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mon bonheur est dans la ville
12 octobre 2009

DISTRICT 9, de Neill Blomkamp

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Co-scénariste Terri Tatchell. Produit par Peter « Lord of the Ring » Jackson

19146650Quelques vingt années passées un vaisseau-mère extra terrestre est venu se fixer au-dessus de Johannesburg et y est toujours; à l’époque un module s’était détaché du vaisseau pour atterrir mais aucune trace n’en a été trouvée. Les extra-terrestres ont obtenu asile sur terre mais compte tenu des différentes de culture ils ont volé et détruit beaucoup de choses.

19155283_w434_h_q80Du coup, la population terrienne n’a plus voulu les voir auprès d’elle et on a parqué ceux que les humains qualifient avec mépris de « crevettes » dans un camp, qui bien vite est devenu un quartier-taudis. Ce camp est connu sous le nom de « District 9 ». Dans ce quartier se trouvent aussi de trafiquants nigérians en tous genres, mais surtout d’armes.

19119466_w434_h_q80Une société militaire privée connue sous le nom de MNU (Multinational United) a décide de transférer tous les aliens dans ce qui deviendra le « District 10 », un lieu qui ressemble plus à un camp de concentration, mais qui est situé à 240 km de Johannesburg. Le programme de relocalisation a été confié à un type lambda nommé Wikus van der Merwe dont le beau-père est l’un des patrons de la MNU ; son travail consiste à présenter une feuille d’accord d’éviction et c’est au cours de cette opération qu’il découvre une sorte de « maternité extra-terrestre » dont il donne bien vite l’ordre de détruire les œufs par le feu afin de limiter les naissances.

Les évictions se poursuivent ; on découvre une sorte de laboratoire distillant un liquide noirâtre dans un petit conteneur ; un E.T. nommé Christopher résiste pendant que Wikus imprudemment ouvre le conteneur dont le contenu liquide lui saute au visage.  Ce même soir, Wikus commence à ressentir d’étranges phénomènes dans son corps ; il est évident qu’il a été contaminé par le liquide noir qui s’avère être du sang alien. Conduit à l’hôpital, on découvre que son bras gauche est devenu une « patte ».

L’ADN de Wikus se modifie, il a été contaminé par le sang alien. Le MNU l’emmène dans un lieu ultra secret où il découvre que les aliens sont utilisés par les médecins pour des expériences scientifiques. Lorsque les patrons de la MNU réalisent qu’il est désormais capable d’utiliser les armes aliens qui ne répondent qu’aux extra-terrestres,  les médecins décident de le découper avant que toute la mutation ne soit complète. Van der Merwe panique, à juste titre, et parvient à fuir.

19155282_w434_h_q80A partir de ce moment-là, il devient l’homme le plus recherché de Johannesburg  autant par les militaires payés par le MNU que par les trafiquants d’armes nigérians qui pensent qu’il faut en manger un morceau pour devenir comme lui et pouvoir utiliser les armes aliens qu’ils ont volées. Le seul  espoir de Wikus est l’extra-terrestre Christopher.

19136341_w434_h_q80J’aime bien la science-fiction mais j’ai toujours évité de voir la série des « Aliens » de Ridley Scott, sachant qu’elle contenait pas mal d’horreur et l’horreur, je n’aime pas ! Cependant, ayant entendu parler très positivement – pas plus tard que samedi au resto avec des copains - de ce « District 9 » qui ne contenait pas vraiment d’horreur, bien que cela se canarde tout de même pas mal dans la chasse à l’homme qui suit l’évasion de Wikus,  je me suis décidé à aller le voir. Je ne le regrette pas un seul instant.

Filmé partiellement sous la forme d’un reportage, avec des caméras dans certains lieux, avec des interviews de la famille et d’amis de Van der Merwe, le film tient en haleine de bout en bout.

19155285_w434_h_q80L’histoire est adaptée d’un court-métrage, également de Neill Blomkamp, tourné en 2005 et produit par Sharlto Copley qui interprète ici avec talent l’employé Wikus Van der Mere, tout fier d’une promotion qui va lui être fatale mais qui en même temps lui ouvrira les yeux.

Neill Blomkamp s’est inspiré d’événements durant l’époque de l’apartheid en Afrique du Sud ; selon lui, le lieu de tournage choisi s’imposait d’office puisque les « townships-taudis », les barbelés, existaient déjà.

Les événements qui inspirèrent le scénario tant du court-métrage que de ce long métrage eurent lieu dans la banlieue résidentielle de Cape Town en Afrique du Sud, appelé « Distrik Ses » en afrikaans) et où l’on évacua – par la force - 60.000 personnes  sous prétexte que le quartier était insalubre, devenu  des taudis où régnait la délinquance et la prostitution.

Difficile de ne pas voir dans ce film une métaphore sur le racisme et l’intolérance, une dénonciation formelle de toute forme de ségrégation et de xénophobie,  but annoncé par le réalisateur qui reçut le soutien de Peter Jackson.

Par ailleurs, j’ai réellement apprécié cette manière de filmer mi-documentaire, mi-cinéma.

19171054Tout comme "District 9",  le court-métrage « Alive in Joburg » qui l’a inspiré abordait ce même sujet de refus d'intégration raciale – métaphoriquement présentée sous forme d’extra-terrestres, rejetés de tous.

Les scénaristes et réalisateur veulent aussi, par ce film, dénoncer les liens unissant les multinationales et l’armée, dont les états ne voient pas le danger immédiat en leur confiant la gestion après privatisation.

Neill Blomkamp cite des films comme les Aliens, Terminators & Robocops, non pas comme référence mais reconnaît leur influence subliminale.

Les aliens de « District 9 » ont été conçus par la Weta Workshop ; Blomkamp a insisté pour que les dessinateurs donnent à ses extra-terrestres une allure d’insectes humanoïdes bipèdes ; ce n’est qu’ainsi, selon le réalisateurs, que les spectateurs pourraient s’identifier – toutes proportions gardées – à la persécution qui frappe les aliens.

Le film a été unanimement bien reçu par les critiques mais également par les spectateurs. Il faut bien reconnaître qu’il s’agit d’un film sur les extra-terrestres qui sort un peu des sentiers battus habituels des méchants aliens qui tuent tout ce qui bouge.

De plus, le piège du « happy end » a pratiquement été évité, ce qui est bien la preuve que nous ne sommes pas non plus ici dans une superproduction américaine.

Par contre, le gouvernement nigérian a été profondément choqué par la manière dont les Nigérians sont montrés dans le film = des assassins, trafiquants, véritables bêtes humaines, à la limite du cannibalisme.  Le ministre de l’information du Nigéria a demandé aux exploitants des salles de cinéma du pays de boycotter le film.

Par ailleurs, l’expression « prawn » (crevette) qu’utilisent les humains à l’égard des aliens fait référence à une nuisance réelle en Afrique du Sud : une grande sauterelle qui cause énormément de dommages.

En dehors de l’excellent Sharlto Copley déjà nommé, on trouve encore parmi les acteurs Eugene Khumbanyiwa en chef de la bande de Nigérians.

David James en Colonel Kobus Venter est tout aussi impressionnant en militaire sadique (ça c’est un pléonasme !).

Bref un excellent film d'action, de science-fiction, avec message humanitaire et sans trop de gros effets spéciaux.

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