Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
mon bonheur est dans la ville
5 octobre 2010

LE TRIOMPHE D'ELEANOR, de Mary-Elizabeth Braddon

51FJ04XS6QL__SL500_AA300_

Titre original = Eleanor’s Victory

Elle était si heureuse en arrivant à Dieppe la jeune Eleanor Vane, âgée de quinze ans, en songeant qu’elle allait enfin retrouver son très cher papa à Paris. Elle avait eu une enfance tellement heureuse auprès de lui, même s’il avait gagné et perdu plusieurs fortunes.

Désormais les temps sont durs pour eux, mais peu importe à Eleanor, ce n’est pas d’argent dont elle a besoin et être réunie à son papa est pour elle la vraie richesse.

Le lendemain  de son arrivée à Paris, son père et elle fêtent dignement l’événement, le père ayant reçu, d’une des filles de son premier mariage, sa pension et de l’argent pour le pensionnat d’Eleanor. Hélas, l’homme est faible – en retournant chez eux, Eleanor et George Vandeleur Vane rencontrent deux vieilles connaissances du père ; la jeune fille retourne seule dans leur entresol, elle ne reverra jamais son papa. Lorsqu’elle apprend l’affreuse vérité = son père s’est suicidé, laissant un mot d’explication, pour la douce Nell il ne fait aucun doute que le suicide de son père est une forme de meurtre – on a poussé son père à ce geste de désespoir après qu’il eut perdu tout l’argent au jeu.

Recueillie par des amis artistes, Eleanor Vane va passer deux années dans la petite communauté des Pilastres, à Londres-Bloomsbury, entourée d’affection, aimée de tous car elle allie réellement la bonté à la beauté. Seulement, il ne faudrait pas croire que Nell ait oublié le vœu formel qu’elle a fait de retrouver celui qu’elle considère comme l’assassin de son père. Aussi n’est-elle guère contente lorsque sa demi-sœur, l’hautaine Hortensia, lui trouve un emploi de dame de compagnie quelque part dans la campagne.

Par égard pour ses amis, elle accepte cependant, se lie d’amitié avec l’adorable Laura, dont elle a la charge, ainsi qu’avec le tuteur de cette dernière. Jusqu’au jour où, enfin, par le plus grand des hasards, elle est face à celui qu’elle recherche.

Malgré le mariage avec Gilbert Monckton, le tuteur de Laura, Eleanor Vane refuse de faillir à ce serment qu’elle s’est fait à quinze ans, quitte à gâcher toutes ses chances d’être elle-même heureuse car la vengeance a toujours un goût profondément amer.

Figurant depuis un certain temps dans l’une de mes PAL (celle qui ne s’écroule pas), ce classique de la littérature gothique anglophone m’interpellait régulièrement – tant qu’à être « en panne de lecture », pourquoi ne pas m’intéresser à celle que l’on surnommait « l’Agatha Christie » de l’époque victorienne… Qu’est ce que c’est que cette manie de toujours vouloir  coller des étiquettes, je ne m’y ferai jamais.

S’il faut comparer Ms. Braddon à quelqu’un, je la comparerais à Louisa May Alcott, à l’époque où elle écrivait ses romans autres que « Little Women », parce que ce roman de M.E. Braddon est totalement dans la ligne de cette époque.

Il y a un côté très désuet à ce roman charmant, qui me rappelle certains feuilletons que lisait ma chère grand-mère pour apprendre le français (flamande auto-didacte).

J’ai suivi d’un œil amusé (quelquefois un peu ironique je l’avoue) les péripéties de la jeune Eleanor, au cœur foncièrement bon mais à la nature passionnée dans le but de faire triompher la vérité sur la mort de son père, sur la fortune volée.

Il me semble que le style ait quelque peu vieilli malgré tout, mais je suis très heureuse d’avoir craqué devant les péripéties de cette jeune héroïne très déterminée dans son envie, son besoin même, de réparation et de justice.

Personnage un peu stéréotypé, comme les héroïnes victoriennes, elle est entourée d’une galerie de caractères qui paraissent assez tranchés au départ, mais peu à peu on découvre que tous les « blancs » et tous les « noirs » ont tout de même quelques nuances de gris.

Ce n’est pas surprenant que l’on ait aussi comparé Mary-Elizabeth Braddon à Wilkie Collins ; non seulement étaient-ils contemporains mais « Le Triomphe d’Eleanor » entre bien dans le même style de roman que ceux du maître du roman policier victorien.

Ms. Braddon est surtout célèbre pour son roman « Lady Audley’s Secret », qui lui valut gloire et fortune.

A lire donc par les amateur(e)s du genre, mais les autres peuvent aussi.

Publicité
Publicité
Commentaires
N
ok, aucun problème, si tu changes d'avis, le livre est toujours là !
Répondre
C
Je te remercie mais moi aussi j'en ai un dans ma PAL (mais en français). C'est pour ça que je te disais qu'il fallait que je le lise pour voir :)
Répondre
J
J'ai déjà noté Le secret de Lady Audley et je note aussi celui-ci ! Comme ça, j'ai le choix ;) Et puis j'adore cette période !
Répondre
N
faut vraiment que je vérifie s'il est dans ma PAL ou pas<br /> LOL
Répondre
N
effectivement L.M. Alcott écrivait des petits romans à sensation, publiés en feuilletons, pour faire vivre sa famille. C'est le passage autobiographique dans "Little Women" où le professeur Baer critique Jo March pour ce qu'elle publie et qu'il trouve nul.<br /> <br /> J'ai un de ses romans chez moi, en anglais of course, si tu le veux, je te l'envoie ou te le donne si tu passes à bruxelles
Répondre
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 85 226
Archives
Derniers commentaires
Publicité