Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
mon bonheur est dans la ville
9 février 2011

RUNDSKOP, de Michael R. Roskam

Bullhead_affiche_210x300

DSC_0003

500_0_KEEP_RATIO_SCALE_CENTER_FFFFFF

Titre français = Tête de bœuf

Titre anglais = Bullhead

untitledJacky Vanmarsenille travaille dans l’entreprise familiale dans la région limbourgeoise ; depuis toujours sa famille élève des bœufs et trempe dans le trafic de viande, en injectant des hormones de croissance aux bêtes. Plus ils grossissent rapidement, plus rapide est le rapport prix, ne parlons pas de la qualité et des risques encourus par les consommateurs. De plus, l’oncle de Jacky est un vétérinaire véreux, qui accepte de rencontrer des éleveurs de Flandre occidentale qui veulent étendre leur champ d’opération.

matthiasJacky est un garçon violent, qui n’hésite pas à intimider les éleveurs qui n’acceptent pas de jouer le jeu. Là-dessus, un inspecteur fédéral, Daems, se fait abattre par ceux qu’il serrait d’un peu trop près. A partir de là, les tensions s’accentuent, tout le monde prend peur, plus personne ne connaît personne, le but étant de tirer le plus rapidement possible son épingle du jeu sans trop en supporter les conséquences.

Pendant ce temps, Jacky qui n’hésite pas à conseiller à son frère et son oncle à se faire oublier quelque temps – il oublie que lorsqu’on a mis le doigt dans l’appât du gain, il n’est pas aisé de s’en sortir. Lui, Jacky est obsédé par une jeune femme Lucia – et un long flashback nous apprend le traumatisme subi par le jeune homme, vingt ans auparavant, et ce qui l’a mené à se droguer.

Formidable film belge néerlandophone, sélectionné pour la 61ème Berlinale, ce thriller passionnant de Michael R. Roskam s’inspire librement du meurtre en 1995 de Karel Van Noppen, vétérinaire inspecteur du ministère de la santé ; avec son équipe fondée en 1989, il tentait d’enrayer l’abus d’hormones de croissance et d’anabolisants. Ayant bâti une réputation d’incorruptible, il fut assassiné de trois balles devant son domicile. En 2002, quatre suspects furent arrêtés, un groupe d’hommes que l’on dénomma « la mafia des hormones ».

La Belgique s’était construit, à l’époque une réputation d’être en Europe le pays où la viande était la plus « abîmée » (entendez par là « dégueulasse ») par l’utilisation de ces substances illicites et nocives tant pour les bêtes que pour les consommateurs. Depuis ce meurtre, les vétérinaires sont protégés par des gendarmes pour accomplir leurs contrôles. Quand je vous le disais qu’il vaut mieux être végétarien(ne).

201101051106_2_debuut_limburgse_regisseur_geselecteerd_voor_filmfestival_berlijnMatthias Schoenaerts – digne fils de son comédien de père, Julien Schoenaerts auquel il ressemble comme deux gouttes d’eau, talent y compris – est formidable en Jacky Vanmarsenille ;  formidable tant physiquement – il a pris 27 kilos pour le rôle – qu’en tant qu’acteur. Sa prestance en personnage violent, drogué, meurtri par la vie est époustouflante. Il était déjà épatant dans « Loft » d’Erik van Looy, mais ici il porte tout le film sur ces épaules, du début à la fin.  J’espère seulement qu’on ne le cantonnera pas dans des rôles de mec violent car il est capable d’exprimer toute une série de sentiments, du plus tendre au plus énervé.

Par ailleurs, en dehors de son impressionnante prise de poids nécessaire au rôle, Matthias Schoenaerts a appris le dialecte limburgeois pour les besoins du film, puisque l’action se situe principalement dans le Limbourg.

Jeroen Perceval interprète Diederik Maes, son ami d’enfance, un homme ambigu qui cache aussi un secret.

mafia2Jeanne Dandoy joue Lucia, l’objet de l’obsession de Jacky . Ce rôle est le premier au cinéma de cette jeune actrice, et il me faudra beaucoup pour me convaincre qu’elle a l’étoffe d’une bonne comédienne, elle est totalement insipide et dit son texte comme une mécanique.

200px_Bars675Barbara Sarafian interprète Eva Forrestier, l’inspectrice de police qui n’a pas l’intention de laisser les mafieux s’en tirer. Au contraire de sa collègue susmentionnée, elle est excellente en femme-flic, souvent grossière, et très déterminée.

Certains critiques ont comparé ce film belge (néerlandophone) à une réalisation anglaise, du genre que ne renierait pas Ken Loach ou ses collègues – pourquoi toujours chercher ce type de comparaison, les Belges sont capables d’originalité pour une histoire dure, glauque et remplie de suspense.

En dehors de la minable prestation de Jeanne Dandoy, j’ai un léger bémol quant à la longueur du film – un peu plus court n’aurait rien enlevé à l’histoire.

Ce film est le premier long métrange de Michael R. Roskam, qui jusqu’à présent s’est forgé une très bonne réputation en courts-métrages.

Quelques beaux paysages campinois en prime.

A voir – et pour paraphraser le snack préféré de denis « C’est Bon, C’est Belge » !

Publicité
Publicité
Commentaires
N
espérons qu'il soit "exporté" ;)
Répondre
L
J'aimerai beaucoup le voir!
Répondre
D
Il me tente !
Répondre
N
en effet, les deux wallons du film sont une vraie caricature et c'est un mauvais point dans le film <br /> <br /> mais oui, je parle encore de film belge en raison de la nationalité du metteur en scène - je n'ai pas envie de tomber dans l'autre cliché de parler de cinéma flamand<br /> c'est déjà bien assez que les francophones aient délibérément exclus les cinéastes néerlandophones de leur cérémonie des "magritte" puisqu'il s'agit paraît-il du cinéma belge francophone<br /> à force de faire ces types de séparatisme culturel, on envenime la situation - et franchement j'en ai assez, c'est déjà assez qu'une de mes copines m'aient laissé tomber parce que j'étais flamande (non nationaliste je le précise encore une fois, puisque je me considère comme une citoyenne du monde)<br /> <br /> ceci dit, quand je lis un simenon retrouvé dans ma pal, et là ce sont les flamands qui sont des caricatures, alors "hum hum" comme tu dis
Répondre
M
Tu vas peut-être m'éclairer car tu n'en parles pas. J'ai vu de bonnes critiques sur ce film, que je ne verrai pas en raison de son sujet. Mais on y disait aussi qu'ils n'avaient pas échappé à la caricature du wallon. Qu'en est-il ? (Ben oui, c'est brulant d'actualité - et peux-tu encore parler de film belge ? hum hum désolée :$)
Répondre
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 85 253
Archives
Derniers commentaires
Publicité