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mon bonheur est dans la ville
6 août 2009

CONTRE-ENQUETE, de Franck Mancuso

759_12761Quel monde étrange que celui des critiques cinématographiques ; ils semblent atteints d’un terrorisme intellectuel qui les empêche de profiter pleinement d’un film pas plus mauvais qu’un autre. Ici ils ont prétendu que ce polar n’avait pas grand-chose d’original et que la fin en était prévisible. Ah oui ?

Quand à Jean Dujardin, les critiques ont parlé d’un rôle « à contre-emploi » ! pourquoi ? parce que comme tout bon artiste, ce comédien a eu envie de quitter un genre pour en aborder un autre. Quel surprenant raisonnement ont ces gens !

Parce qu’il a voulu rendre service à un indic, la vie du capitaine de police Richard Malinovsky a basculé ; sa petite fille chérie a été agressée et tuée par un maniaque sexuel alors qu’elle se promenait dans le bois de Meudon. Un homme a été appréhendé ; après 48 heures de garde a vue, Daniel Eckman a avoué, pour ensuite se rétracter au moment du procès. Toutefois il est condamné.

Richard et son épouse se sont éloignés l’un de l’autre, il s’est mis à boire, son travail n’est plus ce qu’il était. Un jour il reçoit une lettre d’Eckman niant une fois de plus sa culpabilité, lui faisant comprendre que peut-être l’assassin de son enfant court toujours. Le policier n’y donne pas suite jusqu’à ce qu’une information le mette sur la piste d’un tueur en série arrêté dans la région de Bordeaux.

Et si l’homme en prison était vraiment innocent ? Malinovsky va, en solitaire, essayer de vérifier la culpabilité de ce nouveau suspect dans la mort de la petite Emilie afin d’innocenter celui qui est en prison, et ceci au grand déplaisir de ses collègues et amis convaincus d’avoir arrêter le vrai coupable deux ans auparavant.

Jean Dujardin est parfait dans le rôle de ce père qui se considère comme mort depuis le jour où l’on a assassiné son enfant.
Il joue avec sobriété, sans jamais tomber dans un pathos excessif. Cet acteur que l’on connaît surtout pour ses rôles comiques est excellent dans ce rôle dramatique ; comme tout artiste, que ce soit peintre, écrivain ou acteur, il a envie de faire autre chose et c’est une vraie réussite.

Le présumé coupable, condamné pour un meurtre qu’il dit ne pas avoir commis, est interprété avec justesse par un Laurent Lucas, tout ce qu’il y a de mystérieux.

Le reste de la distribution comprend encore Jacques Frantz, Agnès Blanchot, Jean-François Garreaud, Aurélien Recoing.
Le réalisateur Franck Mancuso, auteur du scénario de "36, quai des Orfèvres", d’Olivier Marchal, a fait ici un bon travail d’adaptation très libre d’une nouvelle de l’auteur américain Lawrence Block.

Avant de passer derrière la caméra, ce réalisateur-scénariste a lui-même été flic pendant 20 ans, entre autre à la Police Judiciaire, où il a été confronté à des affaires aussi pénibles que « Contre-Enquête » ; ces expériences lui ont servi de base pour écrire ses scénarios.

« Contre-enquête » n’est pas un polar des plus originaux certes, mais c’est un bon film qui vaut la peine d’être vu parce qu'il réserve quand même une surprise finale au spectateur.

Il aborde avec sensibilité le désarroi et la vie d’une famille en enfer après le crime le plus odieux qui soit, celui d’un enfant. Je ne sais pas par contre si l’univers carcéral des pervers sexuels est aussi élégant que dans le film, car franchement ces types semblent mieux installés que certaines familles trimant dur pour gagner leur pain quotidien !

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