EAGLE EYE, de D.J. Caruso

Prologue : au Moyen-Orient, un homme assistant à des obsèques est repété ; il s’agit d’un dangereux terroriste, recherché dans le monde entier (vous voyez qui je veux dire) ; bien que les analyses informatiques déconseillent l’attaque car les probabilités que cette réunion soit une réunion terroriste, le secrétaire à la défense reçoit l’ordre du président des Etats-Unis de lancer un missile sur l’endroit des obsèques, malgré les risques de dommages collatéraux. A contrecoeur, Callister donne l’ordre d’attaquer.

Jerry Shaw travaille chez « Copy Cabana »,  joue au cartes, n’a plus de contact avec sa famille et vivote. Son compte en banque est en chute libre la plupart du temps.

Lorsqu’il apprend la mort de son frère jumeau, Ethan, il est effondré et la rencontre avec son père aux obsèques n’est pas faite pour renouer avec ses proches. En déposant un chèque reçu de son père, il réalise que son compte est alimenté d’une somme de 750.000 dollars …. Alors là !

Rentrant chez lui, il découvre des caisses entières contenant des armes et de quoi construire des bombes. Un appel sur le téléphone portable le prévient de l’arrivée imminente du FBI ; aussitôt dit, aussitôt fait, voila Jerry en cellule d’interrogation et l’officier Morgan n’a aucunement l’intention de le lâcher tant qu’il n’aura pas avoué qu’il est un terroriste et lorsque paraît l’officier Zoe Perez, il ne veut toujours pas lâcher le jeune homme.

C’est là qu’intervient la voix mystérieuse du portable qui prévient Jerry qu’on va le libérer, à lui à se tenir prêt et obéir sans poser de bêtes questions.

Quelque part dans cette même ville, une jeune femme divorcée conduit son petit garçon à la gare ; il va accompagner sa classe de musique afin d’interpréter l’hymne national devant le président.

Ce soir là, Rachel Holloman profite de cette soirée de liberté pour faire la fête avec ses copines. Là-dessus un coup de fil sur téléphone portable la prévient que si elle n’obéit pas aveuglément aux ordres qu’on va lui donner, elle ne reverra pas Sam, son petit garçon, car « on » fera exploser le train.

A partir de là, les destins de Jerry et Rachel se croisent et seront liés jusqu’au bout de cette histoire dont ils sont deux pions avec lesquels « on » joue comme des marionnettes. Et pendant qu’ils tentent de s’opposer, ce qui ne leur réussit guère, l’officier Perez et l’agent Morgan tentent de les pincer.

Vous prenez un zeste de « I, Robot », quelques pincées des « Terminator » et de « 2001 Odysée de l’Espace », vous y ajoutez un tout petit peu de « Ennemy of the State », sans oublier quelques grains de « Die Hard 4 », n'oubliez pas quelques gouttes de paranoïa made in USA, vous secouez le tout énergiquement avec les habituels effets spéciaux du style poursuites en voitures dans les tunnels, missiles qui vous poursuivent, explosions tous azimuths, tout le monde qui vous poursuit parce qu’on vous croit coupable mais vous, vous savez que vous êtes innocent, et vous avez un « pop corn movie » typique.

Un de ces films où on ne doit absolument pas réfléchir, où le montage – malgré ses invraisemblances – n’est pas trop mal ficelé et vous vous divertissez pendant presque deux heures (une demi-heure de trop !). Demain, vous aurez tout oublié !

Il paraît que le film est prévu pour être diffusé sur IMAX ; cela ne changera rien au problème.

Le rôle de Jerry Shaw (et donc de son frère jumeau) est interprété par Shia LeBeouf (est ce que quelqu’un pourrait enfin se décider à me dire comment ça se prononce !).

Ce n’est pas qu’il joue mal, mais il n’a pas l’air de croire à ce qu’il fait.

La jolie Michelle Monaghan forme l’autre élément du « couple ». Elle est désarmante en mère qui tremble pour son enfant.

De manière assez surprenante, le « couple » fonctionne relativement bien et parvient à être crédible.

L’excellent Michael Chiklis, à qui  « The Shield » a enfin donné l’occasion d’être sur grand écran, alors que déjà il avait fait ses preuves d’acteur dans « The Commish », fait ce qu’il peut dans un rôle peu développé.

Par contre Billy Bob Thornton se défend bien dans le rôle de l’officier du FBI qui  veut arrêter des terroristes jusqu’à ce qu’il se pose quelques questions.

Rosario Dawson est une charmante officier de marine à la recherche de la vérité elle aussi.

Comme toujours dans ce type de film, il y a un certain mélange d’émotion, de suspense et d’humour.

Le problème c’est que lorsque le spectateur pas trop débile (genre moi par exemple) comprend ce qui se trame réellement, le film n’est plus qu’une suite d’invraisemblances et on se demande quand ça va se terminer.

Personnellement, j’espère toujours que cela se termine bien, mais bon je n’écris pas les scenarii… quoique je pourrais écrire des trucs comme ça. Si si, je vous jure, je pourrais.

Oh et une dernière petite chose : surtout ne vous fiez pas au titre : en anglais, l’œil est celui de l’aigle, en français il devient « l’œil du mal » ; non seulement la traduction est erronée, mais en plus le titre français dévoile carrément l’intrigue ! Bravo aux traducteurs ; bel exemple pour illustrer une fois de plus l’expression italienne : « tradutore è tradittore ».

Ceci dit, c'est quand même un film qui, comme "Cellular", me donne envie de jeter mon téléphone portable aux orties.