THE MAN IN THE BROWN SUIT, d'Alan Grint
Scénario de Carla Jean Wagner librement adapté pour la télévision du roman d’Agatha Christie en 1988
Titre français = L’Homme au complet marron
A l’aéroport du Caire, Anne Beddingfeld, une jeune Américaine, se chamaille avec sa compagne de voyages qui n’a qu’une seule envie = retourner aux USA. Anne, qui rêve d’aventures et d’exotisme, n’a qu’une envie poursuivre son voyage ; retrouver un job qui l’ennuie à mourir dans une petite ville ennuyeuse à mourir n’est pas du tout ce qu’elle envisage pour la suite de son existence.
Elle décide de prendre quelques photos supplémentaires pendant l’attente de l’avion ; elle assiste alors à un accident = un homme est renversé par une voiture car il regardait en arrière, semblant craindre quelqu’un. Pendant ce temps, la belle Anita, chanteuse de cabaret et séductrice, se fait assassiner dans les jardins de la propriété de Sir Eustace Pedler – quel manque de goût !
Dans les deux circonstances, c’est l’ « homme au complet marron » qui est aperçu à côté des deux corps. De là à en conclure qu’il est le coupable, il n’y a qu’un pas, franchi par les autorités.
Pour tout le monde, cet « homme au complet marron » travaillerait pour un certain « Colonel », un malfaiteur de grande envergure à la recherche de diamants volés. Tout le monde est à la recherche de ces diamants apparemment.
Anne se fait arrêter par la police du Caire, où un membre de l’ambassade américaine vient à son secours ; il s’agit de Gordon Race qui lui conseille de repartir par le prochain avion.
Notre intrépide – et quelque peu imprudente – jeune personne ne l’entend guère ainsi = pourquoi ne pas poursuivre ce voyage en bateau par exemple ? Sitôt dit, sitôt fait, la voila embarquée sur le « Kilmorden Castle » (comme « par hasard » le nom inscrit sur le billet qu’Anne a trouvé à côté de l’homme renversé par l’auto).
Sur le bateau, elle fait la connaissance de la sympathie Suzy Blair, qui en est à son 5ème mariage (terminé) et qui la prend sous son aile farfelue; Sir Eustace Pedler; elle revoit Gordon Race, pas content du tout qu’elle ne soit pas repartie vers les US; Underhill le secrétaire de Sir Eustace et un bizarre petit révérend à la valise remplie de bibles : Edward Chichester.
Comme déjà dit, Anne est intrépide, elle est également très curieuse et imprudente ; cette curiosité la met dans des situations des plus dangereuses. A chaque fois elle est tirée d’affaire par Harry Lucas, « l’homme au complet marron », qui est aussi à bord dans l’espoir de retrouver les diamants qui l’innocenteront.
Sympathique cette adaptation du roman d’Agatha Christie, paru en 1924 ; bien sûr, lorsqu’on passe de 1924 à 1989, il y a quelques aménagements à apporter à l’histoire, ainsi que des modifications sur les personnages et situations. Tout le monde ici est américain, même Gordon Race. Seul Eustace Pedler et son secrétaire restent anglais, ainsi qu’Harry Lucas.
Si les situations et les personnages ont été amendés, ils ont toutefois conservé leurs personnalités mystérieuses du roman.
Stephanie Zimbalist est l’intrépide Anne Beddingfeld, appareil photo toujours à l’affût, curieuse comme pas possible. Avec Suzy Blair, excentrique Américaine, riche et à la recherche d’un éventuel candidat au mariage (Race ou Sir Pedler ?), Anne échaffaude tous les scénarios possibles pour savoir qui est le sinistre « Colonel » (Underhill ou Chichester, ou alors pire : Race ou Pedler ?).
Suzy est jouée par la sympathique Rue McClanahan, qui fit les beaux jours de la série « Golden Girls ». Elle fut aussi l’une des toutes premières comédiennes à adhérer et soutenir le groupe PETA (défense des animaux – elle est donc à double titre sympathique).
Stephanie Zimbalist, de son côté, était la dynamique Laura Holt de « Remington Steele », son rôle d’Anne Beddingfeld n’est pas sans rappeler ce rôle-là d’ailleurs.
Ken Howard interprète Gordon Race, qui est un peu débordé par ces femmes qui se lancent tête baissée dans des aventures et des pièges dont il doit bien les sortir.
Simon Dutton interprète le ténébreux Harry Lucas, dont Anne tombe éperdument amoureuse, peu importe à ses yeux qu’il soit recherché par la police ; elle le croit innocent de toute façon !
Tony Randall propose une savoureuse interprétation du révérend Chichester, peut-être pas aussi inoffensif qu’on pourrait le croire. Mais bon, à la fin, à force de foncer dans des pièges, nos héroïnes finissent pas soupçonner tout le monde.
Guy Underhill, secrétaire guindé (et menteur ?) de Sir Eustace est joué par Nickolas Grace, un acteur que l’on a pu voir dans la version télévisée de « Brideshead Revisited ».
Reste encore l’excentrique Sir Eustace Pedler, « sooooo british », interprété de manière fort savoureuse par Edward Woodward.
Alan Grint est un réalisateur de télévision qui a une expérience d’environ 30 années de télévision à son actif, plusieurs séries souvent adaptées de romans célèbres. Il est aussi le metteur en scène de « the Secret Garden ».
En tout cas, on passe un bon moment, très divertissant, plein de rebondissements où personne n’est qui il paraît. Avec de beaux paysages en supplément (les chutes de Thomson, un « must see ».)
A présent que j’ai vu cette adaptation, j’ai évidemment très envie de relire l’original !