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mon bonheur est dans la ville
18 septembre 2012

LANCELOT DU LAC, de Robert Bresson

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Scénario de Robert Bresson d’après les chroniques arthuriennes de Chrétien de Troyes 

En Bretagne, les chevaliers d’Artus – de la Table Ronde – se sont mis en quête du Graal, la quête que tout chevalier se doit d’accomplir. Ils ont parcouru la Bretagne, mis au passage quelques lieux à feu et à sang et beaucoup d’entre eux ont perdu la vie.

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Lancelot, le chevalier champion de la reine Guenièvre, après un passage par Escalot, revient à la cour d’Artus ; il est très bien accueilli par Gauvain et le roi, mais un peu moins bien par les autres chevaliers blessés, et pas du tout bien reçu par le lâche Mordred qui refusa de les accompagner dans leur quête. Artus est profondément désabusé et a décidé de dissoudre « la table ronde », trop de chevaliers ayant disparu.

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Lancelot est convaincu que c’est son amour coupable pour la reine qui est la cause de ce manque de succès et il demande à celle-ci de le délivrer de sa promesse d’amour, il se veut droit et honnête face à son roi, mais aussi éviter les conflits avec les autres chevaliers qui, menés par Mordred, commencent à faire courir des bruits à son sujet. 
Il va même jusqu’à proposer son amitié à Mordred qui se fait un plaisir de la refuser ; il a juré la perte du domaine d’Artus et y travaille dans l’ombre. Il a déjà volé une écharpe de la reine, oubliée sur le lieu de ses rendez-vous avec Lancelot. Car celui-ci n’a pas pu résister aux efforts de Guenièvre à le séduire une fois encore.

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Les chevaliers d’Escalot viennent lancer un défi à Artus et ses chevaliers, comme il était coutume au moyen-âge – c’était un moyen pour les chevaliers de s’occuper en temps de paix et étudier les méthodes de combat d’autres chevaliers. Lancelot déclare ne pas vouloir y participer, les chevaliers de la Table Ronde sont quelque peu abattus, comment pourraient-ils remporter le défi sans leur champion ! Pourtant un chevalier « secret » se présente et est vainqueur.

Il est tellement secret qu’il a été reconnu par tous, mais blessé s’est réfugié à Escalot où on le soigne. Pendant ce temps, en raison des manigances de Mordred, Guenièvre a été enfermée dans une tour du château -  Lancelot, pas totalement guéri – revient pour la sauver, mais c’est désormais la guerre entre les chevaliers fidèles à Artus et ceux qui aident Lancelot à sauver l’honneur de la reine. Gauvain, le grand ami de Lancelot et neveu d’Artus, pris entre deux feux est mortellement blessé et désormais, dans la sombre forêt, a lieu la rencontre finale entre les chevaliers rebelles et les fidèles du roi.

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Voilà un film qui me laisse réellement  totalement perplexe = l’ai-je trouvé bon ou pas ? je l’ai en tout cas trouvé fort mal interprété, ceci étant sans doute dû au fait que Robert Bresson avait l’habitude d’utiliser des non professionnels en tant qu’acteurs. (La troupe de théâtre amateur de l’Escalade joue avec plus de naturel que ceux de ce film.)

Je me suis re-plongée dans mes légendes arthuriennes (histoire de réviser un peu avant la reprise des cours), mais surtout parce que les versions françaises de ce mythe me sont mal connues et m’intriguent (bientôt Perceval le Gallois d’Eric Rohmer).

L’idée du film avait déjà germé dans l’imagination du réalisateur dès les années 1966, cette réalisation-là aurait dû être tournée en 2 versions = anglais et français, en fonction du pays où se situait l’action. Une toute première version avait été proposée en noir et blanc, par le même Bresson, en 1952, mais ne vit jamais le jour.
C’est finalement en 1974 que le projet se réalisa et obtint un prix au festival de Cannes de cette même année.

Robert Bresson ne nous épargne guère la brutalité des combats, ni  le sang qui coule des têtes ou membres coupés – pour lui cette quête du graal était  tout sauf une partie de plaisir, non seulement pour les chevaliers mais également pour ceux qui croisaient leur chemin.

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Le réalisateur a volontairement ôté tout l’aspect fantastique/fantasy, point ici de Merlin ou de fées (Morgane, Dame du lac) ; pour lui comptait plus l’aspect humain de l’histoire – un monde dominé par les hommes - un leitmotiv dans la filmographie de Robert Bresson.
Les hommes à l’époque étaient sous la contrainte des codes stricts de la chevalerie, aussi rigides que leurs armures ; c’est cette rigidité à ces codes qui est finalement la perte de Lancelot.
Ce tableau  réaliste du moyen-âge  ne fut pas du tout bien accueilli par le public, sans doute encore habitué aux réalisations made in Hollywood concernant ce même sujet.
Avec « Le procès de Jeanne d’Arc »,  fut le seul film dit d’époque de Bresson, mais aussi sa plus grosse production et qui le ruina.

C’est sûr qu’on ne retrouve guère ici le côté un peu kitsch et fantasy  d’ « Excalibur », mais c’est une réalisation typique du genre « Bresson » =  du milimalisme plutôt qu’une grande épopée. La scène de tournoi montre surtout les sabots des chevaux, les bannières, les écus. Dans les duels, tout se situe hors champ, avec un seul cheval qui revient en boucle, seul, pour nous faire comprendre l’issue fatale du combat.

En toute sincérité j’ai trouvé le film assez froid, je n'ai pas éprouvé beaucoup de sympathie pour ces personnages ;  je pense que le jeu des acteurs y est pour beaucoup ; le seul à réellement être plus naturel et chaleureux est le jeune Gauvain joué par Hubert Balsan.
Luc Simon est un Lancelot rigide à la limite d’être inhumain, peut-être pour cacher l’amour qu’il porte à la reine. Celle-ci est interprétée par Laura Duke Condominas. 
Patrick Bernhard est Mordred, on se demande si c’est le côté faux-jeton du personnage qui lui déplaît, mais il semble l’interpréter à contrecoeur. Vladimir Antolek-Oresek est Artus.

Question décors et costumes, croyez-moi, on ne s’est pas foulé ! Des tentes sont les logements des chevaliers, face à ce qui semble être le château, mais on n’en verra jamais rien d’autre qu’une porte et un couloir. 
La forêt – même scène tout au long du film – abrite la cabane où se retrouvent les amants et apparemment le même lieu représente la tour où Guenièvre est captive.
Les robes de la reine et des (quelques rares) dames de la cour du roi sont ce qu’il y a de plus simple – je ne pense pas que ce soient les costumes qui aient grevé budget !

La musique originale du film est de Philippe Sarde.

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Commentaires
N
bon retour :D<br /> <br /> c'est vrai que bresson est un réalisateur de grand talent, mais j'avoue avoir été un peu étonnée par le côté "aride" de cette version d'un mythe qui n'arrête pas d'alimenter les imaginations<br /> <br /> <br /> <br /> pour la pile de livres en attente, vous avez bien deviné - cela ne s'est pas arrangé depuis la dernière fois où j'y ai jeté un coup d'oeil :D
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A
Je vois que vous êtes revenue de vacances avec de beaux souvenirs plein la tête. Bonne rentrée à vous avec sur vos étagères une pile de livres en attente et de vidéos. L'automne a ses charmes comme les autres saisons que nous avons la chance de traverser sous nos climats tempérés et qui font que la nature revêt continuellement une parure différente. Moi-même je revien d'une semaine en Alsace, région belle et aimable.<br /> <br /> Quant à ce film de Robert Bresson,cinéaste de très grand talent, il fait date dans nos mémoires en renouant avec un grand mythe.<br /> <br /> Bonne journée et à bientôt.
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N
par curiosité, pourquoi pas :)
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T
Bon apparemment ce n'est pas à voir ;)
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