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mon bonheur est dans la ville
26 juillet 2009

ELIZABETH, THE GOLDEN AGE, de Shekhar Kapur

18805278_w434_h_q80Elizabeth a vieilli, elle a assis son pouvoir malgré les intrigues, les drames familiaux et tente de concilier les religions catholique et protestante, une réconciliation totalement impossible puisque les catholiques complotent l’assassinat de la reine. Les catholiques veulent que Marie Stuart monte sur le trône d’Angleterre ; Philippe d’Espagne, ancien beau-frère d’Elizabeth, est déterminé à attaquer l’Angleterre et prépare une Armada puissante, une armée du Christ ; compte tenu de la puissance de ses armées, il risque bien d’y réussir.

C’est compter sans Sir Francis Walsingham, qui a mis au point  un réseau d’espionnage dont les ramifications d’étendent jusqu’en France, jusqu’en Ecosse où Marie Stuart est prisonnière.

Arrive à la cour d’Angleterre, le fringant Walter Raleigh, pirate au service de son pays, qui espère recevoir une lettre de change de la reine, ce qui lui permettrait d’arraisonner encore plus de bateaux espagnols. Inutile de dire que l’ambassadeur d’Espagne en avale ses lettres de créance !

Raleigh, peu habitué aux jeux de courtisan, impressionne Elizabeth par son franc-parler ; il approche également la ravissante Bess Throckmorton qui tombe éperduement amoureuse de lui. Entre le pirate et la reine commence une espèce de flirt, mais c’est vers la jeune Bess qu’il se tourne lorsqu’Elizabeth d’Angleterre lui fait comprendre qu’elle est avant tout la reine.

Lorsqu’elle apprend  que Bess est enceinte et qu’elle et Raleigh se sont secrètement mariés, Elizabeth entre dans un de ses accès de colère qui ne sont pas sans rappeler son père Henri VIII.

D’autres problèmes bien plus important attendent la reine, à commencer par la preuve de la trahison de Marie Stuart, prouvant qu’elle est de mèche avec les conspirateurs catholiques. Elizabeth doit faire un exemple et condamner sa cousine à mort, ce que la reine d’Angleterre se résout à faire à contre-cœur ; elle sait que cette mort entachera son nom à tout jamais.

Un autre problème guette la reine, l’Armada espagnole – invincible selon Philippe II – est en route et en Angleterre, les stratèges sont bien conscients qu’ils ont moins d’armes, moins d’hommes, moins de bateaux à leur disposition ; ils conseillent à Elizabeth de se mettre à l’abri, mais c’est mal connaître cette femme courageuse, orgueilleuse et qui, surtout, aime profondément son peuple. Si celui-ci doit souffrir, elle périra avec lui.

On connaît la fin de l’histoire, grâce à Walter Raleigh, Francis Drake et bien d’autres navigateurs anglais célèbres, l’Armada s’avérera moins invincible que ne s’imaginait l’Espagne et le règne d’Elizabeth pourra se poursuivre.

Une dernière image d’elle lorsqu’elle sert l’enfant des Raleigh dans ses bras lui fait dire une fois encore qu’elle est la mère de son peuple.

Superbe fresque historique, comme je les aimais lorsque j’étais petite fille et que j’aime toujours ! Digne suite du très beau « Elizabeth », réalisé  il y a 10 ans par le même Shekhar Kapur, qui vaudra la célébrité à Cate Blanchett.

On la retrouve bien évidemment, qui, une fois encore, transforme la reine d’Angleterre en personnage fougueux, une femme de chair et de sang, au témpérament orgueuilleux et colérique, passionnée et courageuse.

C’est pour elle, avant tout, qu’il faut voir « The Golden Ages », c’est un numéro d’actrice digne des plus grandes, elle est vraiment magistrale du début à la fin du film.

Clive Owen est le séduisant Raleigh, lui aussi plein d’orgueil et de fougue, séduisant à la fois sa souveraine et sa suivante, Bess Throckmorton, interprétée avec sensibilité par la jolie Abbie Cornish.

Geoffrey Rush est une fois de plus Sir Francis Walsingham, qui sacrifiera sa vie de famille et sa santé au service de l’Angleterre et de sa reine.

Marie Stuart est interprétée par Samantha Morton, un peu trop grosse pour le rôle car Mary Stuart était maigre à faire peur d’après les témoignages de l’époque, il faut dire qu’elle était en très mauvaise santé au moment des complots. On a aussi affublé l’actrice d’un ridicule petit accent, dont on ne sait pas trop s’il est écossais ou français, ce qui m’amène à dire que de toute façon, l’ex-reine d’Ecosse ne devait pas avoir d’accent du tout car elle parlait probablement anglais à la perfection, comme le latin, l’espagnol et l’italien.

En conspirateur, on retrouve Rhys Ifans, un jeune comédien britannique, que l’on a jusqu’à présent surtout vu dans des rôles un peu pitres, mais qui se montre ici sobre et sérieux.

Quant à Philippe d’Espagne, il est interprété par Jordi Mollà, un acteur qui a trouvé nécessaire d’avoir l’air halluciné tout au long du film, s’accrochant à sa bible comme si sa vie en dépendait. Soit, comme disent les Anglais : « can’t win them all » !

De toute façon, il ne faut pas chercher l’entière vérité historique dans « Elizabeth », car il manque bien des personnages importants, à commencer par le comte de Leicester, le favori de la reine d’Angleterre contre qui intriguera d’ailleurs Walter Raleigh ; celui-ci contrairement à l’image donnée par le film, était aussi courtisan et intrigant que les autres vivant à l’ombre de cette femmee magnifique, de cette reine par qui l’Angleterre connaîtra une période de paix, comme elle n’en avait jamais connue auparavant. Une paix qui s’éteindra d’ailleurs avec cette reine hors du commun, comme l’avait un jour prédit sa mère Anne Boleyn, assassinée par Henri VIII.

Les costumes sont superbes, le but de la costumière Alexandra Byrne étant d’impressionner le public, comme les robes d’Elizabeth impressionnaient ceux de son époque. On peut d’ores et déjà dire que c’est réussi, à entendre les commentaires à la sortie du film.

Par ailleurs, pour les décors, le décorateur a tenu à utiliser des matériaux d’époque comme la pierre et le bois ; le bateau de Walter Raleigh fut même construit à l’échelle réelle !

Je voudrais aussi signaler la musique du film, qui est très belle ; elle a été composée par le compositeur écossais Craig Armstrong, qui fut entre autres le compositeur de « Moulin Rouge ». La bande-son fait vraiment partie de l’histoire dans ce cas-ci.

Je peux ajouter,  pour la petite histoire, que le film suscite – outre Atlantique, mais là ils sont un peu bizarres question religions – une polémique car les catholiques (intégristes) y voient un vigoureux pamphlet contre le catholicisme. Par ailleurs, d’autres critiques prétendent qu’il s’agit de montrer le pouvoir des religions « blanches » (protestantisme) contre les intégristes espagnols qui ressemblent à s’y méprendre à des islamistes.

Bon, du côté « guerres de religions » il semble qu’on ne soit pas sorti de l’auberge, surtout avec ce que les Américains croient voir dans des films qui racontent simplement une histoire. Pourquoi faire simple ….

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