il reprend péniblement sa vie en main et part à la chasse à la mémoire, il apprend que Norina ne veut plus le voir du tout, que désormais il vit avec la jeune femme qui venait à l’hôpital, une certaine Marlene et son ami Lucas Jäger fait tout pour éviter une explication avec lui.
De plus il a été remplacé au journal où il était employé.
Son enquête à la poursuite de soi lui apprend que ses souvenirs semblent s’arrêter suite à un reportage qu’il avait écrit à propos du suicide d’un scientifique s’étant précipité sous les rails de l’express de Genève.
Par ailleurs, plus il avance à la recherche de ces cinquante journées « perdues », il découvre que les gens ne l’apprécient plus du tout – il semble qu’il soit devenu quelqu’un d’autre …
Et si ce quelqu’un qu’il risque de découvrir n’était pas quelqu’un de bien ?
D’après les commentaires qu’il reçoit, Fabio ne se reconnaît plus du tout.
Son errance à la recherche du temps perdu va l’amener jusqu’en Italie, mais c’est bien dans sa petite ville suisse de Feldau que se trouve l’explication. Celle-ci sera un coup de théâtre tant pour le lecteur que pour Fabio Rossi.
J’ai sorti cet « Ami Parfait » de ma pal, un peu par hasard – si je la vide, il faut bien commencer quelque part.
Je ne le regrette pas un seul instant.
Ayant toujours été impressionnée par l’amnésie, l’angoisse qu’elle provoque, comment vivre avec des souvenirs que l'on n'a plus mais par contre être entouré de gens qui en ont, eux, des souvenirs de ce temps là.
J’ai réellement été passionnée par cette enquête à la recherche de soi, de qui on était, de qui on est devenu – et si on allait ne pas aimer ce qu’on découvre ?
Enquête psychologique plutôt que polar, ce thriller aborde plus de sujets qu’il n’y paraît tout d’abord = où commence et où s’arrête l’intégrité d’un journaliste, comment lutter contre ceux qui nous manipulent, qui manipulent notre alimentation et les maladies qui en découlent ? OGM et mondialisation régentent notre alimentation désormais – le sort réservé à ceux qui les dénoncent n’est pas difficile à imaginer.
Le personnage principal m’a touchée par son impuissance à se faire comprendre par ceux qui ne l’ont plus du tout apprécié pendant la période dont il ne se souvient pas – comment a-t-il pu être tellement différent pendant tous ces jours.
Son neuropsychologue explique cela par le fait que nous avons en nous une dualité de personnalités et que parfois l’emporte celle des deux qui est le plus enfouie au fond de nous.
Son enquête sur lui-même lui fait remonter vers l’enquête qu’il menait en temps que journaliste, sur les recherches autour des prions dans l’alimentation, recherches et enquête qu’aimeraient bien étouffer les responsables d’une multinationale.
d'autres billets sur ce roman = critiqueslibres, cathulu, cecile'sblog,
L’auteur, Martin Suter, Suisse alémanique, a été journaliste, a travaillé dans la publicité, avant de décider de se consacrer essentiellement à l’écriture de romans ; il a aussi écrit des textes pour le chanteur Stephan Eicher.
Le roman « Un Ami Parfait » a fait l’objet d’une adaptation cinématographique éponyme par le réalisateur français, Francis Girod.
Il partage désormais son temps entre l’Espagne et le Guatémala.