Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
mon bonheur est dans la ville
26 août 2009

THE SPANISH MAIN, de Frank Borzage

jaquette_62328

175px_Pirate_Flag_of_Rack_Rackham_svg

300px_Confaince_Kent_fight

En cet été de vaches maigres cinématographiques où on a le choix entre films violents, popcorn movies ou les films destinés à nous prouver que les Arabes sont de très braves gens incompris des Occidentaux, on s’étonnera alors que je me rabatte sur les « vieux machins » que diffuse la cinémathèque.

 

On y offre des reprises qui permettent de découvrir ou redécouvrir quelques amusantes aventures de pirates et de mousquetaires ; j’ai ainsi revu différentes versions des « Trois Mousquetaires » et découvert ce « Pavillon Noir », titre français de « The Spanish Main ».

 

 

450px_Central_americaLa définition de « Spanish Main » fait référence à la côté de l’empire espagnol, dans la mer des Caraïbes, englobant l’actuelle Floride, Mexique, Amérique Centrale et nord de l’Amérique du sud.

 

Elle fut un lieu d’où partirent vers l’Espagne de nombreux bateaux chargés de richesses (or, argent, pierres précieuses, bois précieux, etc.) ; cette côte des Caraïbes fut donc un lieu privilégié pour les pirates de tous bords.

 

La route classique des pirates passait par les Petites Antilles, d’autres îles suivront, formant ce que l’on appelait alors « Les 13 Paradis des frères de la côte ».

 

 

 

 

 

 

1621__jar_100329_314x240_e« The Spanish Main » est l’histoire de Laurent van Horn, capitaine d’un bateau hollandais à bord duquel se trouvent des protestants fuyant le catholicisme européen ; ils ont pour but d’aller s’installer en Caroline, ayant reçu de leur gouvernement un document leur donnant droit à des territoires dans cette région. Lorsqu’une tempête endommage leur bateau, ils accostent sur la côté de Cartagène, où leur bateau est confisqué par le gouverneur Don Alvarado, un espagnol qui  décide de mettre van Horn en prison puisque les Hollandais sont en guère avec les Espagnols ; de plus il déchire l’accord sur les terres de Caroline et ensuite retourne faire sa sieste ; c’est insupportable d’être toujours dérangé pour des broutilles à la fin !

 

 

Van Horn parvient à s’échapper avec d’autres prisonniers et forment ensemble une compagnie de pirates que tous les bateaux espagnols craignent désormais de rencontrer.

 

Enfin l’heure de la vengeance sur Don Alvarado se présente sous la forme du transport de sa fiancée avec à bord sa dot et d’autres richesses. Le bateau est pris en otage et comme toujours, van Horn distribue honnêtement la cargaison à son fidèle équipage. Peut-être pas si fidèle que cela, son second, Mario, le jalouse.

 

 

Afin de sauver l’équipage de l’autre bateau qui accompagnait la jeune fille, celle-ci accepte d’épouser van Horn vers qui elle se sent attirée même si elle a une attitude arrogante de riche héritière à son égard.

 

Contessa Francisca est très belle mais c’est tout de même la fille du vice-roi du Mexique, future épouse d’un gouverneur – même si elle ne l’a jamais vu, aussi épouser un pirate est une mésalliance qu’elle ne compte pas prolonger : elle tuera van Horn au cours de leur nuit de noce. Seulement voilà, van Horn a déjoué ses plans et la plante là.

 

 

Lorsqu’il débarque à la Tortue avec son équipage, notre élégant pirate est critiqué par un groupe de pirates menés par Benjamin Black ; quant à Anne  Bonny, la jolie femme pirate qui fut l’amie de cœur de van Horn, sa jalousie à l’égard de la nouvelle épouse est immédiate et leur rencontre se termine dans un duel, que van Horn parvient à atténuer en partie de rigolade. Pour les pirates, pas pour ces dames !

 

 

Les pirates ont un code bien à eux et pour le capitaine Black le mariage de van Horn est une faute grave.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Du coup, Francisca, qui prétend haïr son pirate d’époux, accepte les flatteries de Mario et promet aux pirates rebelles une forte récompense s’ils la mènent chez Alvarado, son fiancé. Evidemment, elle ne sait pas qu’Alvarado est gros, bête et méchant ; il ne s’en tient pas du tout aux promesses de la jeune fille et jette tous ceux qui l’ont aidée au cachot (c’est vraiment une manie chez ce type !).

 

 

1621__jar_100331_309x240_eLa jolie Contessa commence à se rendre compte que celui qu’elle espérait élégant et raffiné n’est qu’un sale bonhomme, imbu de sa personne, ne songeant qu’à pendre les pauvres et manger sans arrêt. De plus, il est très pressé de l’épouser, aussi cherche-t-elle un subterfuge dans son « mariage ». Non consommé, il n’est pas valable, et hop ! éliminé l’obstacle.

 

Francisca est de plus en plus désolée par la tournure des événements, d’autant plus que Laurent, venu à sa recherche, est emprisonné à son tour avec promesse d’être pendu le jour de leurs noces.

 

Tout le monde est convaincu que la jolie Francisca est une traîtresse de la noblesse espagnole, mais c’est mal la connaîtreHor : forte tête, mais cœur en or. Elle va aider tout le monde et même Anne Bonny reconnaître s’être trompée à son sujet.

 

 

Ce n’est que lorsque Don Alvarado sera enfin mis hors d’état de nuire que Laurent et Francisca pourront enfin passer aux choses sérieuses et « conclure », pour ensuite voguer vers d’autres cieux.

 

 

1621__jar_100327_314x240_ePaul Henreid qui venait de terminer « Casablanca » où il était le valeureux noble résistant, mari d’Ingrid Bergman, avait très envie de changer de style après ce rôle-là et proposa lui-même à la RKO de lui écrire un rôle où il interpréterait quelqu’un de pas très honnête. Disons le tout de suite, Laurent van Horn est peut-être un pirate, mais plein de noblesse d’âme, de loyauté à ses amis. Et même si les pirates n’étaient pas des enfants de chœur, il est quand même tout à fait charmant et séduisant.

 

Sa seule faiblesse sont les beaux yeux de Maureen O’Hara.

 

 

 

 

 

 

 

42888550_pEt sincèrement, dans ce premier film couleurs de la RKO, elle transcende littéralement l’écran ; elle est d’une beauté incroyable, les très belles robes d’époque accentuant encore sa grâce naturelle. De plus, elle donne à la Contessa Francisca une sacrée personnalité.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Binnie_BarnesBinnie Barnes, une actrice très belle en vêtements « civils » mais ayant l’air d’un garçon manqué dans la tenue de pirate d’Anne Bonny, contraste en manières avec la Contessa mais son caractère est tout aussi peu facile.

 

 

Barton MacLane interprète le Capitaine Black, qui est à l’évidence une référence au célèbre pirate « Barbe Noire ».

 

 

Quant à Don Alvarado il est interprété avec énormément d’humour par Walter Slezak ; on sent bien que l’acteur s’est fort amusé à jouer ce personnage désagréable, faux jeton au possible, ne pensant qu’à pendre ou emprisonner les gens, à manger et boire, et aussi à se marier le plus vite possible avec la jeune et ravissante créature qu’on lui a envoyé.

 

 

L’autre faux-jeton, Mario, est joué par John Emery avec toute la fourberie nécessaire.

 

 

Quant à la photographie de George Barnes, elle lui valut un oscar, que je considère comme amplement mérité  dans la catégorie « photographie couleurs » et pourtant dieu sait si je ne suis guère impressionnée par les oscars.

 

 

 

 

 

 

 

 

FrankBorzageLe film de Frank Borzage, un réalisateur plutôt connu pour ses mélodrames, remporta un énorme succès au moment de sa sortie et il est un peu dommage qu’il soit pratiquement oublié de nos jours – mais pas oublié par les cinémathèques, heureusement !

 

Je suis enchantée de cette découverte, j’ai passé 100 minutes absolument palpitantes en m’amusant beaucoup aux grands airs de la comtesse, qui en réalité ne demande qu’une chose : enfin passer sa nuit de noces !

 

 

Un « swashbucle movie » (film de cape et d’épée) qui mérite d’être connu !

 

 

jaquette_62324

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 85 270
Archives
Derniers commentaires
Publicité