MY LIFE IN RUINS, de Donald Petrie
Titre français = Vacances à la Grecque
Georgia Ianakopolis est professeur d’histoire, passionnée de Grèce antique, mais obligée de travailler en tant que guide touristique pour cause de difficultés d’emploi. La gérante du bureau de tourisme pour lequel elle travaille ne l’aime pas trop, supporte mal cette jeune femme érudite qui préfère parler de choses intéressantes plutôt que de trimbaler ses touristes de plage en boutique. Le problème c’est que les touristes jugent ses voyages « moyen », c'est-à-dire ennuyeux !
Ce n’est pas comme le collègue Nico, qui a droit au bus le plus perfectionné, aux hôtels les plus beaux.
Pourtant « sa » Grèce antique, elle l’aime, et elle aimerait la partager avec des gens qui n’en ont rien à faire ! Prof d’histoire prenant ce rôle fort au sérieux, cataloguée de pas assez «amusante » en fonction des critères des touristes – il faut dire qu’elle hérite toujours des touristes balourds, peu intéressés par la culture et l’Histoire de la Grèce.
Comme elle, c’est l’histoire et la culture qui l’intéressent, ses groupes qui attendent autre chose de leur voyage ne lui donnent jamais de bonnes notes.
Le nouveau voyage ne va pas arranger les ennuis de Georgia qui doit à nouveau se coltiner le bus le moins bien entretenu de l’agence – avec au volant, un ours très mal léché et de plus, Nico a décidé de saper le moral de sa collègue mais également des voyageurs ; champion des faux-jetons, il espère une augmentation avantageuse si sa collègue est renvoyée.
Bref la vie n’est jamais simple et surtout pas avec un groupe aussi hétéroclite et assez bas de gamme ; il n’y a pas que le groupe qui soit bas de gamme, les hôtels du tour operator ne sont pas non plus des modèles de confort.
Ajoutez à cela un chauffeur qui ne connaît pas l’usage du peigne et de la politesse, avec un autocar où rien ne fonctionne convenablement, et le tableau de vacances idyllique tombe à l’eau.
Parmi les voyageurs d’un genre assez disparate (vieux couple dont elle est kleptomane, couple snob avec fille boudeuse, couple d’Américains qui transformeraient « tout ça » si on les laissait faire, les Australiens et leurs problèmes d’intestins, les Espagnoles dragueuses de service, le jeune Américain venu se trouver une femme, le jeune homme d’affaires pendu au ellulaire), il y a Irv Gideon, un veuf qui n’hésite pas à rabrouer Georgia pour qu’elle se décoince un peu.
Il lui conseille aussi de regarder le chauffeur avec d’autres yeux, plutôt que de le prendre de haut. Bref, qu’elle profite un peu de la vie au lieu de tout prendre au sérieux. Georgia va devoir présenter les choses autrement, enjoliver la vérité, ne plus citer de dates, bref s’adapter aux souhaits du groupe qui préfère l’anecdote à l’Histoire.
Nia Vardalos est un Georgia sensible, effectivement assez coincée dans son histoire de la Grèce antique, qui va tout de même finir par se décontracter et apprivoiser peu à peu son groupe.
Richard Dreyfuss en vieux comique de service fait une savoureuse composition ; il est d’une gentillesse à toute épreuve, souhaitant réellement que ce voyage « rasoir » se transforme en une partie de plaisir pour tout le monde, à commencer par leur guide.
Il est évidemment quelque peu caricatural en vieux croûton amateur de gaudriole, mais il n’est pas le seul à être caricatural = la guide l’est aussi, les autres voyageurs le sont vraiment beaucoup, ce sont vraiment un bel exemple de têtes à claques mais cela ne va pas durer comme on s’en doute.
Parmi ces voyageurs on retrouve le couple snob interprété par Ian Ogilvy et Caroline Goodall ; Harland Williams et Rachel Dratch sont les Américains qui veulent tout transformer ; etc.
Dans le rôle de l’odieux collègue Nico, il y a Alistair McGowan qui offre une belle caricature de ce que sont beaucoup de guides se sentant obligés de faire le pitre pour amuser leurs voyageurs. Pathétique.
Alexis Georgoulis va s’avérer un chauffeur nettement plus séduisant que ce qui apparaît au prime abord. A la fin du film, l’acteur débarrasser de son accoutrement « barbe, cheveux trop longs et tenue négligée » est vraiment très beau.
Et surtout, il ne faudrait pas oublier la toute grande vedette de ce film : la Grèce et ses paysages somptueux, que j’ai été ravie de revoir.
Alors que désormais l’Acropole est fermé aux touristes afin de protéger le site, le réalisateur Donald Petrie a reçu l’autorisation exceptionnelle d’avoir accès au monument grâce à l’intervention de la vedette principale de son film.
Les autres lieux de tournage furent Olympie, Delphes, Epidaure.
Bien qu’interprété également par Nia Vardalos, « My Life in Ruins » n’est pas du tout la suite de « My Big Fat Greek Wedding ».
Le scénario a été écrit par Mike Reiss, scénariste des « Simpson » qui s’est basé sur ses multiples expériences de voyages – Nia Vardalos a participé à l’écriture.
Quant au réalisateur Donald Petrie, il a l’habitude des comédies romantiques, sans prétention : « Richie Rich, Miss Congeniality, Mystic Pizza, How to lose a guy in ten lessons, etc. »
« My Life in ruins » (jeu de mots sur la vie pas très plaisante de notre guide) est une histoire totalement prévisible dès les premières scènes et un joli voyage d’une heure et demie, qui sera probablement vite oublié mais qui fait passer un moment de vacances.