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mon bonheur est dans la ville
20 septembre 2009

THE LEGEND OF THE SEVENTH VIRGIN, de Victoria Holt

The legend of the seventh virgin

Titre français = La Septième Vierge

Kerensa Carlee - dont le nom en dialecte des Cornouailles anglaises signifie « paix et amour » - était fascinée par le domaine St. Larnston et s’est juré qu’un jour elle en serait la châtelaine. Pour cela elle est déterminée à s ‘élever au-dessus de sa condition d’enfant des cottages.

La petite fille est profondément humiliée d’être illettrée, elle a bien compris que l’on ne s’élève de sa condition qu’en étant capable de lire, écrire, elle est encouragée dans ses ambitions par sa merveilleuse grand-mère, un peu sage-femme, un peu rebouteuse. Elle n’est par contre guère suivie par son jeune frère qui adore soigner les animaux et préfère devenir vétérinaire que médecin. Elle est aussi humiliée d’être une enfant des cottages, elle se veut, se sait différente à ce qu’elle considère comme des va-nu-pieds.

Heureusement, l’amitié que lui porte la douce Mellyora Martin, la fille du pasteur villageois, va lui permettre non seulement d’apprendre à lire et à écrire, mais aussi comment se comporter en société. Pour cela la petite fille choyée du pasteur ne vas pas hésiter à engager Kerensa dans la maison paternelle, afin de lui éviter d’être engagée comme bonne à tout faire par le régisseur du domaine. Hélas, le pasteur n’est guère en bonne santé et après sa mort, Mellyora devient la dame de compagne de Lady St. Larnston, femme exigente et dure, quant à Kerensa, malgré ses réticences à servir les autres, elle devient la camériste de la jeune et nouvelle épouse du fils aîné, femme passionnée et terriblement jalouse de son amie dont elle a perçu l’amour secret pour le mari.

La beauté, la passion, l’ambition de Kerensa sont telles que lorsque le plus jeune des deux fils St. Larnston la poursuit de ses assiduités, elle arrive à se faire épouser par lui, malgré le manque d’amour, et elle revient au château, la tête haute, plus arrogante que jamais à l’égard des gens de la campagne et même de son frère qui s’est permis de lui résister en refusant de devenir médecin, préférant la quiétude du foyer du vétérinaire où il a été accueilli comme un fils. Il a d’ailleurs remis sa sœur vertement à sa place, ce qui a provoqué une faille entre eux.

Lorsque Kerensa est enceinte, elle décide que lui, et lui seul, sera l’héritier du domaine à présent, toutefois les dettes de jeu de son époux risquent bien de compromettre cet héritage. Bien des péripéties attendent Kerensa et Mellyora avant que chacune trouve la bonheur ; c’est l’ami d’enfance Dick Kimber qui sauvera le domaine, mais sauvera-t-il la vie de Kerensa ?

Ecrit dans le plus pure style des romans gothiques chers au 19ème siècle, dans un style que n’auraient pas désavoué les sœurs Brontë ou Catherine Gaskell, « The Legend of the Seventh Virgin » décrit la vie dans un hameau des Cornouailles, où les habitants du hameau appartiennent au maître du domaine, comme son cheptel, où chasser dans les bois du domaine, où simplement s’y promener est passible de prison ou de travail forcé (donc gratuit) sur le domaine même.

Victoria Holt reproduit à merveille l’ambiance à la fois des campagnes et du château, la morgue des uns opposée à l’humilité et la résignation des autres.

Rarement une héroïne m’aura été aussi antipathique que cette Kerensa dont tout le comportement est antinomique à son patronyme ; il y a peu de paix et d’amour dans son caractère. Elle n’est guère aimable, arrogante à l’extrême. Son ambition, toute louable qu’elle soit la rend méprisante à l’égard de ceux qui ne sont pas menés par la même volonté. On la suit à travers ce voyage d’une quête personnalle, pendant plusieurs années de sa vie, de son enfance jusqu’à son mariage, sa maternité et finalement sa maturité. La route sera longue, les embûches nombreuses avant que Kerensa Carlee, devenue la jeune Lady St. Larnston, trouve enfin la paix du cœur et la sérénité, lui permettant enfin de mieux comprendre ses semblables de quel monde qu’ils soient issus.

La fin du l’histoire est intéressante, relativement atypique dans ce style de roman. Je l’ai lu avec intérêt, l’ayant retrouvé au fin fond d’une pile à lire, oublié depuis longtemps. Autour de l’héroïne principale, on côtoie quelques personnages intéressants, amusants ou cruels, toujours semblables à ces personnages si bien décrits dans les romans du dix-neuvième siècle.

Victoria Holt est l’un des multiples pseudonymes d’Eleanor Burford-Hibbert également connues sous le nom de Jean Plaidy, écrivain de romans historiques pour lesquels elle était particulièrement appréciée outre-Atlantique et outre-Manche. Elle connut son heure de gloire dans les années 50-60, étant à l’époque l’une des romancières les plus lues.

En raison des styles très différents dans lesquels Mrs. Hibbert écrivait sous ses différents pseudonymes, très peu de ses lecteurs soupçonnèrent qu’elle était en réalité une seule et même auteure : sous le pseudonyme de Philippa Carr, par exemple, elle écrivait de longues sagas familiales, alors que sous Victoria Holt, elle devenait un écrivain de romans gothiques comprenant des éléments de suspense. Quant à Jean Plaidy, sa spécialité était le roman historique que les puristes actuels considèrent avec une certaine condescendance, voire du mépris, et pourtant ils étaient - compte tenu des moyens de l’époque - fort bien documentés car Mrs. Hibbert adorait s’entourer de livres et ce depuis son plus jeune âge, encouragée en cela par son père.

J’apprécie particulièrement l’une de ses citations préférées : « N’ayant jamais de regrets. Si c’est bien, c’est merveilleux. Si c’est mauvais, c’est une expérience. »

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