OSCAR WILDE & THE NEST OF VIPERS, de Gyles Brandreth
Egalement publié en anglais sous = OSCAR WILDE & THE VAMPIRE MURDERS
Titre français = Oscar Wilde & le Nid de Vipères
1900 - Oscar Wilde et Robert Sherard sont à Paris ; Oscar ne va pas bien du tout, il a fui Londres à peine sorti des geôles de Reading, son ami constate qu’il est fort diminué, accro à l’absinthe, ayant perdu tout intérêt dans la vie.
Sherard essaie de lui remonter le moral en lui faisant lire le manuscrit de l’enquête qu’ils menèrent 10 ans auparavant = celle concernant le meurtre de la jeune duchesse d’Albemarle. Ce manuscrit ne pourra d’ailleurs être lu que par Wilde car ils n’ont absolument pas le droit de divulguer quoi que ce soit concernant cette affaire – ordre de la cour.
Après tout le prince de Galles est intimement (plus qu'intimement même puisqu'il fut l'amant de la duchesse) mêlé à cette histoire, ainsi que son fils le prince Eddy (Albert Victor Edward).
Oscar Wilde et le lecteur font un saut de dix années en arrière – En mars 1890, Oscar Wilde, ses amis Robert Sherard et Arthur Conan Doyle ont été invité chez le duc et la duchesse d’Albemarle où ils ont le plaisir d’être présentés au prince de Galles et son fils, le prince Albert Victor, dit « Eddy », fils aîné d’Edward et Alexandra.
Alors que le prince de Galles quitte la soirée, Sherard aperçoit l’espace d’un moment, dans un petit salon, la jeune et ravissante duchesse à moitié nue.
Nos amis apprennent le lendemain que la duchesse Helen Mary Alice Albemarle a été trouvée morte dans le salon du téléphone à Grosvenor Square. Ils sont immédiatement mandés à Marlborough House, résidence des princes de Galles, où le futur Edward VII leur confie l’enquête, car il ne croit guère au diagnostic de mort par arrêt cardiaque émis par le médecin de la jeune femme. D’autant plus que le corps porte des traces de blessures – des coupures, mais surtout le plus étrange sont ces deux trous dans le cou, tout près de la jugulaire.
Le duc d’Albemarle est totalement opposé à cette enquête privée, pour lui le diagnostic du médecin est correct et de plus, il était parfaitement au courant des vices de son épouse qui adorait les relations sexuelles violentes avec des hommes de tous âges et de toute condition, sans discernement aucun. Il avait d’ailleurs l’intention de la faire soigner par le professeur Charcot.
Parallèlement à l’enquête, Oscar Wilde, désormais marié et père, est tombé amoureux d’un jeune homme Rex LaSalle, qui se prétend vampire. Comme par ailleurs Wilde est un grand ami de Bram Stocker, il peut par son entremise rencontrer des personnes s’intéressant de très près au même sujet.
Entre Paris et Londres, chez Charcot où se trouve aussi Jane Avril, Oscar Wilde, Arthur Conan Doyle et Robert Sherard courent et questionnent, pensent trouver des pistes, aussitôt bloquées, il est évident que l’on veut empêcher la vérité d’éclater – au prix même d’accuser Oscar Wilde en personne du meurtre de la jeune duchesse.
J’ai eu de légères difficultés à entrer dans le roman qui ne suit pas une trame conventionnelle = le lecteur circule entre les différents carnets de notes et journal intime de Robert Sherard, Arthur Conan Doyle et Rex LaSalle, sans oublier les lettres que Doyle, Wilde et Bram Stocker écrivent à leurs épouses respectives afin de les tenir au fait de la situation.
Néanmoins, après avoir « attrapé le rythme » (un peu comme lorsqu’on danse), j’ai apprécié ce roman où l’on rencontre non seulement Oscar Wilde, Arthur Conan Doyle, Robert Sherard et Bram Stocker, le prince de Galles et son fils aîné, mais aussi d’autres personnages réels tels le professeur Charcot, jetant les bases de la psychiatrie et de l’hystérie féminine, on croise Jane Avril dans sa clinique.
A côté de ces personnages réels, quelques personnages fictifs comme ce descendant des ducs d’Albemarle et ce Rex LaSalle dont l’attitude séductrice à l’égard d’Oscar Wilde n’est pas sans rappeler celle de « Bosie », son futur amant lord Alfred Douglas, qui entraînera la chute d’Oscar Wilde.
Ce qui me frappe toujours dans la manière dont Gyles Brandreth présente Oscar Wilde dans ses romans le mettant en scène en qualité d’enquêteur, c’est la manière dont il parvient à faire s’exprimer son personnage de papier de la même façon dont on découvre souvent le « vrai » Wilde à travers ses écrits.
Pour en revenir à la théorie des vampires, il est exact que les personnes atteintes de porphyrie (comme certains de la cour d'Angleterre) se soignent en absorbant du sang frais.
C'est de cette pratique qu'est venue la "légende du vampirisme" - par ailleurs, des femmes âgées dans les siècles passés buvaient du sang dans l'espoir de rajeunir leurs tissus - lorsque la chirurgie esthétique ne leur donnait pas à toutes l'air botoxé comme certaines actrices actuellement.
Elisabeth de Bavière (Sissi) utilisait ce procédé (sang de cheval dans son cas) et qui a fait l'objet de la nouvelle de M.E. Braddon "Lady Ducayne" => là c'était des jeunes femmes qui étaient sujettes à l'avidité de la vieille lady.
Heureusement qu’une fois de plus avant d’acheter le roman j’avais consulté le site « Stop you’re killing me », qui m’a permis de constater à nouveau que ce roman a été publiée en anglais sous deux titres différents, ce qu’amazon ne mentionne pas bien entendu.
L'avis de matilda