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mon bonheur est dans la ville
25 octobre 2009

WHATEVER WORKS, de Woody Allen

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Ecrit et réalisé par Woody Allen 

19063647_w434_h_q80A New York Boris Yelnikoff est le typique exemple de l’intello misanthrope = pour lui la race humaine est un ramassis de vers de terre, tous plus bêtes que les autres, bigots ayant besoin de se raccrocher à un dieu parce qu’ils sont incapables de penser par eux-mêmes, qui de toute façon ne pensent pas, alors que lui Boris est un vrai génie.

Il est vrai qu’il est un ancien prof d’université, plus exactement en physique quantique, qui fut même nommé pour le Nobel de physique.  Il était marié à une femme intellectuellement brillante mais qui s’est quand même lassée de son hypocondrie et de ses crises d’angoisse à 4 heures du matin. Boris a même fait une tentative de suicide en se jetant par la fenêtre, il a abouti sur la marquise un peu plus bas et depuis il boîte (Crétins de médecins !).

Il y a belle lurette que Jessica, son épouse, s’est lassée et l’a quitté ; Boris désormais vivote en donnant des leçons d’échec à des enfants qu’il prend plaisir à insulter ; le reste du temps il le passe avec ses potes, qui ont la patience de le supporter. Et ils ont du mérite car pour Boris rien n’est jamais positif, mais alors rien de rien.

19079665_w434_h_q80Débarque un soir sur le pas de sa porte la jolie Melodie Saint Anne Celestine ; elle arrive de son Sud profond, est sans domicile et affamée. Malgré ses réticences, Boris la laisse dormir chez lui après avoir entendu son histoire = elle a fui son Sud profond après la séparation de ses parents ; son père a quitté sa mère avec la meilleure amie de celle-ci ; ensuite ils ont tout perdu et elle, Melodie, voulait fuir ce milieu où l’idée fixe de sa mère était de l’inscrire à des concours de beauté.

Pour Boris elle représente la quintessence de la crétinerie humaine, mais peut-être pas tout à fait…

19063649_w434_h_q80Ses copains le taquinent, se demandent à quoi elle ressemble cette jeune femme qui est déjà depuis plusieurs semaines chez leur copain qui déteste les femmes ! Pourtant, malgré leurs différences, Boris et Melodie – qui entretemps a trouvé un boulot de promeneuse de chiens – s’entendent suffisamment au point qu’il l’épouse ; il faut dire qu’elle est très différente de son ex ; elle ne lui en veut pas de paniquer à 4 heures du matin et regarde des vieux films avec lui ; elle lui fait la cuisine (même s’il se plaint d’un ulcère qu’il n’a pas) ; elle accepte qu’il soit hypocondriaque et l’accompagne aux urgences. Que peut-on désirer de mieux ?

Evidemment, comme le dit le principal intéressé : les situations les plus idylliques ont une fin, puisque tout ici bas finit tôt ou tard ; il n’est pas que misanthrope notre Boris, il est aussi un pessimiste de la pire espèce. Arrive chez lui et Melodie, la mère de cette dernière qui s’évanouit en apprenant que sa fille est mariée à ce vieux croûton athée. Elle est la typique et superficielle « Southern Belle » pour qui compte seulement les apparences et, bien qu’elle considère l’appartement de Boris comme le pire des taudis, elle s’incruste. Jusqu’à ce qu’un des potes de Boris, le prof de philo, se prenne d’intérêt pour elle et pour les photos qu’elle fait.

19079666_w434_h_q80La vie prend alors une toute autre tournure pour la belle Marietta Celestine = elle devient non seulement la maîtresse du pote de Boris, mais aussi du pote du pote ! et devient la coqueluche de Greenwich par ses photos et collages. Cela ne l’empêche pas de comploter afin de réunir sa fille avec un charmant jeune acteur, Randy Lee James, qui est tombé amoureux de Melodie ; cela arrange merveilleusement Marietta qui déteste son gendre. Et Melodie commence à sentir très attirée par le charmant jeune homme qui n’est pas aussi négatif que son Boris. C’est un bol d’air frais que de rencontrer un homme qui aime s’amuser un peu dans la vie.

19103743_w434_h_q80Comme si avoir sa « belle-mère » sur la bosse ne suffisait pas, voilà que débarque le père de Melodie, qui se met immédiatement à genoux (c’est une manie chez ces cathos coincés !) et prie afin que sa femme et sa fille lui reviennent. Lui au moins ne s’est pas évanoui en apprenant le mariage de sa fille !

Boris et Melodie l’entraînent au vernissage de Marietta où le malheureux John Celestine comprend que sa femme a vraiment beaucoup changé. Du coup, il part se saoûler dans l’un des multiples bars de New York, où il rencontre Howard Kaminsky, un homosexuel qui vient d’être largué par son petit ami. De confidence en confidence, Howard comprend que John Celestine serait peut-être « gay » lui aussi, et après l’avoir encore fait boire un peu, ils se retrouvent dans l’appartement d’Howard – plus précisément dans sa chambre  à coucher.

Peu après, Melodie avoue être amoureuse de Randy et notre Boris, bien que ceci confirme ses prévisions les plus négatives, se jette à nouveau par la fenêtre … et se rate une fois encore. Cette fois-ci, point de marquise mais une sympathique jeune femme, qui se dit medium.

Plus tard, tous les couples se retrouvent chez Boris pour fêter le nouvel-an  bien qu’il ait horreur de ce genre de festivités … qu’il dit !

Je n’avais pas entendu beaucoup de bien à propos de ce film de Woody Allen (je crois qu'il y a vraiment beaucoup de gens qui n'ont pas le sens de l'humour), aussi me suis-je demandé depuis 3 semaines si j’y allais ou pas. J’aurais eu bien tort de ne pas y aller car j’ai ri du début à la fin.

19133665_w434_h_q80C’est l’un des meilleurs Woody Allen depuis longtemps, même meilleur que « Scoop ». Il a eu bien raison de sortir ce scénario -  vieux de 30 ans – de ses tiroirs et de l’adapter.

L’acteur principal, Larry David, qui interprète Boris Yelnikoff parvient même à pratiquement ressembler à Woody Allen ; en tout cas, son débit est totalement « allenien ». C’est d’ailleurs une constante dans les films de Woody Allen : même quand il n’y joue pas, on sent bien sa « patte ».

Il est absolument impossible évidemment de transmettre l’humour de cette histoire et des propos de Boris, qui sont tellement négatifs qu’ils en sont à hurler de rire. Comme bien souvent, le principal protagoniste est celui qui raconte l’histoire et là, Boris, prend sans arrêt les spectateurs de la salle en aparté, ce qui fait rire ses copains qui disent qu’il n’y a personne.

Tout y passe dans le plus pur style Woody Allen = ses réflexions sur le monde, la religion, le sexe, le mariage etc. C’est un festival d’humour grinçant comme seul Allen nous y a habitués ;

19079681_w434_h_q80Il est entouré d’une brochette d’acteurs, pas tous très connus, mais tous très drôles dans un genre très pince-sans-rire – presque involontairement d’ailleurs =

La mignonne Melodie est interprétée par Evan Rachel Woods, une jeune actrice qui a tourné des petits rôles dans pas mal de films jusqu’à présent.

Sa mère, la bigote Marietta qui va se découvrir très différente dans le milieu intello-artistique newyorkais est jouée avec brio par Patricia Clarkson ; elle est vraiment très drôle.

Tout comme est très amusant le personnage du père, John Celestine, joué par Ed Begley Jr.

Le sympathique jeune homme qui « vole » Melodie est joué par un nouveau venu pour moi, Henry Cavill qui est connu pour son rôle dans « The Tudors », semble-t-il.

Il y a encore la sympathique jeune femme sur laquelle Boris a atterri lors de sa 2ème tentative de suicide, Helena, interprétée par Jessica Hecht. On l’a vue récemment dans « Dan in real life ».

Quant à l’un des amants de Marietta, le prof de philo, il est joué par Olek Krupa, qui semble être un spécialiste des seconds rôles dans de nombreux films. Le bel Howard qui séduit John est joué par Christopher Evan Welch

Il est amusant de voir qu’au fur et à mesure des relations de Boris et Melodie, ou Marietta et sa clique d’intellos, tout le monde se met à parler et penser un peu différemment du début du film, chacun ayant un peu absorbé les pensées des autres.

Ce qui est, selon moi, un petit pied de nez de la part de Woody Allen à tous les intellectuels et crétins du monde !

Malgré ce que dit Boris au début du film, pour se moquer un peu des spectateurs, ce film est un excellent « feelgood movie » dont on sort en s’étant un peu moqué de soi-même et de la terre entière. Cela fait beaucoup de bien au moral.

Le scénario « abandonné » avait été écrit pour l’acteur Zero Mostel ; c’est après le décès (suicide) de ce dernier que Woody Allen le laissa de côté pour 32 ans.

Il avait déjà utilisé le comédien Larry David dans « Radio Days », cependant c’était un très petit rôle et le comédien n’était pas convaincu de parvenir à « entrer » dans un texte aussi volubile !

Quant à l’interprète de Melodie, Evan Rachel Woods confirme que, bien qu’elle ne soit pas un génie, ce fut quand même un peu difficile d’entrer dans la peau d’une idiote complète. C’est aussi cela le don de Woody Allen : parvenir à faire en sorte que personne ne se prenne au sérieux et accepte l’autodérision.

Quant à Woody Allen il ne nie absolument pas être semblable au personnage de Boris, à savoir « misanthrope et allergique à la race humaine, hypocondriaque et angoissé ».

Ce qui est sûr, c’est qu’il adore l’anticonformisme et être libre de dire ce qui lui plaît par l’entremise de ses personnages. Le film est vraiment réjouissant ; l’humour fuse d’une réplique à l’autre, mais avec beaucoup de légèreté finalement. C’est cynique et hilarant.

Surtout ne pas penser que l’histoire est autobiographique, même si le personnage principal ressemble à Allen, c’est une petite chronique de rencontres (peut-être) improbables, jouant sur les contrastes des personnalités.

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