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mon bonheur est dans la ville
6 août 2009

EL METODO, de Marcello Pineyro

722_12441Sept candidats – cinq hommes, deux femmes – ont été sélectionnés pour un dernier entretien avant la décision définitive. Le poste qu’ils/elles briguent est un poste très important au sein d’une multinationale. On les enferme dans une pièce aussi glacée qu’impersonnelle, face à des écrans d’ordinateur qui leur poseront les questions et qui les informent d’emblée qu’il y a une « taupe » parmi eux (un psychologue qui les étudie de près) ! Tout ça, c’est LA méthode, celle d’un certain Grönholm dont personne n’a jamais entendu parler.

Rapidement, le vernis de la bonne éducation se fendille car la concurrence est rude, le job étant fort convoité. Peu à peu les candidats, soumis aux questions pratiques que propose l’ordinateur, s’affrontent verbalement.

Les épreuves portent sur les relations professionnelles, sur les diverses informations reprises dans les CV, avec de temps à autre la secrétaire au sourire figé qui vient y mettre son grain de sel sans que personne n’y comprenne quelque chose de prime abord.

Véritable huis-clos, dont l’atmosphère comme toutes celles des huis-clos devient rapidement étouffante, ce film fait vraiment rire jaune, il fait même plutôt grincer des dents et grimacer.

Tirée d’une pièce de théâtre de Jordi Galcéran, l’histoire est cynique à souhait ; basée sur le principe de la téléréalité, les participants/concurrents au job sont étudiés à la loupe jusque dans les moindres recoins (y compris le petit coin).

Tous les coups semblent permis, y compris et surtout les plus bas. Et pendant ce temps, tout en bas dans la rue, s’affrontent les altermondialistes et la police, on le sait, on en parle pendant les pauses-café, mais aucun bruit ne passe, rien ne perce les triples vitrages du géant de verre et d’acier.

Dire que j’ai « aimé » cette histoire serait exagéré ; j’ai cependant apprécié cette fausse comédie, mais vraie satire, qui dénonce la manière dont sont conduits certains entretiens d’embauche, la façon que l'on a de mettre l'accent sur certaines fragilités ou points faibles dans la vie personnelle d'un candidat.

On y trouve une très intéressante galerie de personnages, forts bien dépeints par les scénaristes : du jeune loup aux dents longues, à la fausse ingénue, en passant par le macho typique, la quadra qui compte sur une nouvelle (et dernière ?) opportunité professionnelle. Tous sont formidablement bien interprétés par des comédiens espagnols et sud-américains.

Bref c’est un film à voir, car il est très juste dans ce qu’il souhaite dénoncer, à savoir la société ultra-libérale dans laquelle nous vivons désormais, tout y sonne vrai et il fait froid dans le dos.

Si c’est cela qu’est devenu le monde du travail et des entretiens d’embauche, je suis heureuse de m’être mise moi-même à la retraite pour élever mes enfants.

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