Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
mon bonheur est dans la ville
10 décembre 2009

THE LOST ARMY OF CAMBYSES, de Paul Sussman

512Rkh_2B8p0L__SL500_AA240_ 

Titre français = L’Armée des Sables

416GRZSHRRL__SL500_AA240_

1ère enquête de l'inspecteur Yusuf Khalifa

 

Dans le désert on dit que la tempête de sable est l’expression la plus terrible de la colère de la divinité.

En l’an 523 avant JC, le pharaon perse Cambyses envoie une armée à travers le désert égyptien afin de détruire l’oracle de l’oasis de Siwa ; selon la légende, une tempête de sable détruisit cette armée. Depuis toujours, retrouver l’armée perdue de Cambyses est l’un des rêves de tout archéologue, mais cette armée exista-t-elle réellement ?

Deux siècles et demi plus tard, l’Egypte est la proie d’attentats tous dirigés contre les Occidentaux, que ce soient d’innocents touristes ou l’ambassadeur des Etats-Unis ; ces attentats sont le fait d’un homme recherché par toutes les polices du monde = le chef des intégristes musulmans, Sayf al-Tha’r, partisan d’un islam pur et dur, bien décidé à mener sa guerre sainte contre tous les Kufr, c'est-à-dire les infidèles qui gangrènent l’Egypte, s’enrichissent à ses dépens.

Quiconque se met en travers de sa route sera détruit. Mais l’homme recherché est rusé, il est réfugié au Soudan et mène toutes ses actions de là.

 

La scientifique Tara Mullray arrive au Caire ; elle espère se réconcilier avec son père, un archéologue renommé avec qui les relations ne furent jamais aisées.

A Luxor, l’inspecteur Yusuf Khalifa enquête sur un corps horriblement mutilé trouvé sur les berges du Nil ; à l’évidence toutes les blessures n’ont pu être causées par les hélices d’un bateau mais bien par un instrument ressemblant à une lame. Le cadavre du Nil est celui d’un homme vivant d’expédients et petits trafics en tous genres.

L’attention du policier se porte alors sur un entrefilet dans un journal, concernant un marchand d’antiquités, retrouvé assassiné sauvagement dans sa boutique ; malgré l’antagonisme de son supérieur qui méprise cet inspecteur - ayant fait des études d’histoire et d’archéologie avant de les abandonner pour faire vivre sa famille après la disparition de son frère aîné – Khalifa part pour le Caire et de ce qu’il y apprend, un objet de valeur inestimable semble avoir été l’objet d’une transaction entre son mort et le marchand d’antiquités. Celui-ci a été torturé de la même manière que le mort du Caire.

 

Au Caire, Tara Mullray râle sec : son père ne s’est pas pointé à l’aéroport, leurs retrouvailles commencent mal !

Elle se rend donc à Saqqara, lieu des fouilles du professeur Mullray et là retrouve son père,  mort d’une crise cardiaque. Cette mort paraît tout à fait naturelle, pourquoi dès lors Tara a-t-elle l’impression d’être observée, suivie ? la jeune femme devient persuadée que sa vie est menacée et lorsqu’elle en parle à l’attaché d’ambassade prêt à l’aider pour les formalités, elle comprend qu’on la prend pour une paranoïaque.

Plus vite elle aura terminé les formalités, plus vite elle pourra retourner à Londres.

 

Tara veut en savoir plus et par le plus grand des hasards rencontre Daniel Lacage, un homme qu’elle aima quelques années auparavant, mais qui laissa sa passion pour l’archéologie l’emporter sur son amour pour elle. Daniel espérait revoir le professeur Mullray ; désolé par la mort de son vieil ami, il prend les inquiétudes de Tara très au sérieux et ensemble, ils entreprennent une sorte de chasse au trésor afin de retrouver un objet que tout le monde réclame à la jeune femme, qui n’a évidemment pas la moindre idée de ce dont il s’agit.

 

Ce qui est certain c’est que non seulement les autorités britanniques et américaines veulent cet objet, mais aussi Sayf al-Tha’r qui envoie son homme de main, le sadique Dravic sur les traces de Tara Mullray et Daniel Lacage. L’inspecteur Khalifa, de son côté, a été envoyé sur une voie de garage sous prétexte de promotion, car lui aussi s’occupe d'un peu trop près de cette affaire.

Autour de tous les protagonistes, les morts tombent les uns après les autres sous les coups des assassins, mais d’après certaines informations, il existerait aussi un trafic d’antiquités égyptiennes au sein de l’ambassade britannique, ce qui pourrait expliquer le manque d’aide apporté à Tara Mullray. Que ce soient les fanatiques intégristes islamistes ou d’autres ennemis tout aussi dangereux, la vie des deux jeunes gens et de l’inspecteur est menacée de tous côtés.

 

Amateurs de thrillers d’aventures à la Indiana Jones, avec suspense à pratiquement toutes les pages, ce livre est pour vous.

Bien écrit et passionnant de bout en bout, dans des aventures dignes d’Indiana Jones avec – ce qui ne gâte rien – une bonne documentation historique.

Par contre, quelque chose de parfaitement inutile dans cette histoire au demeurant passionnante, sont les fantasmes sexuels de l’ex-archéologue devenu l’homme de main du chef intégriste religieux. Non seulement, il assassine les gens avec un plaisir non déguisé, mais l’auteur ajoute une scène de presque viol qui n’apporte strictement rien à l’histoire si ce n’est d’accentuer le sadisme du personnage. Est-ce dans le but de le rendre encore plus odieux qu’il ne l’est (si c’était possible d’ailleurs) ?

 

Je regrette que l’auteur Paul Sussman qui est un érudit (et un égyptologue reconnu) ait trouvé nécessaire d’inclure ce type de détail, son roman n’en avait nul besoin car il est palpitant de bout en bout.

C’est un passionnant roman d’aventures dans un style « Indiana Jones », que n’aurait pas décrié Robert Ludlum ou Clive Cussler, avec des rebondissements et coups de théâtre à chaque chapitre.

 

Par contre les personnages de Tara Mullray et le quelque peu ambigu Daniel Lacage sont sympathiques, on tremble pour eux à toutes les péripéties et situations dramatiques dans lesquels ils sont fourrés.

Et je ne vous parle même pas du dénouement final, qui est la surprise des surprises.

L’inspecteur Yusuf Khalifa, de son côté, est un homme sobre, aimable, érudit dont la vie a été marquée par la disparition d’un frère très aimé, qui regrette d’avoir dû abandonner des études passionnantes mais il faut bien manger dans la vie, surtout lorsqu’on est jeune marié avec un bébé.  Depuis sa famille s’est agrandie et il attend une promotion que semble retenir son désagréable supérieur, qui le trouve arrogant parce qu’il a fait des études.

Khalifa est le contraire justement d’un homme arrogant, il est très humain, compatissant, à l’écoute de ses intuitions dans une enquête plutôt que de s’arrêter aux simples faits. D’après ce que j’ai compris de l’auteur, l’inspecteur Yusuf Khalifa est devenu un personnage récurrent dans le monde des polars archéologiques.

Ce qui ne gâte rien avec ce roman est que Paul Sussman - contrairement à beaucoup de journalistes ou professeurs d’université qui s’improvisent écrivains (Christian Jacq, par exemple ou Matt Bondurant) – écrit bien, le texte est très plaisant, les phrases bien tournées et le vocabulaire choisi, ce qui ajoute au plaisir de lecture bien évidemment. Par ailleurs, les archéologues et égyptologues reconnaissent la justesse des parties historiques de ce roman.

 

Bref un auteur qui vaut d’être découvert, un roman que l'on peut qualifier de lecture de vacances, délassant et passionnant à la fois.

 

Cambyses_II_lost_army

Publicité
Publicité
Commentaires
S
ça ne m'étonne pas, PG, j'ai souvent pensé à toi en le lisant, car cela ressemble beaucoup aux livres que tu aimes - j'espère qu'il te plaira si tu le lis sinon quelle responsabilité pour moi !!!
Répondre
L
Il est, désormais, sur ma liste pour la biblio.
Répondre
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 85 240
Archives
Derniers commentaires
Publicité