LES QUATRE SAISONS d'ISIDORE & HELENE DE RUDDER

Isidore Liévin De Rudder, né à Bruxelles en 1855, était fils d’un fabricant de plâtres ornementaux. Il s’inscrivit à l’académie des beaux-arts de Bruxelles en 1868 ; il y suivra les enseignements du sculpteur E. Simonis. Il enseigna également dans cette académie.

Il était à la fois peintre, sculpteur et dessinateur de la période Art Nouveau. Bien que la sculpture ait occupé la plus grande part de sa production artistique, il dessinait aussi beaucoup d’objets décoratifs et de bijoux, tant pour la fonderie Luppens que pour les ateliers Wolfers.

Il créa aussi une très belle série de cartons pour les broderies de son épouse Hélène du Ménil, ainsi que pour des panneaux décoratifs en céramique émaillée.

Il obtint le deuxième prix de Rome en sculpture en 1882 ; ce prix lui permit de voyager  en Allemagne, France et Angleterre.

Le musée de la céramique d’Andenne (Belgique) conserve plusieurs de ses œuvres. D’autres œuvres sont conservées au musée d’Ixelles et d’Anvers.

Isidore De Rudder est mort à Uccle (Bruxelles) en 1943.

Ce sont 4 de ces très beaux cartons dessinés qui servirent aux « QUATRE SAISONS », tapisseries réalisées par Hélène De Rudder, née du Ménil, que j’ai le plaisir d’aller revoir à chaque fois que je me rends au joli musée de la dentelle et du costume dans le centre de Bruxelles.

Et à chaque fois que je vois ces tapisseries, je regrette de ne pas m’y rendre plus souvent tant il y a à mes yeux de la magie dans ces tapisseries qui m’émeuvent par leur délicatesse, par la finesse des traits, par la douceur  des scènes et des personnages =

Le printemps = une jeune mère pleine de tendresse soulève un joli bébé dans des linges aussi fins et délicats que de la mousseline ; elle lui fait admirer l’arbre en fleurs près duquel ils sont assis. Autour d’eux, des petites filles aussi ravissantes les unes que les autres, des fleurs et des rubans dans les cheveux ; non loin d’elles, des cygnes pleins d’élégance se trouvent près de la berge. Le bébé semble beaucoup d’amuser avec un cabri qui tente de grignoter ses voiles.

L’été, où le beau jeune homme conte fleurette à une jeune fille qui baisse modestement les yeux, alors qu’un chevreau est installé, très à l’aise sur ses genoux. Dans le fond, comme un hommage à Pieter Bruegel et son tableau « la chute d’Icare », on remarque des paysans qui s’activent dans les champs. Aux pieds du beau jeune homme, un chien prend son mal en patience – on l’entendrait presque soupirer d’ennui.

L’automne =  une autre jeune mère allaite son bébé, alors qu’un paon semble regarder avec un certain  effroi la nature morte à l’autre bout de la pièce, où des oiseaux et un sanglier ont été abattus en vue d’un festin. Auprès de la jeune mère, une petite fille assise déguste les raisins.

Et finalement l’hiver, tout aussi plein d’amour et de tendresse que les autres scènes. Une petite fille offre une branche de gui à sa grand-mère qui lui fait comprendre qu’elle doit être silencieuse car le grand-père s’est endormi dans son fauteuil.

Autour de chaque tapisserie figurent de multiples symboles représentatifs des saisons, à commencer par les signes astrologiques représentant les mois des saisons concernées.

Les tapisseries furent réalisées fin 19^ème et début 20^ème siècles.

On dit qu’une grande partie de l’œuvre d’Isidore De Rudder fut influencée par la Renaissance italienne – je pense qu’il y a une partie de vrai dans cette affirmation, lorsque je regarde ces superbes tapisseries aux tons très doux, un peu passés, d’ocre, de blanc, d’ivoire ou de rouge foncé. C’est d’autant plus évident dans les toilettes du vieux couple de l’hiver.

Comments

[niki]

celles de vivaldi accompagneraient celles-ci avec bonheur et les compléteraient admirablement

[Teki]

Je ne connaissais pas ces quatre saisons là, je ne connaissais que celles de Vivaldi ;)