LE PRESIDENT, de Lionel Delplanque

Qu’a voulu prouver le réalisateur avec ce film ? que le pouvoir corrompt, non seulement celui qui est au pouvoir mais aussi ceux qui l’entourent ? Poser la question c’est y répondre.

Ce film qui met en scène la fonction présidentielle enfonce une fameuse série de portes ouvertes : journalistes inquisiteurs, magouilles, comédies en tout genre pour image de marque positive, train de vie extraordinaire tout en prônant l’aide à l’Afrique en détresse, contrats d’armement avec des amis au passé pas très clairs, élimination des gêneurs, passer la pommade à quelqu’un de jeune afin de le rallier à soi, bref j’en passe et des meilleurs. Au bon du compte, on a l’impression d’une belle enveloppe très vide.

Bref nous sommes ici dans les coulisses de la vie quotidienne d’un président français, dont l’image paraît-il a été copiée sur plusieurs présidents de la 5ème république.

Le film, toutefois, est admirablement porté par Albert Dupontel qui prouve ici un immense talent ; il a face à lui Jérémie Rénier, dont je n’ai toujours pas compris le rôle dans cette histoire en dehors d’être le petit ami de la fille du président, interprétée par la jolie Mélanie Doutey, qui a déjà eu des rôles meilleurs il faut bien l’avouer. Ne pas oublier non plus Claire Nebout en épouse désenchantée du président, nullement dupe des sourires de façade pour les médias et sans illusion sur son couple.
Il y a lieu également de citer Claude Rich, dans un rôle un peu court d’aristocrate ami du président, le genre d’ami que l’on sacrifie quand on n’en a plus l’usage. Rich, comme toujours, est à la hauteur de son talent.

Un coup d’œil intéressant sans doute sur un président, pas non plus le « thriller » annoncé, le suspense n’est pas extraordinaire ; finalement Libé avait raison