UN JOUR A MALINES
Quand il fait beau temps, il me vient des fourmis dans les jambes.
Il y a peu, j’ai eu le plaisir de parler d’une grande personnalité de la Renaissance = Marguerite d’Autriche, dont la ville de Malines était le lieu de résidence privilégié. Malines est aussi la ville où naquit l’un de mes peintres belges préférés, Rik Wouters, dont la vie fut bien trop brève et particulièrement difficile. La chorégraphe de danse moderne Anna-Maria Dekersmaeker est aussi une enfant de la ville. Ville néerlandophone, située dans la province d’Anvers (Antwerpen), Malines (Mechelen en néerlandais) est une ville charmante – plus étendue qu’il n’y paraît au premier coup d’œil – c’est pourquoi je me suis contentée de rester dans le centre avec ma copine malinoise (celle que je surnomme gentiment « l’accro au nettoyage », ce qu’elle accepte de bon cœur d’ailleurs, me répondant avec humour que c’est « pour compenser mon petit côté souillon »). Il y a un très joli jardin botanique, où nous n’avons pas eu le temps de nous promener cette fois-ci, car nous voulions nous installer à une terrasse au soleil. Dans ce même jardin botanique figure une statue en marbre du célèbre botaniste local Rembert Dodoens, également médecin de la ville pendant 33 ans. Son œuvre majeure sera le « Cruydenboeck » (ancienne orthographe), dans laquelle il répertorie non seulement toutes les herbes connues en latin, mais y donnera une traduction en néerlandais afin de mettre le livre à la portée de tous. D’autre part, chose rare pour l’époque, il a non seulement catalogué toutes les herbes connues, mais en donnait également les propriétés et leur usage. Il y a également un jardin de roses, magnifique en mai ce qui n’était pas encore le bon moment. La ville est aussi tristement célèbre pour la caserne Dossin où furent rassemblés Juifs et Tziganes pour le camp d’extermination d’Auschwitz. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, puisque dans la province d’Anvers donc en territoire flamand, Malines n’est pas un fief de l’insupportable NV-A, mais au contraire est une ville où le collège est formé d’une alliance bourgmestre et échevins écolos néerlandophones, du parti libéral et socialistes néerlandophones. Inutile de commenter ce paragraphe, je ne répondrai pas, il est mis là parce que je ne voudrais pas que l’on croit que je fréquente et cautionne des extrémistes flamands. Seulement, j’aime bien la langue de mon enfance et retrouver ma copine me permet de la pratiquer de temps à autre. Mon amie habite à deux pas du fameux palais de Marguerite d’Autriche, désormais transformé en palais de justice – on peut cependant en photographier l’entrée, mais avec ma veine habituelle, on y procédait à des travaux, il m’a fallu choisir les angles pour éviter les camionnettes et échafaudages !
la façade du palais de justice (ancien palais de marguerie d'autriche)
et le chemin vers la place du marché
Non loin du palais se trouve l’église du Béguinage, devant elle se trouve la rue qui mène à la Place du Marché, à deux pas de la cathédrale St-Rombouts.
place du marché, à deux pas de la cathédrale st-rombouts
Tout comme Bruxelles a sa mascotte (Manneken Pis), Malines a la sienne surnommée « Opsignoorke » ; sa statuette rappelle l’histoire de la poupée sculptée que l’on lançait pendant le cortège afin qu’elle retombe sur la toile = Malinois et Anversois étaient au 18ème siècle en chamailleries et rivalités constantes ; lors d’un cortège au 18ème, les lanceurs la projetèrent un peu trop haut et elle s’en alla vers la foule. Un spectateur anversois leva les bras pour se protéger et les Malinois, pensant qu’il voulait la leur voler, rouèrent le pauvre type de coups. Depuis, la poupée appelée précédemment « Sotkop » (= le fou), devint « Opsignoorke ».
"opsignoorke" et une admiratrice
En dehors de me rendre à Malines pour donner mes bouquins anglais lus ces derniers mois à mon amie (enchantée faut-il le spécifier – qui en retour, pour me remercier, m’a offert 2 chouettes bouquins – comment voulez-vous vider une PAL dans de telles conditions), nous avions envie de retourner ensemble au sympathique petit troquet « Nostradamus », à la décoration tout ce qu’il y a de plus kitchissime que j’adore.
En plus d’une déco rigolote et très particulière, la cuisine y est excellente – notamment les plats végétariens. C’est avec plaisir que je partage les photos de cet endroit.
c'est par là et vaut le détour