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mon bonheur est dans la ville
30 juillet 2009

JACQUES BREL, 30 ANS DEJA

(Paroles: Louis Amade. Musique: Gilbert Bécaud)

J'ai choisi cette très jolie chanson de Gilbert Bécaud - ma préférée avec "Les Marchés de provence" - en guise d'introduction à quelqu'un dont j'ai envie de parler, même si je n'ai pas fort apprécié l'homme, par rapport à l'artiste. 

Néanmoins, fidèle à ma conception de la vie, la vie privée des autres les regarde. Aucun de nous n'a le droit de juger comment vivent les autres tant qu'ils ne font de mal à personne.
Jacques Brel fut un être humain autant qu'un artiste, et cet être humain a commis des erreurs dans sa vie comme nous en commettons tous.
C'est pour cela que je ne garde que l'image du poète-chanteur et que je lui dédie la mélodie de Gilbert Bécaud.

Jacques Brel a rejoint les étoiles le 9 octobre 1978, à la suite d'un cancer apparu en 1974; grand fumeur (4 paquets par jour !), il devait s'attendre à un verdict sérieux et hélas il sera trop tard lorsqu'il cessera de boire et fumer.
Aujourd'hui les radios francophones bruxelloises lui rendent hommage en lui consacrant une journée spéciale.
Je n'ai rien contre ce type d'événement qui permet de réentendre les chansons, les musiques, de compositeurs disparus - personnellement, je trouve que cela a un petit côté nécrophage qui me dérange. Il est vrai que - comme Brel - j'ai toujours préféré célébrer la vie, la naissance de quelqu'un, plutôt que sa mort.
Et d'ailleurs comme le dit une comédie musicale américaine qui lui est consacrée "Jacques Brel is alive and well and living in Paris".

Que n'a-t-on dit et écrit sur Brel = né à Bruxelles en avril 1929, dans une famille bourgeoise - son père est le directeur d'une fabriquede cartons et le destin du jeune homme paraît tracé. Mais les poètes, c'est comme les oiseaux, on ne les enferme pas dans une cage et le jeune Jacques va très jeune être un rêveur très peu discipliné, bref un artiste.
Il découvre théâtre, cinéma, écriture et commence à développer un vrai sens artistique; les études vont être abandonnées assez rapidement et, il faut bien vivre, il rejoint la cartonnerie familiale. Puis décide de faire son service militaire en 1948.
Va suivre un mariage avec Thérèse Michielsen dite "Miche"; naissance d'une première petite fille.

Pourtant Jacques Brel veut vivre autrement et en février 53 enregistre un disque qu'il propose aux radios.
Après cette première expérience il "monte" à Paris et la vie n'y sera pas facile, l'artiste vivote de petits spectacles en petits boulots alimentaires. Le déclic va se produire en 1957 lorsqu'il obtient le prix de l'académie Charles Cros pour son titre "Quand on n'a que l'amour". Jusqu'à ce jour, aucune chanson, aucun poème d'une telle beauté n'a été écrit.
Désormais les tournées deviennent internationales et dès 1959, Jacques Brel et ses musiciens-amis Raubert et Jouannest sont célèbres.
Il crée une maison d'éditions (Pouchenel) avec son épouse; entretemps la famille s'est agrandie de deux autres petites filles. Brel quitte la maison de disques Philips pour Barclay.

Mais comme chez tous les génies créateurs, une sortie de besoin de fuite habite Jacques Brel qui vit mal certains événements de sa vie personnelle; il a toujours ce besoin d'évasion qui ne le quitte pas et il prend des cours de pilotage.
En 1966, il en a assez et il décide d'arrêter la scéne et le show-bizz; sa tournée d'adieu à l'Olympia est gravée dans les souvenirs.

Touche-à-tout de génie, il s'essaie au cinéma et réalise deux films; il va aussi devenir comédien et c'est sur le tournage de "L'aventure, c'est l'aventure" qu'il rencontre celle qui sera sa dernière compagne.
Brel a aussi découvert le bateau et l'amour de la mer; c'est finalement cet amour qui l'entraînera vers les Marquises. Amoureux passionné de ces îles, il y sera enterré à côté d'un autre artiste qui voulait sans cesse "être ailleurs", le peintre Paul Gauguin.

Hier chez Sotheby's à Paris se sont vendus des objets ayant appartenu au chanteur-compositeur-poète Jacques Brel. Cette vente a profondément choqué la famille du chanteur qui estimait que ces objets étaient des souvenirs importants, qui représentaient l'homme et le chanteur, qui étaient une partie de lui.

Je voudrais pouvoir leur dire ceci : les objets, ce n'est RIEN, les objets NE SONT PAS une personne; peu importe où sont allés sa guitare, son carnet de notes, d'autres objets personnels.
Les objets ne s'emportent pas dans la mort, la preuve.
Cela n'a pas d'importance de les garder, de les donner, de les vendre.
Les objets ne ramènent pas les morts, par contre les chansons de Jacques Brel le maintiennent en vie; tout le monde se souvient de lui, il a été traduit dans plusieurs langues.

Beaucoup de gens s'accrochent aux objets d'un mort comme s'il était encore en vie et cela ne fait que raviver leur chagrin car ils ne savent pas laisser aller. Aimer quelqu'un c'est le laisser partir, à tous points de vue.
Brel n'aurait pas aimé être un mausolée, par contre je dédie à tous et toutes que j'aime profondément, à commencer par mon mari mort il y a dix ans, à mes enfants et tous mes amis cette chanson que je considère comme le plus beau poème ayant été écrit à ce jour =


Jacques Brel - Quand on n'a que l'amour
envoyé par popefucker

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