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mon bonheur est dans la ville
28 août 2009

MIO FRATELLO E FIGLIO UNICO, de Daniele Luchetti

14463_thumbAntonio Benassi, surnommé Accio (la Teigne), s’en va à l’adolescence s’inscrire au séminaire. Depuis toujours il est l’enfant « difficile » de la famille : hargneux, adorant la polémique, se querellant avec tous, avec les nerfs à fleur de peau. Il est entier, orgueilleux et prompt à donner des coups, pour lui toute discussion est une guerre personnelle.

Son frère, Manrico, est charismatique, apprécié de tous et particulièrement des filles. Sa sœur est raisonnable, talentueuse et fait des études de violoncellise.

Dans cette ambiance, il n’en faut pas plus pour Accio de s’imaginer qu’il est le mal-aimé de la famille et fait évidemment tout pour se prouver qu’il a raison.

C’est pourquoi après s’être fait renvoyer du séminaire et réintégrant sa famille, avec qui il recommence à se disputer sans arrêt au point de tous les épuiser, il se laisse séduire par les slogans neo-fascistes de son ami Mario, le commerçant.

Pendant que son frère et sa sœur sont attirés par les idées de gauche et le communisme.

Vient se greffer là-dessus l’histoire d’amour de Manrico avec la sympathique Francesca au franc parler, dont Accio va aussi tomber amoureux.

Il semble que le réalisateur Daniele Luchetti ait utilisé le combat des deux frères  pour illustrer la lutte fratricide qui déchire l’Italie depuis toujours, extrême droite contre la gauche. Une fois encore, un réalisateur italien utilise la toile de fond familiale pour raconter une partie de l’histoire de son pays, s’échelonnant sur une quinzaine d’années.

On pense évidemment immédiatement à « La Meglio Gioventù » qui allait beaucoup plus en profondeur, mais aussi à « La Famiglia » d’Ettore Scola.

Dans « Mio fratello… » tout cela est seulement effleuré, on ne se trouve pas ici dans le grandiloquent discours idéologique. Finalement, la relation entre les deux frères prend le pas sur l’activisme idéologique et Accio, enfin calmé, après que ses yeux se soient ouverts pourra enfin trouver la paix au sein de sa famille.

Elio Germano est Accio, le jeune teigneux qui va se chercher longtemps et Riccardo Scamarcio est Manrico. Diane Fleri est une bien jolie et dynamique Francesca, aimant un Manrico peu fidèle mais dont elle veut l’enfant envers et contre tout.

Mario, le commerçant fasciste, ami d’Accio est interprété par Luca Zingaretti, bien connu des téléspectateurs de la RAI puisqu’il y interprète le célèbre commissaire Salvo Montalbano dans les téléfilms tirés des romans d’Andrea Camillieri.

Dans l’ensemble j’ai apprécié « Mio Fratello… » même si je m’attendais à une œuvre plus politique de la part de Luchetti qui est renommé pour être un réalisateur engagé. Mais comme il l’a lui-même déclaré, son film n’était pas supposé être un film politique, mais bien une histoire d’êtres humains qui vivent, aiment, souffrent et s’engagent politiquement.

Cela donne une histoire un peu convenue mais bien sympathique tout de même.

J’avoue avoir souvent souri à certaines situations m’ayant rappelé mes années d’engagement politique à l’époque où j’imaginais que nous changerions le monde. Il a changé, le monde, mais sans nous et pas du tout comme nous l’espérions malgré tous nos engagements.

Daniele Luchetti a travaillé avec Nanni Moretti, entre autres. Dans son film « Il Portaborsa » il critique ouvertement les mécanismes pervers de la politique. Le film a remporté de nombreux prix.
Luchetti est également le réalisateur de nombreux documentaires, dont l’un d’eux « 12 Pomeriggi » illustre le panorama artistique italien au travers d’interviews, en même temps que des jeunes artistes présentent leurs œuvres.

« Mio Fratello è figlio unico » est tiré du roman autobiographique « Il Fasciocommunista » d’Aantonio Pennacchi.

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