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mon bonheur est dans la ville
30 août 2009

PASSE PASSE, de Tonie Marshall

18918402_w434_h_q80Darry Marzouki est dans une mauvaise passe : il faut placer sa mère atteinte de la maladie d’Alzheimer, il se fait enguirlander par son beau-frère à cause d’un ordinateur qui a disparu, son scooter est fichu ; de plus il est prestidigitateur au chômage. Découragé, il a une impulsion soudaine, il prend les clés de la BMW super-luxe de son beauf, et part au hasard.

 

En cours de route il croise Irène Montier-Duval, bourgeoise élégante, en sac Hermès bourré de billets de banque, et qui n’arrête pas de parler, mais alors qu’est ce qu’elle parle, on ne s’entend plus penser !

 

 

Irène est en fuite, elle a par amour servi d’intermédiaire dans une louche affaire de vente d’armes entre son amant, un ministre de l’environnement et la Corée. Le ministre, qui n’en est pas à une sale affaire près, voudrait bien qu’elle porte le chapeau afin qu’il puisse poursuivre ses petites magouilles. La jeune femme a emmené une clé USB sur laquelle figurent tous les détails de la transaction et les services secrets mouillés dans l’affaire aimeraient bien mettre la main dessus. Bref Irène a fort besoin de Darry et de sa belle voiture, qui n’est pas SA belle voiture mais celle du frappé de beau-frère. Qui jure qu’il lui fera la peau s’il le retrouve.

 

 

Du coup, il invente qu’il doit se rendre à Locarno avec les altermondialistes mais Irène n’est pas quelqu’un qui se contente d’un « non », puisqu’il va à Locarno, elle le suivra. Mais elle n’est pas la seule à le suivre, ils ont été repérés par la DST.
Du coup, la route de Locarno devient une chasse à la femme. La DST n’est pas la seule à avoir repéré Irène, les Coréens aussi la suivent, sans oublier le beau-frère de Darry qui est pendu au téléphone pour récupérer sa voiture.

 

De plus, il est tombé amoureux d’une jeune résidente de la maison où se trouve sa maman, ça commence à faire beaucoup pour un seul homme, pas très débrouillard dans la vie. Il arrivera pourtant à ses fins et Irène aussi.

 

 

Amusant, ce « road- et buddy movie » à la française, entre cette femme qui aime bien commander, qui a un avis sur tout, surtout sur la vie des autres et ce jeune homme paumé, qui ne sait pas où il en est.

 

Et excellent suspense également, plein de rebondissements ; chaque fois que l’on croit que la solution est là, un nouveau problème surgit qui remet nos deux fuyards sur la route.

 

 

18913926_w434_h_q80Edouard Baer et Nathalie Baye se renvoient la balle avec beaucoup d’aisance et d’humour. J’étais fort sceptique à propos de ce duo, mais finalement il fonctionne très bien.

 

Nathalie Baye joue à la perfection les bourgeoises envahissantes, fantasques, un peu fofolles. Je suis généralement peu convaincue par le jeu d’ Edouard Baer mais face à Nathalie Baye il est très bon dans le rôle de ce type mou, pour qui tout salut est dans la fuite et qui trouve en Irène le catalyseur nécessaire pour se prendre en charge.

 

Ce qui est épatant dans le tandem c’est de réaliser que plus lui prend de l’assurance, elle en perd face au spectre de la prison.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans le rôle du ministre faux-cul, on retrouve avec plaisir Guy Marchand, cynique à souhait, son acolyte désireux de récupérer tout ce que la belle Irène possède contre eux est joué par Maurice Benichou.

 

 

J’ai retrouvé à quelques jours près, la sympathique comédienne Bulle Ogier, une fois de plus dans le rôle d’une mère souffrant d’une forme de dégénérescence mentale, ici la maladie d’Alzheimer. J’espère qu’on ne va pas cantonner cette bonne actrice dans ce type de rôle, car c’est quand même très limite.

 

 

La charmante Sonia, l’amoureuse de Darry, est jouée par Mélanie Bernier avec beaucoup d’humour ; atteinte du syndrôme de Gilles de la Tourette, elle pique des crises de gros mots complètement hilarantes.

 

C’est le rappeur Joey Starr qui interprète avec beaucoup de justesse le beau-frère très limité dans son vocabulaire,

 

 

Je dois avouer que je suis une inconditionnelle des films de Tonie Marshall ; ils sont légers et gais, pourtant dans ce sympathique tour de « Passe Passe », on y parle altermondialisme, gastronomie, plaisirs que procurent l’argent, cynisme des ministres, maladie des parents.

 

A ce propos, j’ai l’impression que les cinéastes sont de plus en plus marqués par la maladie d’Alzheimer.

 

On a reproché au scénario de loucher complètement vers l’affaire « Christine Devier-Joncourt », mais je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas s’inspirer d’un fait-divers pour produire un bon scénario.

 

 

« Passe Passe » est une histoire sympathique qui procure un très bon moment de détente.

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