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mon bonheur est dans la ville
6 août 2009

FRACTURE, de Gregory Hoblit

ma15316Dans un motel élégant, un homme et une femme passent quelques agréables moments ensemble ; ils sont observés à leur insu par le mari de la dame, le directeur de la Crawford Aeronautics, un homme qui ne permet pas que ce qui lui appartient ne l’aime plus. Ce personnage, habitué à commander, à être obéi, à manipuler et contrôler son entourage, décide de tuer sa femme. Les jardiniers appellent la police qui envoie un négociateur. Crawford avoue le crime, d’ailleurs il a encore l’arme à la main.

Lorsque ledit négociateur entre dans la maison, il réalise que celle qui a été tuée est la femme dont il est tombé amoureux, avec qui le jour même il se trouvait à l’hôtel. De rage il saute sur le mari, ses collègues les séparent, mais soudain le lieutenant comprend que toute l’affaire va être manipulée.

Pendant ce temps, le jeune arrogant et très ambitieux assistant du procureur de la ville termine ses dossiers en cours, car il est arrivé à obtenir un poste dans le privé ; l’affaire Crawford tombe mal pour lui, mais il est chargé de ce dossier emcombrant, auquel il n’apporte qu’une médiocre attention. C’est là-dessus que comptait Crawford, et il est libéré pour vice de forme.

Willy Beachum va alors n’avoir de cesse que de revoir le dossier, il demande à son supérieur de pouvoir rectifier son erreur et de mettre l’assassin sous les verrous même si cela lui coûte son poste dans le prestigieux cabinet d’avocat où il était attendu.

Commence alors un jeu de chat et souris entre l’assassin libéré et le jeune procureur, qui sait qu’il a peu de chance de réussir.

Voilà un film que j’ai failli ne pas aller voir, parce que la bande de lancement ne me disait rien. J’aurais manqué un excellent thriller, un suspense passionnant et une étonnante partie de bras de fer entre un coupable contre lequel on n’a pas de preuves et un homme qui ne sait plus comment faire pour prouver la culpabilité du meurtrier qui s’amuse à ses dépens. D’autant plus que Crawford est persuadé qu’il a commis le crime parfait.

Anthony Hopkins est saisissant de cynisme ! réellement cet homme fait froid dans le dos avec ses petits clins d’œil, son petit sourire en coin à chaque fois qu’il triomphe des arguments des opposants. En homme habitué au pouvoir, il contrôle tout le film, de bout en bout, même si on espère qu’il chuttera tôt ou tard.

Depuis « Hannibal Lecter » on le sait qu’Hopkins peut être très inquiétant, mais ici il l’est encore plus dans les habits d’un homme respectable.

Face à lui, il y a Ryan Gosling (que je n’ai vu que dans « The Notebook » de Nick Cassavetes) ; ce dernier est excellent en jeune coq prétentieux à l’ego surdimensionné, qui réalise petit à petit qu’il a été manipulé et qui souhaite restaurer sinon son honneur au moins sa fierté personnelle.

Son supérieur, le procureur du ministère de la justice, est le toujours excellent David Strathairn, que l’on a vu récemment dans « Good night and good luck ».

Il faut encore mentionner le policier qui perd tout, non seulement sa famille, son job et aussi la femme qu’il aimait ; ce personnage de Rob Nunally est interprété par Billy Burke et son collègue qui aimerait coincer le criminel, qui va aider le jeune Beachum est joué par Cliff Curtis. Un élément féminin, introduit pour une touche de romantisme, mais pas vraiment nécessaire dans l’histoire, est apporté par Rosamund Pike.

Tout se joue toutefois entre Hopkins et Gosling.

L’histoire pourrait presque se résumer à « Pas de preuves ? Pas de crime ! » et pourtant le spectateur a vu l’homme tirer à bout portant sur sa femme infidèle, alors où est donc passée cette arme du crime ?

Le réalisateur nous offre un thriller haletant, sans courses poursuites effrenées, sans cascades ni effets spéciaux bluffants, avec un vocabulaire normal, les personnages ne disant pas de gros mots à tout bout de champ, ce qui devient de plus en plus rare, et un minimum de coups de feu, seuls ceux tirés par le meurtrier, afin de créer une fausse piste.

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